Découvrez la bibliothèque idéale d'Anais Llobet, journaliste et auteur d'un magnifique premier roman paru chez Plon "Les mains lâchées"
Une grande saga familiale dans une contrée qui ressemble à s'y méprendre au Chili.
Entre les différentes générations, entre la branche des maîtres et celle des bâtards, entre le patriarche, les femmes de la maison, les domestiques, et les paysans du domaine, se nouent et se dénouent des relations marquées par l'absolu de l'amour, la familiarité de la mort, la folie douce ou bestiale des uns et des autres, qui reßètent et résument les vicissitudes d'un pays passé en quelques décennies des rythmes ruraux et des traditions paysannes aux affrontements fratricides et à la férocité des tyrannies modernes.
La Maison aux esprits, premier roman d'Isabel Allende, tantôt enchanteur, tantôt mordant, a été traduit dans de nombreuses langues et a obtenu le prix du Grand Roman d'évasion 1984.
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Il y a 35 ans, voir un peu plus, je lisais La maison aux esprits d'Isabel Allende pour la première fois. J'en ai gardé peu de choses en mémoire, juste qu'un des personnages avait des cheveux verts et le réalisme magique de l'histoire ! Mais je me souviens surtout que ce livre avait été un formidable coup de cœur et c'est bien pour ça qu'il est resté dans ma bibliothèque : pour le relire tôt ou tard !
Et ce jour est arrivé...
On comprend très vite que cette histoire est racontée par un jeu de ping-pong entre deux narrateurs et qu'elle débute à peu près en même temps que la première guerre mondiale.
En ce début de vingtième siècle, les mines de nitrate qui ont fait la fortune du Chili ont fermées et on ressent les prémisses d'une instabilité sociale et politique. La campagne chilienne vit encore sous le joug des propriétaires terriens qui règnent en maîtres et n'ont pas plus de considération pour les hommes et les femmes de leurs domaines que pour les chiens, tout en violant sans remords les filles de ces "êtres inférieurs" !
Parenthèse : On retrouve ce même comportement de prédateur dans l'autobiographie de Pablo Neruda où il avoue avoir violé une femme de chambre à Ceylan en 1929 pendant son poste de Consul là-bas... mais rien n'a vraiment changé au vu d'une certaine affaire qui s'est passée en 2011 à New-York avec un protagoniste politique français bien connu. Fin de la parenthèse !
Le contexte politique est laissé en arrière-plan pendant les trois-quarts du livre et il faut faire attention aux détails qui ne sont jamais anodins.
Mais à partir du dixième, voir du onzième chapitre, l'histoire s'intensifie et la violence, qui jusque là avait un côté "gentillet", montre sa véritable cruauté.
La lectrice d'aujourd'hui n'est plus la même que celle que j'étais il y a 35 ans. Je suis devenue plus exigeante et j'attendais autre chose de ce livre...
Il y a effectivement un personnage aux cheveux verts, deux même, et le réalisme magique est bien présent dans l'histoire... mais je n'ai pas retrouvé ce formidable coup de cœur que j'avais eu. Peut-être à cause du côté "années 80" qui imprègne le livre ? Ou peut-être parce que j'ai lu Gabriel Garcia Márquez depuis ?
À mon goût, il manque une certaine complexité intellectuelle au profit d'un plus large lectorat. Par exemple le rôle des États-Unis dans le putsch est montré du doigt mais sans entrer dans les détails... et j'en aurais voulu beaucoup plus !
Mais il s'agit aussi du premier livre d'Isabel Allende et je n'ai rien lu d'autre d'elle alors je veux garder une certaine indulgence.
En revanche, j'ai adoré le côté trouble et shocking d'un des narrateurs. À notre époque lisse où un certain wokisme impose de changer le titre de certains livres, voir d'en réécrire d'autres, ce petit côté sulfureux fait du bien et vaut une demi étoile supplémentaire à ma note !
La maison aux esprits a été censuré au Chili pendant de nombreuses années, notamment à cause des liens de parenté entre l'autrice et Salvador Allende et du portrait de l'évolution des classes sociales (Wikipedia).
La maison aux esprits d'Isabel Allende
Traduit par Claude et Carmen Durand
GF : Éditions Fayard
Poche : Éditions Le LIVRE de Poche
Une saga .
Une fresque familiale s'étendant sur 4 générations, l'histoire également d'un pays, qui ressemble étrangement au Chili, d'une société, bâtie sur une image patriarcale et inchangée depuis des siècles, qui va brusquement et brutalement entrer dans le monde moderne, et qui verra la violence des dictatures modernes s'abattre sur lui.
Des familles vont se croiser, s'unir et se déchirer au fil des pages et du temps, des maîtres au domestiques, avec les batards qui découleront de ces unions clandestines, c'est toute une faune humaine qui vibre et vit au fil des pages.
On retrouve dans ce roman la verve des feuilletonnistes comme Sue, qui tenait en haleine son public avec des amours contrariées et de sombres affaires , mais on y retrouve aussi la flamboyance des conteurs de nos sociétés et de leurs travers, comme Zola ou Dumas.
Tout le talent d'Isabelle Allende fait de cette saga un véritable moment de bonheur littéraire, elle nous entraine au plus intime de cette famille, nous fait pénétrer dans l'intimité de leurs pensées, de leurs rêves et de leurs haines, au point qu'on y voit un reflet des nôtres!
Voilà de quoi passer un excellent moment, et faire un voyage à la fois dans le temps et dans l'espace sans jamais quitter son fauteuil.....
Un gros livre qu'on ne lâche pas qui séduit par sa cruauté, sa vérité, son mystère, une saga tourmentée et magnifique dans un pays qui ressemble au Chili et raconte comment les évènements s'abattent sans pitié sur toute une dynastie ...
La maison aux esprits est un récit d'une grande richesse, empreint de poésie et de beaucoup d'humour, la langue employée est exquise, et les personnages ont un relief et une autonomie savoureuse.
Un récit magnifique sur plusieurs générations de la famille Trueba. Plein d'amour, des tragédies, de l'humour, le récit de la mise en place de la junte militaire au Chili.
Isabel Allende a un style d'écriture captivant.
J e crois qu'elle n'a jamais fait mieux ( aussi bien, "Eva Luna" ), tout le délire du Chili, en proie aux dictatures, des personnages qu'on n'oublie pas...
Lu il y a quelques années, j'en garde un très bon souvenir...des personnages forts et très attachants, des destins atypiques
J'ai beaucoup aimé ce livre
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