Décomposition familiale, dissolution des liens traditionnels, individualisme, désamour, « guerre des sexes », « crise des valeurs traditionnelles »... Les termes et locutions pessimistes ne manquent pas lorsqu'il s'agit de brandir la menace d'une disparition de la famille, en tout cas de l'irréversible érosion de l'institution familiale.
Depuis les années 1970, dans les pays occidentaux, les divorces ont connu une progression spectaculaire. L'union libre et le pacs (pour la
France) concurrencent le mariage et en parallèle le taux de fécondité a été divisé par deux. En 2007, un nouveau cap symbolique a été franchi,
puisque 50% des enfants français naissent désormais hors mariage. En un mot comme en cent, la famille est un « collectif intime » (F. de
Singly) plus très collectif et de moins en moins intime, qui traverse une crise sans précédent. Entre mutations et recompositions inattendues (ainsi,
le « mariage gay ») pose bien des questions à l'observateur, comme elle interroge nécessairement dans son vécu l'homme (et la femme) de la rue.
Que l'on soit marié (e) ou divorcé (e), que l'on soit seul(e) avec ses enfants ou que l'on s'occupe de ceux de son conjoint (cf. le boom de la
monoparentalité, ou des recompositions familiales), nous incarnons et vivons au jour le jour la métamorphose des liens familiaux. Il faut en
saisir toute la mesure sociale et morale.
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