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Voici l'histoire de Saul Indian Horse, un jeune Ojibwé qui a grandi en symbiose avec la nature, au coeur du Canada. Lorsqu'à huit ans il se retrouve séparé de sa famille, le garçon est placé dans un internat par des Blancs. Dans cet enfer voué à arracher aux enfants toute leur indianité, Saul trouve son salut dans le hockey sur glace. Joueur surdoué, il entame une carrière parmi les meilleurs du pays. Mais c'est sans compter le racisme qui règne dans le Canada des 70's, jusque sur la patinoire.
On retrouve dans "Jeu blanc toute la force de Richard Wagamese : puisant dans le "nature writing et sublimant le sport national canadien, il raconte l'identité indienne dans toute sa complexité, riche de légendes, mais profondément meurtrie.
Saul Indian Horse, prometteur joueur de hockey sur glace se retrouve dans un centre de désintoxication des années plus tard. Pour quelles raisons? Comment ? Pourquoi ?
Richard Wagamese était un écrivain et journaliste ojibwé de nationalité canadienne, le plus célèbre des auteurs amérindiens, disparu en 2017.
Ce roman est en grande partie inspiré de sa propre vie. Il y dénonce notamment les tentatives d’effacement de toute trace d’indianité chez les Ojibwés dont il est originaire. Une écriture précise et belle.
Saul Indian Horse est un indien Ojibwé. Au cours d'une cure de désintoxication, il revient sur sa vie et son parcours chaotique.
Arraché enfant à sa famille indienne par un hiver rigoureux, Saul est placé dans un pensionnat religieux ou ses coutumes, croyances, mode de vie et religion vont lui être retirés.
Effacer son indianité pour adopter le mode de vie Anglo-saxon.
Le père Leboutillier va le prendre sous son aile (...) et révéler son talent de hockeyeur. Saul Indian Horse a un don qui le mènera jusqu'aux équipes de 1ière ligue.
Mais quelque chose est fracassé au tréfonds de lui-même, il sombre progressivement .
Les douleurs d'une enfance fracassée vont remonter et il devra trouver le chemin de la rédemption .
J'avoue m'être ennuyé pendant une grande partie de ma lecture. La fin vient sauver le roman.
Certes, le message est fort mais je trouve qu'il s'agit d'avantage d'un hymne au Hockey que le dénonciation d'un racisme anti-indiens inavoué.
Un bon roman néanmoins.
Saul passe ses premières années au sein de sa famille ojibwé dans la nature en respectant les traditions. Suite à un enchainement de circonstances, il est placé dans un pensionnat où le personnel fera tout pour effacer sa culture. Il s'en sortira, non sans mal, contrairement à certains, grâce au hockey, sport pour lequel il est plus que doué.
Saul nous raconte donc sa vie, petit, heureux auprès de sa famille, connecté à la nature, puis quelques dures années dans le pensionnat partagées entre les horreurs subies par ses camarades et les différents sévices pour leur faire oublier leur culture d'origine, dont il se protège par une sorte d'anesthésie émotionnelle. Puis il va découvrir le hockey grâce à un prête, véritable bulle d'oxygène qui va lui permettre de se dépasser et de se sentir vivant.
Assez doué il va être "recruté" par des plus grandes équipes et pouvoir vivre pleinement sa passion, voyager, se faire des amis ...réaliser son rêve vite rattraper par le racisme des canadiens blancs qui ne supportent pas qu'un indien joue si bien à LEUR jeu.
C'est fort, poignant, dur par moment et poétique à d'autres, bien écrit. Il y a de nombreuses descriptions du hockey : les actions, le plaisir de la glisse, la précision des déplacements, les phases de jeu ... et même si je n'y connais rien j'ai malgré tout aimé lire ses passages par le plaisir qu'on sent que l'auteur a pris à les écrire.
Vous 'lavez compris un très très beau livre.
Richard Wagamese ! Et dire que j'ai appris son décès (2017) il y a peu. Une voix puissante amérindienne s'est éteinte. Jeu Blanc est un coup de force absolu, une histoire inoubliable!
Le sort des Indiens au Canada n'a rien à envier à ceux des Etats Unis, on arrache de force les enfants à leurs familles pour les "éduquer" dans des pensionnats ou des familles d'accueil. Un drame effroyable que 'lon vit au plus près à travers la vie de Saul.
Saul, tu es chez moi chez toi désormais à l'abri des pervers sexuels, et du racisme latent ou cru.
Ta belle personnalité est attachante et on pleure avec toi, même si tu continues toujours d'avancer vers toujours plus de lumière. Ton combat farouche pour toujours la même dignité à laquelle a droit chacun d'entre nous est bouleversant !
Livre incandescent à offrir à tous !
Voilà un bien bel hommage de Richard Wagamese au peuple amérindien ojibwé et à ses traditions. Nous partons dans le nord du Canada, à la rencontre de Saul Indian Horse, un jeune enfant forcé de quitter ses forêts natales, pour découvrir le monde des blancs, mais aussi et surtout le racisme.
Car oui, de nombreux enfants indiens ont été enlevés dans les années 60 et emmenés dans des pensionnats religieux : ils y ont être forcés de renoncer à tout signe d’indianité, jusqu’à leur langue et leur religion, quitte à se voir opposer les pires violences pour les plus réfractaires d’entre eux. Saul y croisera cependant le père Leboutilier qui lui fera découvrir le hockey sur glace comme porte de salut pour s’extraire de cet univers.
Malheureusement le racisme poursuivra Saul : au Canada certaines voies ne sont pas ouvertes aux indiens à cette époque pourtant récente, au premier rang desquelles le sport national. Richard Wagamese nous offre de belles pages sur ce sport et sur la relation instinctive nouée par Saul avec la glace et son jeu, seul lieu où il pensait pouvoir oublier sa condition. Il y trouvera au contraire de nouveau (sous une autre forme) la violence et le regard des autres qu’il avait déjà éprouvés au pensionnat.
J’ai été particulièrement touchée par le personnage de Saul : sa force, sa dignité, son courage pour toujours avancer, forcent l’admiration. L’auteur dénonce avec force la violence faite à ce peuple, une violence qui en a brisé beaucoup.
Merci à la librairie Les Beaux Titres pour ce conseil de lecture. J’ai hâte de continuer à découvrir cet auteur, et cela tombe très bien : un nouveau de ses titres est au programme de la rentrée littéraire des éditions Zoé !
https://accrochelivres.wordpress.com/2019/06/11/jeu-blanc-richard-wagamese/
Il faut que Saul Indian Horse raconte son histoire, qu'il se remémore son enfance rythmée par les légendes ojibwés, la récolte du riz et la pêche ; son exil l'hiver de ses huit ans et son adolescence, passée dans un internat où les Blancs font tout pour effacer en lui son indianité. C'est pourtant au cœur de cet enfer qu'il trouve son salut, grâce au hockey sur glace. Joueur surdoué, Saul réussit à rejoindre l'élite du sport national, mais c'est sans compter le racisme qui règne dans le Canada des années 1970. On retrouve dans Jeu blanc toute la force de Richard Wagamese : la magie qu'il insuffle aux relations entre l'homme et la nature, et sa capacité à retranscrire la singularité et la richesse de l'identité indienne.
Quelle histoire! C'était pourtant pas gagner au départ, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire les 50 premières pages (peut-être parce que j'avais peu de temps et que je pouvais pas lire plus de quelques pages d'affilée) et puis la magie à opérer. L'histoire de Saul est très touchante. Indien Ojibwé, très proche de sa grand-mère qui lui raconte les histoires et légendes familiales, il finit placé dans un internat chrétien après sa mort. La vie y est terrible! Sa langue est bannie, les sévices et les décès d'enfants y sont monnaie courante, la christianisation y est forcée. Sa seule bouffée d'oxygène : le hockey, il excelle sur la glace, il a un réel don pour ce sport qui lui permettra de quitter cette école et d'intégrer une équipe, un foyer, une famille. Mais les choses ne sont jamais simples... je n'en dit pas plus.
Au-delà de l'histoire de Saul, c'est l'histoire des indiens, de leur condition, de leur mise à l'écart, du reniement forcé de leurs origines, de leurs coutumes et traditions. Un livre émouvant, avec des passages vraiment bouleversants. Et rassurez vous, même si le hockey tient une grande place dans ce livre pas besoin d'être super calé pour comprendre.
Un livre envoûtant, émouvant... Quelle superbe plume !
J'aime déjà tout particulièrement l'univers des indiens, cette osmose avec la nature, cette philosophie de vie. C'est donc avec un grand bonheur que je me suis plongée dans cette lecture.
Un récit, celui de Horse Indien, en centre de désintoxication, celui de sa vie morcelée...
Tout d'abord son enfance dans une famille déchirée entre la culture traditionnelle portée par une grand-mère incroyable (quel personnage !) et l'emprise des blancs que les parents ont plus ou moins acceptée. Il y a des passages magnifiques et douloureux sur le déchirement des familles, sur la disparition des enfants, sur les désaccords autour d'un corps lorsque les croyances et la culture se délitent... Dans ses souvenirs on sent déjà la perversion qui gangrène son peuple autour des parents, de la boisson...
https://chezbookinette.blogspot.com/2019/04/jeu-blanc.html
Et puis c'est le temps de l'école.... effroyable, hors du temps, qui lave les cerveaux et les âmes... Tant de moments d'une violence inouïe qui frappent d'autant plus qu'ils sont racontés dépouillés de toute emphase, de tout pathos, en toute simplicité... Je reste hantée par ces petites silhouettes juste esquissées qui ont disparues, victimes des pires sévices...
Dans toute cette noirceur, Saul se réfugie dans le sport, rédempteur, qui l'aide à oublier l'horreur et à s'oublier, à se surpasser, à donner sens à sa vie....
Quel tour de force magistral d'avoir su m'emporter sur un tel sujet qui se situe bien loin de mes intérêts personnels...je ne suis adepte d'aucun sport d'équipe, je ne regarde aucun match de quelque sport que ce soit et là....
J'ai aimé chaque ligne sur le hockey, cette façon de raconter la découverte, les sensations, les odeurs, l'adrénaline et cette faculté incroyable, l'intelligence du temps et de l'espace qui porte le sport au rang d'Art...Magnifiques lignes sur l'instinct, sur le dépassement de soi, sur l'accomplissement....
Mais très vite, Saul, malgré son indéniable talent, est confronté au racisme primaire, odieux.... inacceptable...
Coupé dans son élan, Saul va se perdre et chercher à se retrouver. Quelques belles rencontres l'aideront mais son cheminement intime sera long et douloureux, jusqu'à l'acceptation des non-dits ... Quel personnage émouvant, terriblement émouvant et attachant !
J'ai adoré cette lecture dans toutes ses dimensions, le fonds, le deuil, l'appartenance, le racisme, les blessures d'enfance comme la forme, d'une poésie envoûtante, d'une élégance dans le propos, d'une justesse dans les sentiments qui offre des lignes d'une profonde beauté.
JEU BLANC de Richard Wagamese
Traduit par Christine Raguet
Éditions Zoé (grand format) / Éditions 10/18 (poche)
********** C O U P D E C O E U R **********
Comme pour "Les étoiles s'éteignent à l'aube", le premier livre de Richard Wagamese publié en français, "Jeu blanc" est un condensé d'émotions pures qui nous emporte dans la partie nord du Canada, et nous fait vivre le cauchemar vécu par les indiens Ojibwés et les autres peuples autochtones.
Sous prétexte de l'assimilation, des milliers d'enfants autochtones ont été arrachés de force (volés) à leurs parents pendant des dizaines d'années pour être placés dans des pensionnats religieux où les prêtres et les soeurs n'étaient rien d'autre qu'un ramassis de tortionnaires pédophiles...
Pour Saul, le narrateur du livre, heureusement qu'il y aura le hockey, sa seule échappatoire du pensionnat... jusqu'à ce qu'il perde l'esprit du jeu sous la pression du racisme. Car le hockey est un "jeu de blancs" et il est très mal vu qu'un indien y soit le meilleur... que ce soit par le public, l'équipe adverse ou ses propres coéquipiers. À savoir que pour écrire son livre, Richard Wagamese s'est librement inspiré de la vie de Fred Sasakamoose, un joueur de hockey qui (contrairement à Saul) a réussi à devenir professionnel et à intégrer la LNH (ligue nationale de hockey).
Pendant toute la lecture, les émotions sont mises à vif. J'ai ressenti de la révolte, une énorme tristesse et de la honte pour ma couleur de peau. Mais comment est-il possible de faire ça à d'autres êtres humains et surtout d'avoir continuer à le faire après la Shoah (le dernier pensionnat n'a fermé qu'en 1996) ? Et il aura fallu attendre le 11 juin 2008 pour que le gouvernement canadien exprime enfin ses excuses aux peuples autochtones (https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/excuses-du-gouvernement-aux-anciens-eleves-des-pensionnats-indiens).
Les éditions Zoé ont fait le choix de ne pas garder le titre original du livre "Indian Horse" (nom de famille du narrateur) et ce n'est, à mon avis, peut-être pas plus mal. Tout d'abord ce titre résume bien le final du livre puisque, en terme de hockey, un jeu blanc est un match au cours duquel aucun but n'a été encaissé par une équipe. Et ensuite pour se démarquer de la traduction de l'édition franco-canadienne qui est différente. Encore une fois, Christine Raguet a fait un travail exceptionnel et, en tant que lectrice, je ne la remercierai jamais assez.
"JEU BLANC"... un livre mis à l'honneur dans le #picaboriverbookclub dans le cadre du "poche du mois de février/mars".
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