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Ce sont les petits cailloux du désarroi recroquevillée sur l'incompréhension d'être là. Dans son premier recueil, Jean-Paul Richalet oscille entre amour et distance, entre l'affrontement désarmant des sentiments et la montée de la grande échelle des pompiers.
C'est ainsi que l'on fausse compagnie aux villes endormies et qu'on cadenasse la torpeur générale pour vivre enfin loin de l'immensité de notre exiguïté. « Il suffit d'un coup de peigne, on se réaligne ».
La chevelure nette désoriente le canot de la vie quotidienne. On est toujours plus heureux lorsque l'on sort de chez le coiffeur et que « l'autobus continue d'avancer selon toute vraisemblance ». Il y a autant d'être dans un poisson que l'on dessine sur une vitre que dans une doctrine sur l'angoisse.
Le violon a beau « dégouliné de tarama », l'amour a encore de beaux jours devant son propre désaveu, si l'on en croit Jean-Paul Richalet. Oui, l'amour est une anarchie qui peut réussir lorsqu'elle se confond avec le nihilisme positif :
« mort au beau mot ».
Faut-il encore que l'amour ne soit pas crapuleux ! Là, tous les doutes sont permis. Car l'amour peut aussi ressembler à une panse bavaroise après dix litres de bières. La poésie de Jean-Paul est suave, sans être mièvre. Son ironie versifiée nous écarte des platitudes.
Son vers libre illumine comme le ver luisant du métro. Et tout ce qu'il a enfoui, la mort le lui révèle, sans pathos et sans pesanteur. Il y a donc une alternative à être ou « bien César ou bien clown » : poète par exemple comme Jean-Paul Richalet.
Valéry Molet, Janvier 2019
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