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Poète peu connu que l'on a tendance à cantonner dans le courant fantaisiste, Théodore de Banville a pâti de sa réputation d'acrobate du vers et de poète " néo-païen ". Ami intime de Baudelaire, considéré comme un maître par Mallarmé, Verlaine et Rimbaud, Banville n'était cependant pas le poète mineur que l'on croit. " Horrifié " par les valeurs utilitaristes de la société bourgeoise, Banville se laisse séduire par le renouveau hellénique qui survient dans les années 1830, sans pour autant renoncer à exalter le monde moderne. La tentation hellénistique de Banville se double, en effet, d'une réflexion sur la modernité par le truchement du mythe. Sa scolarité et ses lectures personnelles le mènent également sur les chemins de la Grèce. Cependant, sa production poétique abondante et variée (1842-1891) n'emprunte pas toujours les mêmes voies que celles de ses contemporains à l'image de Baudelaire qui déplore la glorification des " carcasses antiques " dans "L'Ecole païenne ". L'hellénisme banvillien se situe au coeur des débats esthétiques et idéologiques de l'époque, notamment de ceux portant sur le Romantisme et le Parnasse, le second mouvement étant souvent considéré comme une répudiation du premier alors que Banville appartenait aux deux. Passerelle essentielle entre Romantisme et Parnasse, la poésie banvillienne montre que le Parnasse n'est pas né uniquement grâce à une réaction négative au Romantisme, nombre de Parnassiens voulant retrouver la vigueur romantique de 1830.
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