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Quarante ans se sont écoulés depuis le premier concert d'Indochine au Rose Bonbon. Ce 29 septembre 1981, les quatre membres fondateurs, tout juste sortis de l'adolescence, jouaient devant une salle de 200 personnes électrisées.
Aujourd'hui, le groupe de rock préféré des français parvient à rassembler quatre générations de fans lors de concerts à la scénographie magistrale dans une incroyable communion. Loin de toute nostalgie, il a toujours su se renouveler, et s'inscrire avec force dans la modernité, traitant de sujets de société bien avant qu'ils ne deviennent en vogue, s'affranchissant des modes, pour puiser ses inspirations à de multiples sources, littéraires, picturales, sociétales ou cinématographiques.
Est-ce pour cette raison qu'Indochine parle à tant de monde ? Rafaelle Hirsch-Doran, en épluchant les nombreuses archives personnelles confiées par Nicola Sirkis, donne des éléments de réponse. Ainsi, sont reproduits pour la première fois des extraits de journaux intimes, photos privées, premières maquettes, brouillons de chansons, feuilles d'enregistrement, photos des costumes de scène, croquis. Elle a aussi interviewé tous ceux qui ont écrit ou ont participé à l'histoire d'Indochine, de la mère de Nicola Sirkis, qui n'avait jamais parlé, à Chloé Delaume, de Xavier Dolan à Erwin Olaf, des ingénieurs du son aux membres du groupe, de Lou Sirkis à Christine and the Queens et surtout, Nicola Sirkis lui-même, qui se livre ici comme rarement.
En renfermant ce livre global, qui explore les nombreuses facettes d'un groupe que tout le monde croit connaître mais qui échappe aux canons habituels de la musique populaire, on traverse également quarante ans d'histoire française. Et tout au long de ce voyage, on retrouve un seul crédo : la liberté.
Sublime et intime, tout en pudeur cependant.
Construit par périodes par une fan à qui Nicola Sirkis dit "tiens, voilà les clés de chez moi, fouille dans mes souvenirs et mon histoire", elle déconstruit tout pour établir un fil a la fois simple au regard de la complexité de la vie du groupe et a la fois intense sur lequel nous cheminons aux côtés d'Indochine : solitude, échec scolaire, succès, pressions, défections, mort, choix artistiques, fanbase (sic), tout est abordé sans voyeurisme.
J'ai été saisie par ce livre, son écriture, ses choix photographies, le style où chaque mot pose une réalité et non une explication ou une justification. C'est intime, pudique, fort et contextualisé sans revendication.
La question de l'identification Nicola Sirkis-Indochine reste là, en filigrane même s'il s'agit tout le long du groupe Indochine. Il est le seul à avoir traversé toutes les périodes du groupe, et à continuer à l'incarner.
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