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« Où courez-vous ? Arrêtez. Soyez des hommes ! » Bataille de Durazzo, Albanie, 1081 Par ces mots, repris par les commentateurs de son temps, Gaita de Salerne renverse le cours d'une bataille. N'était-elle qu'une Princesse guerrière ? Non. Elle soutient son mari Robert Guiscard, un Normand parti à la conquête du Sud de l'Italie, mais rêve de paix. Était-elle un trophée apportant titres et richesse à son ambitieux époux qui rêve d'aventures orientales ? Non plus. Elle défend d'abord son héritage princier. Était-elle féministe avant l'heure ? Pas au sens où nous l'entendrions. Elle est médecin, lit le latin, le grec et l'arabe, les textes savants de son temps alors que son mari est quasiment illettré. Mais elle ne remet pas en cause sa direction des affaires et reconnaît son habileté de conquérant. Entre un Occident qui prépare les Croisades et un Orient riche de cultures, elle joue un rôle de premier plan. Sa singulière aventure fait d'elle une des grandes figures annonciatrices de la Renaissance.
Rien de plus enthousiasmant qu’une lecture instructive ! Avec ce nouveau roman de Michel Dessaigne, aucune déception car il met en lumière une femme italienne exceptionnelle du XI° siècle, Sichelgaita de Salerne, bien trop méconnue.
Elle fut la seconde épouse de Robert Guiscard, un aventurier normand sans scrupule mais qui par la force, la ruse et la vaillance arriva à conquérir l’Italie méridionale face aux Byzantins et aux musulmans tout en posant les premières fondations du futur royaume de Sicile. Un mariage évidemment d’intérêt comme la plupart du temps pendant des siècles ; en épousant cette princesse de Salerne, Robert Guiscard confortait sa position de conquérant et pu répudier sa première femme en faisant annuler le mariage malgré le fils né de cette union.
Émancipée avant l’heure – cela dit nombre de femmes l’ont été au Moyen-Âge – elle a été maintes fois nommée « princesse guerrière » mais ne faisait qu’aider son mari en essayant parfois d’éviter les morts et tortures barbares. Car avant tout, elle savait soigner et prendre soin de son prochain pour avoir été une des élèves de la première école de médecine fondée en Europe, à Salerne précisément et où le sexe féminin y avait toute sa place, d’où l’appellation des « Dames de Salerne ».
Une histoire italienne tracée sur des faits authentiques, mais agrémentée par des dialogues imaginaires, fait de ce roman une lecture passionnante avec l’envie d’en savoir plus sur cette noble dame et le constat, une fois encore, de l’absurdité des conflits et de l’esprit terriblement profane des représentants religieux.
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