"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Un petit chien noir taché de fauve, au museau exagérément court et écrasé, si écrasé qu'il semblait faire pression sur l'orbite de ses yeux ronds au point de les éjecter, furetait entre les ourlets précieux, attendrissant et ridicule.
Dans le cliquetis des verres, le choc des talons sur le marbre de la salle de bal, dans les notes épuisées de l'orchestre qui cisaillait en rythme depuis des heures entre les exclamations et les rires, cette étrange créature sembla soudain l'axe impérieux décrétant les orbites, l'astre autour duquel ce monde effectuait sa révolution sans s'en apercevoir.
- Tout est là, reprit l'inconnu. Tout est dans la perfection de ce singulier animal. L'espoir d'un monde absolument nouveau. Absolument moderne. » Paris, 1889. Au crépuscule de l'Exposition universelle, Louis Daumale, jeune apprenti journaliste au Figaro, part à la rencontre de son époque. Mais, très vite, une question l'obsède : d'où viennent ces nouveaux chiens que l'on voit aux bras des Parisiennes ? Dans un Paris célébrant les prodiges de la science comme de l'occultisme, Louis Daumale suit la piste de ces chiens fin de siècle et découvre, derrière la joyeuse célébration du progrès, l'esquisse d'un avenir inquiétant, pour les chiens comme pour les hommes.
D'une qualité rare, j'y reviendrai après la lecture (en cours) du Tome 2 ! dès lors bravo à cette grande autrice, CM
Cette lecture a été une très bonne surprise, c’est dépaysant même si on reste à Paris c’est un voyage dans le temps rendu possible grâce à un très beau décor, une belle atmosphère plantée par un style détaillé que je découvre et que j’ai adoré, moi qui ne lis pas beaucoup (pas assez ?) d’auteurs français.
Louis Daumale vit son rêve, il arrive de sa campagne tout frais pour être journaliste au Figaro. On est en 1889, époque durant laquelle on cherche l’innovation avec l’exposition universelle en vedette. Louis participe aux diners, mondanités, croise les collaborateurs du Figaro : Maupassant, Zola, il échange avec Gilles de la Tourette, se lie avec une courtisane.
Un style très riche que j'aime beaucoup. Les mots, les adjectifs se bousculent, ça grouille, les scènes et les dialogues défilent à un rythme effréné. Louis est dans une sorte d’euphorie générale de par ses rencontres, son emploi du temps, ses échanges, ses découvertes.
L'auteure réussit à planter un très beaux décor avec les dîners et les multiples rencontres et conversations avec les artistes, les féministes et même la concierge de Louis.
Et au cours de son rêve, le regard de Louis est attiré par toute l’attention que porte les femmes du monde à leur petit chien. Une découverte fait tout basculer. L’effervescence laisse place à la désillusion. Après ce beau tableau, il découvre l'horreur, l'expérimentation sur les chiens, les transformations, l’inhumain au nom du progrès.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !