L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...
Adam est écrivain public. Tous les après-midi, il écrit pour les habitants de sa petite ville posée au pied des montagnes de Dracula. Des lettres anonymes, des lettres d'amour, des lettres pour ceux qui sont tout près, ou bien ceux qui sont partis en France, partis et jamais oubliés. Dans sa maison où ne vivent plus depuis longtemps sa femme et sa fille, parties et jamais revenues, Adam héberge depuis l'hiver dernier Dragos, vieux, sale, gros et vendeur de poids de son état. Et Adam a finalement peu de temps pour penser à lui-même. C'est une bonne chose. Penser à lui, c'est penser à celles qui lui manquent. Il ne veut pas. Mais alors qu'Adam écrit des lettres en poste restante, des poèmes, des testaments, alors que chacun raconte son histoire et que les mots suivent leur chemin, le moment vient où les forces sont réunies, où les choses sont prêtes à basculer. Oui, il faut parfois vingt ans pour écrire une lettre, mais il est grand temps de suivre un régime et d'apprendre à voler, il est grand temps pour Adam, et pas seulement pour lui.
Avec grâce, avec douceur et légèreté, Michelle Ballanger nous emporte dans un premier roman aussi chatoyant que le chapeau d'un magicien dont sortiraient un jeune homme qui tricote des écharpes, une femme qui a bien vécu de l'amour des hommes, une princesse qui fait la manche, et bien d'autres encore, chacun avec sa vie glissée dans celle des autres.
J'ai tout de suite été happée par l'histoire, la fable que nous raconte Michelle Ballanger. On suit différents personnages en Roumanie : un écrivaint public, un vendeur de poids, une tzigane, une femme libérée, un jongleur (qui n'a plu tout ses doigts), "un moineau", etc. J'ai aimé l'alternance entre le récit et les lettres (d'amour, de menace, etc), testament, cartes postales, affiches. On voit les liens qui unissent tous ces personnages qui essayent de s'en sortir dans la Roumanie contemporaine en rêvant d'une meilleure vie...qui se situe en France pour certains. On voit la dure réalité de la vie en Roumanie qui essaye de suivre la modernité, l'impact de son entrée dans l'Union Européenne, la sortie de guerres où elle n'a pas pris totalement partie, le clivage ville/campagne fort, la place des tziganes dans la société roumaine et le ressentiment des Roumains vis-à-vis d'eux.
Une jolie histoire qui sort de l'ordinaire et qui m'a fait voyager entre la Roumanie et la France.
Tout commence par le titre qui intrigue. Pour son premier roman, l'auteure nous propose une fable tout en douceur, où les personnages ne sont pourtant par épargnés par la vie. Nous sommes en Roumanie. Il y a l'écrivain public que l'on paie par troc pour écrire lettres de menaces, de réclamations ou d'amour. Il y a aussi un peseur public, une princesse qui fait la manche, un jeune homme qui tricote des écharpes, un jongleur, un moineau et bien d'autres encore... Leurs vies se croisent : il est question de départ, de retour, mais surtout d'amitié, d'espoir, d'entraide et de croire en ses rêves. Avec eux, on apprend à voler grâce aux mots de Michelle Ballanger !
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