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À la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans une petite ville bretonne, une jeune fille est tondue par son ami d'enfance, devant le village, pour avoir vécu une histoire d'amour avec un officier allemand. Après cette humiliation publique, elle décide de se venger. Un magnifique portrait de femme libre.
Un premier roman bouleversant sur une jeune femme tondre qui ne restera pas une victime et ira voir chacun des hommes qui a assisté ou agi lors de ce terrible moment, s'assiera et le regardera dans les yeux, enfin tentera parce qu'il les baissera.
Une écriture coup de poing pour une histoire qui marque à jamais.
C’est à travers "La femme murée", je vous l’ai déjà dit, que j’ai rencontré Fabienne Juhel. Son écriture, véritable bijou taille diamant m’avait emportée. Je viens de refermer "La chaise numéro 14" et même si, cette fois, ce ne fut pas un coup de foudre, le charme a de nouveau opéré.
Ne comptez pas sur moi pour établir quelconques comparaisons. Je considère chaque auteur – et a fortiori chaque ouvrage – comme unique. Au mieux accepterais-je de leur reconnaître un point commun : le personnage principal : une femme, encore que… "La chaise numéro 14", vous apprendrez pourquoi ce titre en lisant le roman, raconte l’histoire de Maria, fille unique de Victor Salaün, aubergiste à Saint-Brieuc dans les Côtes d’Armor. A la fin de la seconde guerre mondiale, elle est tondue pour avoir aimé un soldat allemand. Ce jour-là, en place publique et sous les huées, un coiffeur commis d’office par Antoine l’ami et amoureux éconduit de la jeune fille, transforme sa somptueuse chevelure couleur de feu en un tas de flammes folles.
Fabienne Juhel nous dresse ici le portrait d’une femme hors du commun. Victime de la bêtise des hommes, elle va s’employer à obtenir leur pardon. Evanescente dans la robe blanche de fiançailles de sa maman qui accroche si bien la lumière du soleil, accompagnée de sa chaise numéro 14, elle parcourt la campagne à la recherche de six témoins de l’ignominie. La langue de l’auteur se fait changeante au cours de la quête. Tantôt sèche et coupante comme les lames des ciseaux, elle dépeint l’horreur, l’injustice, l’opprobre : "La foule toujours plus nombreuse, donnait des signes d’impatience. Le silence qu’elle s’était imposé amplifiait le moindre bruit, bruits imperceptibles dans le fracas de la vie ordinaire, tels le frottement des étoffes, les articulations qui craquaient comme des brisures de gâteaux secs…". Tantôt câline, tendre et douce elle révèle l’héroïne privée de mère : "Papa Victor avait toujours été là pour sa fille. Il était comme une divinité des temps anciens, mâle et femelle à la fois, père et mère pareillement. Père protecteur, nourricier et aimant. Pour fortifier l’enfant… il la nourrissait… Il soignait ses petits bobos…"
Dire que j’ai beaucoup aimé ce roman est un euphémisme. Comme je l’ai souligné précédemment, j’ai aimé l’écriture travaillée, choisie à la virgule près, j’ai aimé la manière dont la romancière traite chacun de ses personnages, mais aussi la réflexion profonde qu’elle mène quant aux horreurs de cette guerre. Elle interroge les raisons que peut avoir un homme pour juger l’amour d’une femme. Elle se demande – nous demande – en quoi il est répréhensible d’aimer un homme, un ennemi juste pour être né de l’autre côté d’une frontière.
Une jeune femme, une chaise, celle de la honte, du déshonneur, beaucoup de chagrin, beaucoup d’amour, une chevelure partie en lambeaux et une grande dignité. Tels sont au final les personnages principaux de ce récit plein de grâce et de tolérance.
Un roman lumineux pour une tranche sordide de notre histoire ou la guerre vu à travers le prisme de l’amour d’une femme.
https://memo-emoi.fr
L’incipit court pose d’emblée la trame de cette histoire subrepticement romancée, « Les Hommes sont arrivés en Jeep vers midi. » L’image accélère ce que « Le carnaval moche »peut foudroyer dans le cœur d’une femme, ici en l’occurrence la belle Maria Salaün . Rousse, donc diabolisée, pècheresse, et toute d’aprioris, Maria, manichéen symbole est paraboliquement la rédemption.
Fabienne Juhel écrit ce récit réaliste en écartant le rideau, afin de fusionner le beau avec le pardon. Les mots poétiques, la trame solaire féminise l’encre pour un retournement des actions au préalable condamnables. « La chaise numéro 14 » est l’emblème de ce que la guerre peut abolir de juste. La fraternité n’a plus sa feuille de route, reste les jugements hâtifs, représentatifs de ce que le mal faire plausible pour certains, peut engendrer comme contradictions implacables. Ce roman est un acte citoyen, mémoriel, digne. Maria sait que la route du vrai est l’ouverture vers la liberté. Cette dernière est pure, amoureuse, loyale et authentique. Ce « Carnaval moche » est une odieuse page de l’histoire de France. La force de ce récit réside dans l’âme pure de Maria. L’alchimie est constructive. Les cheveux de Maria deviennent lumière et éternité. Fabienne Juhel délivre par ses mots, le calme de l’après. Le pardon change de camp, le lecteur approuve. C’est un pilier qui résiste aux courants d’air, au vent fou et aux affres des hommes en folie. Publié par « Actes Sud », en Babel Poche, ce roman de feu, de larmes et de convictions s’achève en quintessence d’une couleur magnifiée.
Mémoriel, puissant, digne, majeur, il reste après le point final, dans les mains du lecteur une mèche de cheveux, rousse, magicienne et éclairante.
Une bonne fiction agréable à lire.
Une fiction qui fut réalité pour bien des femmes.
A la libération, Maria, fille d’un aubergiste, est tondue à l’instigation de son ancien soupirant.
Continuation de l’absurdité de la guerre.
Maria est bafouée, humiliée, mais animée par un esprit de réhabilitation, vêtue de la robe de fiançailles de sa mère qu’elle portait et munie de la chaise sur laquelle elle fut tondue va demander justice à six personnes. Maria a de la fierté, Maria n’a pas honte. Elle demande juste réparation et reconnaissance.
La cruauté, la vengeance sont les moteurs de ce roman.
Y participe en temps que personnage important Louis Guilloux, auteur de « Le pain des rêves ».
L’écriture est agréable. Quelques situations un peu convenues mais l’ensemble constitue un plutô bon roman.
témoignage dur et éprouvant. Une famille pleine de courage et d'amour dans des épreuves douloureuses
Le 2ème roman du prix cézam après Kokoro que j'ai lu...
Bretagne, fin de la deuxième guerre mondiale. Maria vit avec son père, restaurateur dans une petite ville.
Dans ces jours de joie et de désorganisation de la Libération, une jeep américaine arrive devant l’établissement hôtelier. 4 hommes en sortent et demandent à voir Maria, accusée d’avoir eu une relation avec un officier allemand.
Devant la foule hostile, Maria sort, drapée dans la robe de fiançailles de sa mère défunte, ange blanc à la chevelure rousse, étrange apparition.
Elle est tondue par un coiffeur réquisitionné par le chef des 4 hommes, Antoine, un jeune homme de la région qu’elle a bien connu, ami d’enfance qui ne lui a pas pardonné de l’avoir refusé comme époux.
Après cette humiliation, Maria entreprend de retrouver sa dignité de femme, amoureuse et non pas traître à son pays. Armée de la chaise de son supplice, elle va réclamer justice à 6 personnes, 6 noms sur sa liste.
Un roman qui se lit facilement, qui redonne de l’humanité à celles que l’on appelait les « tondues », humiliées, parfois exhibées en public et malmenées, boucs émissaires et proies faciles d’une foule vengeresse et d’une période historique traversée par une justice partiale et expéditive.
Un beau portrait de femme également.
https://familytripandplay.wordpress.com/2016/04/24/lecture-la-chaise-numero-14-de-fabienne-juhel/
Entrer dans un livre de Fabienne Juhel, c’est accepter de se laisser porter par son univers à part, et pourtant encré dans la réalité.
Sous sa plume, elle fait la part belle à la nature : les animaux sont très présents, notamment les oiseaux, mais aussi les couleurs et les sons de la forêt. (Le renard fait même quelques apparitions dans ces pages).
De couleurs, il en est beaucoup question avec la chevelure rousse de Maria, souvent comparée à un être vivant.
Et puis il ne faut pas oublier la fameuse chaise qui la suit partout, comme une armure. Armure aussi la robe de fiançailles de sa défunte mère. Mais je ne vous en dis pas plus.
Cette lecture, en plus d’être une réflexion sur la folie guerrière est également un enchantement pour les sens.
L’image que je retiendrai :
Celle des cheveux roux de Maria qui tombent en mèche sur le sol, mais la jeune fille est déterminée.
https://alexmotamots.wordpress.com/2015/09/15/la-chaise-numero-14-fabienne-juhel
Quelle force a ce roman tenu de bout en bout par une écriture intense ! Pour avoir aimé un soldat allemand, la jeune Maria Salaün est tondue devant la foule par son ami d'enfance.
Vêtue de la robe immaculée des fiançailles de sa mère comme d'une armure étincelante, elle refuse de subir. Elle affronte les regards, les insultes en repoussant la honte hors de son être. Et c'est elle qui, tête nue, protégée par la chaise sur laquelle elle a été exposée, exige de ses juges qu'ils lui rendent des comptes.
Dans cette robe qui la chape de marbre comme pour mieux protéger le bouillonnement intérieur des émotions, Maria, au nom de toutes les femmes, affirme le prix de la vie et la valeur de l'humain. Dans les creux et le coeur de son histoire, viennent se réfracter, comme dans un prisme, la figure et l'oeuvre de Louis Guilloux.
L'écriture de Fabienne Juhel accompagne et enrobe les riches nuances de l'intrigue. Mouvante, elle joue une symphonie toute en subtiles variations. Sèche aux phrases coupantes comme des ciseaux sacrifiant une chevelure, elle devient d'une luminosité intense lors de pauses plus intimistes. La robe, la chaise, la chevelure rousse prennent une dimension symbolique qui place le roman à la frange du merveilleux.
C'est un roman inoubliable qui garde une part de mystère et des richesses à découvrir à chaque relecture.
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