A l'occasion du festival d'Angoulême qui a attribué le Fauve d'or à Riad Sattouf pour L'Arabe du futur (Allary), Thomas, libraire à Paris dans le 11 ème arrondissement à La Rubrique à bulles, nous présente ses trois coups de coeur du moment.
At Work présente une remuante ménagerie d'auteurs de bande dessinée mélancoliques, de mystérieux personnages en chapeau melon, de femmes qui lévitent, et même d'un ou deux super-héros.Composé de récits réalisés par Dylan Horrocks entre 1986 et 2012, cette anthologie nous conduit des bars d'Auckland en mondes imaginaires, dressant le bilan de trois décennies de rêves éveillés, d'obsessions et de peurs. Sans compter au moins une blague sur les zizis.
A l'occasion du festival d'Angoulême qui a attribué le Fauve d'or à Riad Sattouf pour L'Arabe du futur (Allary), Thomas, libraire à Paris dans le 11 ème arrondissement à La Rubrique à bulles, nous présente ses trois coups de coeur du moment.
Les explorateurs de la BD At Work Dylan Horrocks
Cette anthologie est mon coup de cœur, ses dessins en majorité noir et blanc sont très poétiques et originaux. On a une série de publication de l’auteur Horrocks entre 1986 et 2012. Ce qui nous permet de voir l’évolution du dessinateur et ses thèmes de prédilections.
Il illustre à merveille à travers ses personnages la solitude, l’amour, l’amitié et sa réflexion sur la création, la BD. Certaines histoires sont très émouvantes et on suit avec plaisir ses obsessions. Il y a aussi un côté pédagogique dans certaines planches, érudites. J’ai découvert des auteurs comme Eric Reseter, Barry Linton. Il consacre "l’île du Je" à cet auteur néozélandais. J’ai appris que le capitaine Cook le célèbre explorateur du XVIII e, n’était pas qu’un grand cartographe mais aussi un dessinateur comique avec son capitaine Coup .En tous cas, il m’a donné envie de découvrir le dessinateur Barry Linton et son personnage Lucky Aki. Les nombreuses notes après les planches ou les longues plages de textes font découvrir d’autres auteurs sont très instructives.
Dylan Horrocks raconte aussi des morceaux de vie comme par exemple cette scène avec son fils dans "Maungareil" ou à la fin dans "journal d’un auteur de BD", les dessins sur sa femme ou pour sa fille. Son écriture et son dessin sont légers, drôles voire ironiques parfois.
Il utilise son crayon aussi pour dénoncer la violence, la guerre dans « Siso »par exemple, dans « il n’y a pas de mots dans ma bouche », on a une série de dessins sans texte dans les bulles qui représentent le sort des juifs et leur extermination à Auschwitz. Il arrive à dénoncer la barbarie à travers ses dessins précis et détaillés.
Il y a les thèmes récurrents universels comme l’amour dans « Cornuscopie », "des hommes qui périssent", l’amitié dans le comic book « Pickle » qui font partie de mes planches préférées. Les dessins comme les textes sont très efficaces. Il nous embarque dans ses rêves, espoirs en révélant sa foi en la paix, son utopie avec « mon monde », « quelquefois on le sent. »
La Nouvelle Zélande fait partie de ses univers intimes, mais Londres, son amour pour la France, la Yougoslavie sont présents dans ses dessins comme décor.
Sa fascination pour la Bd avec les hommages aux autres auteurs, son amour de la fantasy avec une bd sur les créateurs de l’univers du jeu Donjon et dragon dans l’œuvre « le moteur physique » sont communicatives.
Il a un véritable univers graphique, un attachement pour ces personnages, un amour du dessin qui se ressent à chaque page. J’ai totalement plongé dans cet univers tantôt fantastique, poétique, réaliste, ces mises en abîme sur la création, la difficulté d’être un auteur. On alterne donc entre mélancolie, rêverie, poésie, humour avec la planche « si j’étais pop star » qui est très drôle. Des moments comme des journaux intimes qui fascinent et donnent un univers foisonnant, polymorphe.
J’ai adoré la plongée dans l’univers de Dylan Horrocks, une anthologie où je me suis sentie comme un poisson dans l’eau, à découvrir d’urgence qui ravie à la fois les yeux et l’esprit avec ses textes, nourrie l’imaginaire et fais découvrir la bd néozélandaise un régal! Alors ouvrez « at work », ce n’est pas du travail mais des centaines de pages de voyage, de plaisir, de douceur et d’ironie.
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