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Iceltane est une planète colonisée par les Watashitachi, appelés Wats, et gérée d'une main de fer. Cet empire a d'ailleurs la main sur nombre de planètes. C'est dans ce contexte que Carys a grandi avant de s’exiler sur Orazhon avec sa meilleure amie et d'intégrer le service de diplomatie. Son but est de libérer sa planète natale du joug de l'empire.
Je ne suis pas très habituée à lire de la science-fiction. Disons que je me montre assez frileuse quant à ce genre. Je redoute la difficulté à rentrer dans les univers des auteurs. Je n'ai pas eu ce problème en lisant Iceltane. On pénètre tout de suite dans l'univers de Célia Flaux. Il n'y a pas de longues descriptions pour expliciter le contexte. On arrive immédiatement dans l'action et on en apprend plus ainsi que s'il y avait eu un quelconque prologue. L'auteur ne nous noie pas sous les détails. Elle ne nous donne que ce qu'il faut pour planter son décor, et la plupart des éléments utiles sont donnés au fil de l'histoire. Le reste est laissé à notre imagination, chose que j'ai particulièrement apprécié. L'univers est assez complexe mais on n'a pas de difficulté à y entrer et à le comprendre.
Pour ce qui est de l'histoire, elle est franchement bien menée. Iceltane raconte comment la délégation diplomatique d'Orazhon, dans laquelle travaille Carys, lutte pour protéger des planètes de la domination Wats ou les y soustraire. Il y a des jeux politiques relativement simples mais tout de même très prenants et crédibles. On s'intéresse absolument au sort des populations soumises. J'ai dévoré le roman. Il se passe toujours quelque chose, mais c'est dans le bon sens. Il y a de l'action, très fréquemment, mais il y a aussi des passages calmes qui, bien que sans action pure, ne sont pas sans intérêt. Le roman suit toujours le même rythme : un chapitre "présent", puis un chapitre flash-back. Et ainsi de suite jusqu'à la fin. Je ne suis pas fan des flash-backs, surtout quand ils sont aussi récurrents, mais l'auteur est parvenue à les utiliser à bon escient. Ainsi, ils nous permettent de comprendre les rouages ayant conduit à la situation actuelle, peu à peu. Le passé apporte des éclairages sur l'histoire et tresse lentement mais sûrement les liens puissants qui unissent Toweda et Carys. C'est à travers eux que se déroule l'histoire. Leurs destins sont étroitement liés.
Les personnages de ce roman sont particulièrement intéressants. On sent qu'ils sont travaillés. L'auteur les fait vivre en leur donnant à tous une véritable personnalité et une histoire propre. C'est vraiment agréable. Une fois ma lecture terminée, je n'ai eu aucun mal à imaginer la vie de chacun des personnages. C'est sûrement aussi grâce à la plume juste et pertinente de Célia Flaux, notamment en ce qui concerne la relation entre Toweda, le wat, et Carys.
Verdict : ♥♥♥♥♥ Iceltane est un très bon roman de science-fiction destiné selon moi aux adolescents et aux jeunes adultes, ce qui n'empêche pas les adultes de l'apprécier. L'histoire est plaisante, addictive, et les liens entre les personnages sont bien élaborés et exploités. Bref, c'est une excellente lecture !
http://sweetie-universe.over-blog.com/2016/10/fiche-livre-iceltane-celia-flaux.html
Iceltane est un space opera dominé par des tensions intergalactiques entre deux factions. L’Empire est un régime militaire, autoritaire, dont les membres ? citoyens ? soldats ?, les Watashitachi (Nous ou nous autres en japonais) sont obsédés par la discipline, la propreté et la conviction de leur supériorité sur les autres civilisations. L’Union est une Fédération de planètes « libres » ayant fait alliance pour se protéger, entendez circonscrire les activités de l’Empire. Ses représentants sont issus de tous horizons, même si l’héroïne, Carys, vient d’une planète sur laquelle les patronymes et toponymes sont majoritairement à consonance celtique.
Je résume, Carys est une belle celte pétillante au passé malheureux qui s’apprête à tomber amoureuse de l’officier Toweda (de l’Empire), un beau japonais, ascète tourmenté, disposant de toutes les qualités nécessaires pour tempérer ses ardeurs. C’est sur fond d’incident diplomatique et de conflit de civilisations que se jouera pour eux la possibilité de vivre ou non leur amour.
Iceltane est une lecture qui ne présente aucune difficulté particulière. Les personnages sont en nombre limité et assez stéréotypés. Les virages de l’intrigue sont nombreux dans la seconde partie du roman mais comme ils ne sont pas particulièrement sophistiqués, on n’est jamais perdu, même si la narration aurait pu être mieux liée. La langue ne constitue pas un écueil, elle est facile, parfois approximative et peuplée d’idiomes répandus (dans le premier paragraphe, on a le « matin brumeux », la « fine pellicule de givre » et le tramway qui s’arrête dans un « concert de grincements »pour que l’héroïne s’y installe au sein de la « foule métissée » d’Iceltane).
C’est donc en territoire connu que Célia Flaux livre son grand message de tolérance : on peut aimer l’autre au-delà des conflits territoriaux, de son appartenance à une autre civilisation, bref, on peut aimer l’Autre au-delà de soi.
C’est joli message, qu’il n’a jamais été aussi nécessaire de transmettre, c’est pourquoi je pense qu’il aurait mérité un meilleur écrin. Célia Flaux possède un talent de conteuse et la capacité d’élaborer des récits prenants mais, à mon sens, elle doit s’affranchir des lieux communs narratifs et littéraires pour produire un vrai roman de qualité, moins balisé, qui sollicite davantage les capacités d’imagination et de représentation du lecteur.
Mention spéciale pour la belle couverture de Sabrina Tobal, dont l’illustration, comme le récit de Célia Flaux, témoigne d’une immersion dans l’univers du manga.
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