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À l'occasion de la sortie du film que Martin Scorsese a tiré du chef-d'oeuvre de David Grann, nous avons le plaisir de vous proposer une édition de luxe de Killers of the Flower Moon.
1921. Les guerres indiennes sont loin. Leurs survivants ont, pour la plupart, été parqués dans des réserves où ils végètent, misérables, abandonnés à leur sort. Une exception à cette règle : le peuple osage. Il s'est vu attribuer un territoire minéral aux confins de l'Oklahoma. Or ces rochers recouvrent le plus grand gisement de pétrole des États-Unis. Les Osages sont millionnaires, roulent en voitures haut de gamme, envoient leurs enfants dans les plus prestigieuses universités et se font servir par des domestiques blancs. Un jour, deux membres de la tribu disparaissent. Un corps est retrouvé, une balle dans la tête. Puis une femme meurt empoisonnée. Et une autre. Plus tard, une maison explose.
Qui commet ces assassinats ? Qui a intérêt à terroriser les riches Osages ? Les premières enquêtes, locales, sont bâclées ; elles piétinent. C'est pourquoi, après une nouvelle série noire, ce dossier brûlant est confié au BOI (Bureau of Investigation, qui deviendra le FBI en 1935). À sa tête, un très jeune homme. Son nom est Edgar J. Hoover. Il veut deux choses. La première : faire toute la lumière sur cette sombre affaire, et il s'en donne les moyens - enquêteurs hors pair, méthodes rigoureuses de police scientifique, mise en fiche de la moindre information. La seconde : le pouvoir. Surtout le pouvoir.
Suite à la sortie du film Killers of the Flower Moon, les éditions Globe ont réédité, en octobre dernier, La Note américaine de David Grann en édition de luxe, celle que j’ai eu le plaisir de lire et dont je vais vous parler aujourd’hui.
Il n’y a pas seulement du texte issu de la longue et fastidieuse enquête de l’auteur afin de retranscrire les faits ignobles commis envers les Osages, ce peuple indien qui s’est vu cantonné (pour ne pas dire parqué) en Oklahoma sur des terres arides dont aucun blanc ne voulait. Il y a également des photos d’archives qui nous font vivre plus intensément encore les évènements. Mettre un visage sur un nom et mettre un paysage sur un lieu, c’est, ici, s’ancrer pleinement au cœur de la tragédie et décupler nos émotions.
Comment ne pas ressentir de la tristesse face à ce qu’ont subi les Osages ? Comment ne pas haïr ces Hommes blancs assoiffés de pouvoir et de richesse, capables de tout pour parvenir à leurs fins ? C’est en effet une histoire réelle bien sombre qui est mise en lumière par David Grann.
Tout commence lorsque, comble de l’ironie, les terres attribuées aux Osages se révèlent finalement être des « mines » à pétrole, ce qui les rendra immensément riches. La jalousie ne tarde pas à tourner la tête à certains blancs qui commettront les pires agissements. Mariages avec des femmes osages, manipulations, meurtres, empoisonnements, mises sous curatelle…
Nous suivons les enquêtes menées par le Bureau Of Investigation qui deviendra quelques années plus tard le FBI que l’on connaît tous. Elles font suite aux premières investigations (si l’on peut les appeler ainsi…) locales qui n’ont, étrangement, rien donné. Désormais, les enquêteurs dont Tom White, feront tout leur possible pour résoudre cette terrible affaire et lever le voile sur les personnes à l’origine des sombres années de celui que l’on nomme le Règne de la terreur.
David Grann, suite à une multitude de recherches et aux rencontres avec certains descendants des personnes assassinées, reconstitue les faits, essaie de dénouer les fils et mettre au jour la vérité. Le travail est colossal et il doit composer avec les manquements de l’histoire. Nous en apprenons beaucoup et même si j’ai parfois dû me concentrer pour m’y retrouver (de multiples histoires et personnes se succèdent), tout cela est aussi intéressant que révoltant. Grâce à ce livre, c’est un pan de l’histoire américaine qui ne tombe pas dans l’oubli, et c’est d’une importance capitale.
En bref, La Note américaine fait partie de ces indispensables qui grave l’histoire des Hommes à jamais. Grâce au travail acharné de l’auteur, les meurtres des Osages, les traitements qui leur ont été infligés pendant toutes ces années ne sont pas tus. C’est un hommage à ce peuple indien qui a tant souffert.
Merci à Babelio pour cette Masse Critique Non-fiction ainsi qu’aux éditions Globe.
Egalement sur mon blog avec photos : https://ducalmelucette.wordpress.com/2024/03/01/lecture-killers-of-the-flower-moon-la-note-americaine-par-david-grann/
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