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« La photographie était ma raison d'être. J'étais photographe. J'ai été extrêmement photographe, passionnément photographe, hanté par la photographie.
Mon amour immodéré s'est mué en une haine qui n'a d'égale que celle d'un amant trahi. » Avant son entrée remarquée en littérature (Autorisation de pratiquer la course à pied, Lattès, 2013), Franck Courtès a été photographe de presse pendant vingt-six ans. Hommage vibrant à l'art de la photographie, mais aussi récit initiatique nourri de ses voyages et de ses rencontres, La Dernière photo révèle ce qui se cache sous la surface sensible des êtres.
Dans "La dernière photo", Franck Courtès creuse ses souvenirs pour faire émerger ce qui a transformé en dégoût sa passion pour la photographie. De la naissance de cet amour immodéré jusqu'à la nausée qui mène à l'abandon, il raconte cette forme de possession qui a hanté ses jours et ses nuits : saisir en une image cet instant d'intimité mystérieuse, de partage et de rencontre entre deux êtres, modèle et portraitiste.
Il y a quelque chose de foncièrement émouvant et d'intensément foisonnant dans cette démarche qui chaloupe entre l'introspection et l'anecdote romanesque. On y croise beaucoup de célébrités qui se travestissent ou se révèlent en présence du photographe. L'auteur remplace l'objectif de son appareil photo par des mots sans filtre et trace ainsi son propre portrait ainsi que celui d'une époque en pleine mutation technologique et sociétale.
Voir l'indicible, trouver l'état de grâce qui permet de révéler l'in-connu d'une personnalité, décomposer la lumière, le décor, les postures pour mieux les recomposer... l'écriture relève superbement ce défi de venir habiter, avec la même sensibilité, la même exigence, l'espace laissé vacant par la photographie. Comme un révélateur, elle fait apparaître des images, qui enclosent à leur tour d'autres images comme un miroir que l'on placerait devant un autre miroir, élargissant ainsi le cadre et variant la focalisation dans un mouvement vertigineux. Poignant, parfois cinglant, mais toujours juste, le récit traduit au plus près la trajectoire qui va de la fusion au désamour.
J'ai profondément aimé ce ton, ce dévoilement et les questions qu'il suscite sur la place de l'apparence, sur le rôle de l'image, celle que l'on veut transmettre, celle qui est perçue et sur le désenchantement qui conduit au silence.
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