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Alejandra Pizarnik a vingt ans lorsqu'elle publie en 1956, à Buenos Aires, son deuxième livre de poèmes, La dernière innocence. Vite elle décidera de le considérer comme son premier et il figurera toujours en tête de sa bibliographie. Si La dernière innocence n'est pas son tout premier livre, c'est celui avec lequel elle veut débuter et entrer en poésie : elle va au bal avec Rimbaud : «La dernière innocence et la dernière timidité !
C'est dit ! Ne pas porter au monde mes dégoûts et mes trahisons» (in «Mauvais sang», Une saison en enfer). C'est son programme mais pas un manifeste, tout en ayant des couleurs surréalistes comme elle n'en aura guère plus tard. Ce recueil de seize poèmes, plus peints et figuratifs que ceux de la maturité, Alejandra Pizarnik le dédie à son psychanalyste - le premier d'une longue série, le plus important peutêtre avec celui qui fut le dernier, le Docteur Pichon qu'on retrouve dans les derniers écrits (notamment Textes d'Ombre) - c'est pour cela que son « Souvenir d'Alejandra Pizarnik » et deux lettres qu'elle lui adressa à l'époque viennent s'ajouter à la fin du volume pour apporter une lumière caractèristique sur les premières années de l'apprentie poète.
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