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La bâtarde du Rhin

Couverture du livre « La bâtarde du Rhin » de Monique Séverin aux éditions Vents D'ailleurs
Résumé:

Roman d'une traversée, La Bâtarde du Rhin retrace l'histoire d'une jeune fille, Kozima, née d'un amour interdit. Son père est un soldat stationné en Rhénanie et originaire d'une colonie française, La Réunion. Sa mère est une jeune pianiste allemande amoureuse. Le soldat quitte l'Allemagne et... Voir plus

Roman d'une traversée, La Bâtarde du Rhin retrace l'histoire d'une jeune fille, Kozima, née d'un amour interdit. Son père est un soldat stationné en Rhénanie et originaire d'une colonie française, La Réunion. Sa mère est une jeune pianiste allemande amoureuse. Le soldat quitte l'Allemagne et malgré le mariage de sa mère et l'adoption par son beau-père, Kozima sera qualifiée de « bâtarde » sous le nazisme. Menacée de stérilisation par un médecin fou, elle s'enfuit, survit à la guerre et retrouvera son père adoptif.
Après la mort de celui-ci, la recherche de son vrai père devient une nécessité. Elle prend le bateau pour retrouver son autre famille, celle de La Réunion.
Mais l'accueil de la grand-mère, Eugénie, est glacial, la jeune fille dérange. Son arrivée ouvre une blessure à peine cicatrisée, ravive la jalousie et remet en lumière une histoire familiale enfouie.
Ce roman de pure fiction est profondément ancré dans l'histoire, l'histoire des années 1930 et 1940 en Allemagne, abordant la honte noire et le Lebensborn (projet des nazis d'accélérer la reproduction de la race aryenne) puis à La Réunion, société de toutes les hiérarchies où se cristallisent racisme et non-dits.

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Avis (1)

  • Si les premières pages m'ont été un peu difficiles à suivre -le temps d'entrer dans la narration particulière de l'auteure sans doute- je dois dire que le reste -à part quelques petites longueurs et pas mal de personnages dont parfois on ne sait plus qui ils sont- m'a convaincu. C'est un roman...
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    Si les premières pages m'ont été un peu difficiles à suivre -le temps d'entrer dans la narration particulière de l'auteure sans doute- je dois dire que le reste -à part quelques petites longueurs et pas mal de personnages dont parfois on ne sait plus qui ils sont- m'a convaincu. C'est un roman pas banal, fort, poignant et violent. Des histoires de femmes fortes qui veulent vivre avec les hommes mais pas à leur service. C'est aussi un beau roman sur le combat des femmes noires tant en Europe qu'à la Réunion où l'on peut être jugé sur les différentes teintes que peut prendre la peau métissée. Une belle réflexion sur le droit des femmes à disposer de leur corps et non plus à subir les assauts des mâles en rut. Les femmes du livre, Leni en tête n'ont pas hésité, par amour, à transgresser l'interdit du passage à l'acte et de l'enfantement, quitte à se faire rejeter ensuite toute leur vie. Monique Séverin parle aussi de la lignée, la descendance, l'hérédité et la préférence des mères -les pères sont très absents de ce roman ou lorsqu'ils sont présents, ce n'est pas dans leur meilleur rôle- pour l'un de leurs enfants en qui elles placent leurs espoirs.

    Monique Séverin place son roman entre l'Allemagne et la Réunion. Elle aborde les Lebensborn et leurs pratiques inhumaines pour faire naître de bons aryens, ces lieux où de jeunes femmes blondes étaient violées par des soldats blonds et devaient donner naissance à la future race pure selon les nazis. Elle écrit aussi sur l'histoire de son pays, la Réunion, l'histoire des familles, les blancs et les noirs, qui parfois se rencontraient souvent un homme blanc avec une femme noire -l'inverse de l'Europe. Certaines femmes enceintes étaient laissées de côté, d'autres prises en charge par la famille blanche avec plus de moyens financiers. Puis, les rancœurs, les jalousies, les peurs de se montrer avec une personne pas digne de son rang.

    Dans une langue particulièrement élégante et belle voire poétique, Monique Séverin livre un roman dur et beau qui commence par ces mots :

    "L'île était là, devant elle. Kozima la regardait approcher. Une montagne, placide, sommet de plus de trois mille mètres qui venait à la rencontre du paquebot, sans précipitation. Ce qu'elle allait y trouver, elle l'ignorait, cela n'avait pas d'importance. Approcher, comprendre, saisir l'aléatoire qui l'avait condamnée, forme refusée, réduite, objet de honte, dans un pays d'Europe, celui où elle était née, que ses cellules corrompues pouvaient dégrader." (p.7)

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