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John Muir fut un écologiste révolutionnaire qui refusa une vie de labeur pour vivre en totale autonomie dans la nature. Clément Baloup a adapté en bande dessinée la biographie d'Alexis Jenni.
?C'est l'homme le plus libre que j'ai jamais rencontré?, disait de lui Theodore Roosevelt.
Après plusieurs jours passés dans la forêt avec le président des États-Unis, John Muir parvient à convaincre ce dernier de l'importance de prendre des mesures pour protéger la nature sauvage. Ainsi sont créés les premiers parcs nationaux, dont le célèbre Yosemite. C'est le fil conducteur du scénario de Clément Baloup, qui nous mène à travers les grands chemins qu'emprunta ce pionnier de l'écologie aux allures de prophète.
Très tôt, ce génie autodidacte - inventeur de machines géniales dès l'adolescence, philosophe, brillant écrivain, mais aussi naturaliste, zoologue et glaciologue - a choisi de renoncer à la nouvelle société industrielle et industrieuse pour vivre en immersion et en autonomie dans la nature.
Ses albums ayant trait au Vietnam ont reçu le Prix du jury oecuménique au festival de BD d'Angoulême (2011) ; le Prix Melouah Moliterni (2011) ; le Prix coup de coeur de Médecins Sans Frontières (2011) ; le Prix coup de coeur Michelin (2012), le Prix Nouveau Mangaka (2012) ; le Prix du meilleur album au festival BD de Moulins (2014).
Quel plaisir de retrouver en image le récit biographique qu’Alexis Jenni a consacré à John Muir et que j’avais particulièrement apprécié. Bien sûr, la BD survole la vie de ce naturaliste, précurseur de l’écologie et génie autodidacte, mais c’est une bonne approche pour découvrir ce personnage extraordinaire.
Clément Baloup a choisi de donner la parole à John Muir. C’est donc lors de sa rencontre en 1903 avec le président Roosevelt venu visiter le Yosemite que le naturaliste raconte sa vie. Son enfance, sa découverte d’une nature sauvage, ses expéditions et leurs dangers, son mariage avec Louisa sont évoqués durant les trois jours que durera leur randonnée.
Tout au long de sa vie d’errance, John Muir vit de petits boulots et se contente de peu, ne s’arrêtant que pour repartir plus loin, toujours à pied, apprenant tout au contact de la nature. Lui qui aurait pu être ingénieur ou vivre de ses inventions a préféré la liberté d’un vagabond pour garder sa liberté.
Lors de ces trois jours de découverte, Roosevelt et Muir posent avec, en fond, les montagnes du Yosemite, cliché qui passera à la postérité. C’est suite à cette rencontre entre deux hommes très différents mais qui ont su se comprendre, que le naturaliste a su convaincre Roosevelt de créer un parc national afin de protéger la vallée et ses montagnes de l’exploitation désastreuse de ses ressources naturelles. C’est ainsi que le Parc du Yosemite, premier parc national, a été créé.
Les dessins de Clément Baloup sont colorés et réalistes, mais j’attendais davantage de paysages.
Pour aller plus loin dans la découverte de John Muir, je vous conseille de lire le récit passionnant d’Alexis Jenni.
Après Le club du suicide (Soleil), Mémoires de Viet Kieu (La Boîte à Bulles) ou encore Diables sucrés (Gallimard), Clément Baloup a adapté en bande dessinée J’aurais pu devenir millionnaire, j’ai choisi d’être vagabond, le roman d’Alexis Jenni également publié aux éditions Paulsen. Une réussite tenue de bout en bout.
L’un est écologiste visionnaire, inventeur et botaniste de renom, l’autre n’est autre que le président des Etats-Unis d’Amérique. Lorsque Théodore Roosevelt demande à John Muir de l’emmener en expédition forestière pendant trois jours, le chef d’état se laisse totalement happer par le récit que ce passionné de la faune et de la flore lui raconte et qui n’est ni plus ni moins celui de son voyage à travers le pays en pleine guerre de Sécession à la découverte des fleurs non répertoriées. Yosemite, par sa beauté à couper le souffle, sera l’ultime arme de John Muir pour convaincre le Président de l’importance de créer des parcs nationaux pour protéger cette nature luxuriante en proie à l’industrialisation.
En s’imprégnant du roman éponyme d’Alexis Jenni et des carnets de John Muir lui-même, nul doute que Clément Baloup a ressuscité un destin d’homme qui aura protégé à l’échelle planétaire un nombre incalculable d’hectares d’espaces dans lesquels ont pu évoluer (presque) en toute quiétude certaines espèces de plantes parfois endémiques et de nombreux animaux. On découvre l’inventeur sous les traits fins et détaillés d’une nature particulièrement belle à la tombée de la nuit en plein cœur d’une mangrove floridienne, dans l’extrême chaleur du désert ou dans le presque-rien d’un glacier alaskien. Les paysages offrent autant de tons que John Muir et son expression quasi-constante de philosophe tourmenté et énigmatique. Toute cette palette de couleurs esquisse dans l’album la préciosité des lieux dans lesquels l’Homme évolue, sa vulnérabilité et sa force, sa grandeur et son vertige.
Agrémentée de nombreux passages narratifs aussi bucoliques que poétiques, la bande dessinée est un réel voyage dans le temps aux prémices d’un engagement écologique bien trop fragile face aux gains constants de l’industrialisation américaine. Les premières réflexions naissent fébrilement sous l’impulsion de certaines voix. Elles seront pourtant le moteur d’un mouvement qui tombera peu à peu dans une nécessité absolue d’harmonie entre les dons de la Terre et la main de l’Homme. Il est des rencontres qui changent la face du monde, celle entre John Muir et Théodore Roosevelt en faisait indéniablement partie.
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Merci pour ces conseils de lecture
Yosemite mérite d'être vu "en vrai" :-) mais ce livre en donne sans doute envie...