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Georgette

Couverture du livre « Georgette » de Dea Liane aux éditions Editions De L'olivier
Résumé:

« Georgette était notre bonne, mais le mot était imprononçable ».

Georgette veille sur les rituels qui scandent la vie de la narratrice et de son frère : le bain, les repas, le lever et le coucher, les fêtes, les voyages. Elle est aussi la seule à savoir comment se débarrasser des serpents et... Voir plus

« Georgette était notre bonne, mais le mot était imprononçable ».

Georgette veille sur les rituels qui scandent la vie de la narratrice et de son frère : le bain, les repas, le lever et le coucher, les fêtes, les voyages. Elle est aussi la seule à savoir comment se débarrasser des serpents et des scorpions.

Georgette est une seconde mère. Elle est indispensable. Mais socialement, elle demeure une fille, c'est-à-dire une domestique. Telle est la contradiction présente au coeur de ce récit subtil et déchirant.

En vingt-six séquences, Dea Liane décrit la vie quotidienne d'une famille sur le modèle du film amateur tel qu'il existait encore dans les années 90. En substituant des mots à des images, elle propose une nouvelle manière de raconter - sensible, précise. Sans oublier pour autant ce qu'elle doit à son autre langue maternelle : l'arabe.

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Avis (13)

  • Dans ce premier roman, la comédienne Dea Liane rend hommage à la qui s’est occupée d’elle de ces premiers mois à ces 13 ans, « Comment dire mon amour à Georgette, comment parler d’amour alors que nous n’avions jamais dit les mots ? L’amour était dans le quotidien, c’était sa seule façon de...
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    Dans ce premier roman, la comédienne Dea Liane rend hommage à la qui s’est occupée d’elle de ces premiers mois à ces 13 ans, « Comment dire mon amour à Georgette, comment parler d’amour alors que nous n’avions jamais dit les mots ? L’amour était dans le quotidien, c’était sa seule façon de s’exprimer dans un cadre qui n’autorisait pas les mots d’amour » page 13
    Georgette était la bonne, la fille, la gouvernante mais justement « Quelle valeur donner à cette relation... elle était une domestique et tu étais une enfant de la bourgeoisie. » page 18
    « Elle enfile sa blouse et son tablier, elle sert les citronnades,… c’est une apparence, mais dans la bourgeoisie chrétienne libanaise l’apparence est vitale… il faut tenir son rang. » page 83
    La narratrice n’a rien oublié de cette femme qui était d’une « discrétion prodigieuse, inquiétante » avec qui elle parlait arabe « L’arabe est la langue de leurs besoins, de leurs jeux avec elle. » page 61

    La construction du livre en 26 séquences lui donne un rythme original, tantôt les souvenirs tantôt comme le scénario du film de sa vie grâce aux films qui se mère filmaient très souvent pour garder une trace de tous les moments.

    Belle découverte grâce à la @librairielinstant et la seconde sélection du #prixdelinstant

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  • Un roman découvert dans le cadre des coups de coeur des lecteurs du mois de Femina.

    Une intrigue témoignage de l'autrice pour son premier roman, c'est un hommage envers Georgette, sa nounou la femme qu'elle considéra comme sa seconde mère.
    Une enfant c'est sentie trahis lorsque la femme qui...
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    Un roman découvert dans le cadre des coups de coeur des lecteurs du mois de Femina.

    Une intrigue témoignage de l'autrice pour son premier roman, c'est un hommage envers Georgette, sa nounou la femme qu'elle considéra comme sa seconde mère.
    Une enfant c'est sentie trahis lorsque la femme qui l'a élevé quitte son emploi pour fonder une famille, pourtant l'amour était forts entres ses êtres. Les images, les souvenirs et les anecdotes. Un portrait d'une servante au grand cœur. La routine d'une famille. L'exil, le déracinement, des retrouvailles.

    Un texte émouvant qui ébranle, les mots son justes.

    "On pourrait croire que j’écris à propos d’une personne morte. Le plus fou dans cela, le plus insupportable : savoir qu’elle est là quelque part, qu’elle respire pendant que j’écris, mais qu’elle n’existe plus dans nos vies. Comment on disparaît d’une vie. Quelle valeur donner à cette relation. Comment contredire ce que disent ces années de silence et d’absence elle était une domestique et tu étais une enfant de la bourgeoisie."

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  • J'avais été choquée il y a quelques mois, en captant des bribes de conversation à la terrasse d'un restaurant de bord de mer. Je vous brosse le tableau : 2 femmes d'un âge certain, se retrouvent. Elles se fréquentent depuis un temps très long qui remonte sans nul doute au siècle dernier. Quand...
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    J'avais été choquée il y a quelques mois, en captant des bribes de conversation à la terrasse d'un restaurant de bord de mer. Je vous brosse le tableau : 2 femmes d'un âge certain, se retrouvent. Elles se fréquentent depuis un temps très long qui remonte sans nul doute au siècle dernier. Quand la seconde rejoint la première, leur conversation reprend, comme ininterrompue. Tout est fluide entre elles. Elles se connaissent sur le bout de leurs ongles manucurés. Elles connaissent leurs familles respectives. Avec une fierté teintée d'une pointe de compétition, elles égrainent les réussites des enfants, des petits enfants. Elles n'ont pas de souci grave. Pas de maladie, pas de divorce en vue, pas de faillite à déplorer. Elles accueillent bientôt leurs petits enfants. C'est amusant, gratifiant, normal, mais aussi un peu fatigant. Alors heureusement, elles ont chacune une fille pour les aider. Mais une fille n'est pas une aide facile. Il faut déjà la trouver, puis surtout qu'elle convienne à la grand-mère, à l'environnement, aux enfants. Vous n'imaginez pas le compliqué de la situation. Nous sommes à la limite du calvaire. Elles se racontent leur vie difficile en sirotant leur verre de Muscadet tout en décortiquant leur plateau de fruits de mer.
    A aucun moment elles ne prononcent le prénom de la fille qui les soulage du fardeau de s'occuper de leur descendance. On est loin de la mamie gâteau qui vous prépare votre tarte préférée. On les imagine téléphoner à leurs copines, allongées dans un transat de la maison de vacances familiale, en disant "pffffuhhhh j'ai les petits enfants ; c'est géniaaal mais que c'est épuisant aussi !!!!". de mon côté, je m'accroche à la conversation, sidérée et révoltée par cet anonymat qui nie l'existence de la fille. Ce n'est pas un être humain. Tout juste un outil. J'ai envie de leur crier à l'oreille en soulevant leur chapeau de paille à large bord : elle s'appelle comment LA FILLE ??????
    Aujourd'hui avec ce roman, je suis heureuse : la fille a un prénom. Elle s'appelle Georgette. Alors qu'habituellement elle est reléguée au dernier plan, dans l'ombre, là elle a le premier rôle. C'est extrêmement sensible, délicat. Notre Georgette a de la chance tout de même : dans la famille ou elle est, on l'appelle par son prénom. D'autres moins considérées ont moins de confort qu'un animal domestique. C'est aberrant quand on pense qu'en compensation elles prennent soin des plus fragiles et précieux : les enfants.
    C'est là que les choses se compliquent : car alors que les filles restent juste des aides pour les parents, côté enfants elles deviennent des piliers de leur existence. Celles qui consolent, cajolent, nourrissent, nettoient, amusent, occupent, sortent. Tout ce que les parents ne prennent pas le temps de faire. Alors il se crée une relation privilégiée entre la fille et ces enfants. Reste l'intelligence des parents pour gérer cette relation dont ils peuvent être parfois jaloux, ou alors qu'ils peuvent nier complètement.
    C'est tout cela que raconte Georgette. Celles qui ont une place prépondérante, mais que l'on ne doit pas voir. Qui doivent être efficaces, ne pas prendre la lumière, nier leurs propres vies. Mais que reste-t-il quand on a donné sa vie à d'autres enfants et que ces enfants sont devenus grands ?
    C'est comme un doudou qui n'a plus d'utilité. le doudou reste dans un placard à souvenirs. La fille reprend une vie dont elle a oublié le fil.
    Alors faut-il le lire ?
    Oui. C'est très beau, très sensible et doux. Un bel hommage à toutes les filles dont on ne dit pas le prénom. Si je recroise ces vieilles mégères à une terrasse, maintenant je peux leur crier à l'oreille en soulevant leur chapeau de paille à large bord : elle s'appelle GEORGETTE !!!!!!!!

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  • Entre le Liban, la Syrie et la France, l’autrice revient sur sa relation avec la bonne de la famille et la place de celle-ci dans la famille.
    Roman construit en séquences à l’image du film de famille super 8 monté par sa mère sur plusieurs années, le ton est au présent, haché comme un souffle...
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    Entre le Liban, la Syrie et la France, l’autrice revient sur sa relation avec la bonne de la famille et la place de celle-ci dans la famille.
    Roman construit en séquences à l’image du film de famille super 8 monté par sa mère sur plusieurs années, le ton est au présent, haché comme un souffle suspendu pour dire l’émotion qui revient, la nostalgie qui prend.
    Le ressenti est mitigé, l’intention de l’hommage est sincère mais quelques zones restent dans le hors-cadre, floues, tues.
    Un sentiment de frustration à la dernière page sans arriver à le définir…
    Je n’ai pas détesté mais je ne sais si j’ai aimé….

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  • «Je sais ce qu'elle était pour moi. Je ne sais rien d'autre d'elle."

    C’est un court récit autobiographique, construit sur des souvenirs et des films de famille, séquençant le livre, avec au fil des chapitres l’alternance du "je" et de scénario. Lorsqu’elle écrit ce livre, Dea Liane a 30 ans,...
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    «Je sais ce qu'elle était pour moi. Je ne sais rien d'autre d'elle."

    C’est un court récit autobiographique, construit sur des souvenirs et des films de famille, séquençant le livre, avec au fil des chapitres l’alternance du "je" et de scénario. Lorsqu’elle écrit ce livre, Dea Liane a 30 ans, l'âge qu’avait Georgette à son arrivée dans la famille, qu'elle suivra de la Syrie en France, de la France au Liban. De la chambre partagée, à la buanderie, puis au sous-sol, dernière étape avant la séparation, cette femme comblera les manques tout en restant discrète, sans jamais prendre la place de la mère avec qui elle forme un véritable duo.
    Georgette est pour les petits une Martine Super heroine aux multiples aventures, toujours là pour les protéger, Georgette et le scorpion, Georgette et le serpent, Georgette à l'école. La mythologie créée par les yeux de l'enfance est contrebalancée par les descriptions des scènes filmées, où parfois son regard est las, où elle semble ailleurs. La mère est à la mise en scène, le père est producteur, financeur aux courtes apparitions, Georgette quant à elle est la doublure de la mère. Puis la famille devient plus aisée et les codes changent, la domesticité devient plus dessinée, les codes de classe plus marqués.

    «Il faudrait abolir la domesticité traditionnelle. Nommer les rapports de domination. Oser parler d’esclavage. Je dois être impitoyable envers cette histoire. Je n’y arrive pas.»

    A travers ces pages, Dea Liane cherche à nommer le lien qui l’unissait à Georgette, cette figure d’attachement pour l'enfant, lui qui n'a aucune conscience que ce lien entre la Syrienne et sa famille est avant tout l'argent.

    "(...) c'est une domestique, nous l'avons payée pour ça. »

    Ce livre est une belle reconnaissance pour la place qu’occupait cette femme au sein de la structure familiale. Des pages emplies de tendresse, une déclaration d’amour à celle qui se dévoua pendant plus d'une dizaine d’années, faisant passer ses besoins en arrière plan, sans jamais dévoiler son mystère.

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  • Roman autobiographique ou l'auteur raconte en 26 petits chapitres , son enfance jusqu'à 13 ans accompagnée par Georgette, la bonne de la famille , qui représente bien plus que cela. Elle réalise, adulte, qu'elle était une seconde mère . A l'aide des nombreux films familiaux , elle remonte le...
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    Roman autobiographique ou l'auteur raconte en 26 petits chapitres , son enfance jusqu'à 13 ans accompagnée par Georgette, la bonne de la famille , qui représente bien plus que cela. Elle réalise, adulte, qu'elle était une seconde mère . A l'aide des nombreux films familiaux , elle remonte le temps et se remémore Georgette même si celle-ci est toujours restée en retrait et discrète. Elle évoque une enfance ballottée entre le Liban, la Syrie et la France dans une famille bourgeoise .
    Georgette, arrivée à la naissance de l'auteur, a toujours fait partie de la famille, a considéré les enfants comme les siens mais sans avoir de place reconnue .
    C'est aussi par la langue arabe que Georgette reste dans le coeur de l'auteur.
    Elle témoigne aussi du statut de ces bonnes ( appelées aussi filles au Liban ), de leur vie familiale sacrifiée, de leur abnégation, de leurs sentiments refoulés envers les enfants dont elles s'occupent.
    L'auteur souhaite rendre hommage à Georgette avec beaucoup de tendresse et pudeur . Son écriture est juste , tendre et émouvante.
    Très beau roman.

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  • Que, ou plutôt qui, se cache derrière ce prénom un tantinet désuet?

    Georgette est la bonne de la famille, celle qui a élevé en grande partie les enfants. Elle vit avec la famille, mais pas complètement. Elle mange à la table de la famille, mais avec les enfants. Elle est sur les photos de...
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    Que, ou plutôt qui, se cache derrière ce prénom un tantinet désuet?

    Georgette est la bonne de la famille, celle qui a élevé en grande partie les enfants. Elle vit avec la famille, mais pas complètement. Elle mange à la table de la famille, mais avec les enfants. Elle est sur les photos de famille, mais en arrière-plan.

    C'est un bel hommage que rend Dea Liane à celle qu'elle considère comme sa deuxième maman, à travers des moments de vie comme des instantanés. C'est joli, un peu poétique, émouvant parfois. Et, derrière cette nostalgie se cache également des questions plus profondes comme celle de l'esclavage moderne et de la lutte des classes, voire des castes.

    C'est un roman à côté duquel je serais passé si ma libraire préférée ne m'en avait pas parlé. Elle n'était pas sûre qu'il me plairait puisqu'elle sait que j'aime avant tout lire une histoire. Alors, une histoire, il y en a une (et même plusieurs) mais pas comme je l'entends dans mes préférences. Reste qu'il s'agit d'un bel hommage qui m'a donné le sourire une fois la dernière page refermée.

    En bref, un livre hybride mi-roman, mi-biographie, mi-récit, mi-autofiction sur les oubliés, les petites mains, ceux qui comptent dans la vie de certains mais qu'on a tendance à laisser derrière soi. La découverte d'une jolie plume que j'aimerais voir un jour au service d'une vraie fiction.

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  • A partir de flashes issus de ses souvenirs ou captés par la caméra. Dea Liane nous retrace avec tendresse et nostalgie les liens étroits qui l'unissent à la "fille" de la maison comme on l'appelait dans les familles bourgeoises. Georgette était plus que sa nounou, une véritable deuxième mère. On...
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    A partir de flashes issus de ses souvenirs ou captés par la caméra. Dea Liane nous retrace avec tendresse et nostalgie les liens étroits qui l'unissent à la "fille" de la maison comme on l'appelait dans les familles bourgeoises. Georgette était plus que sa nounou, une véritable deuxième mère. On ressent la cruauté de l'arrachement lorsque la vie les sépare. La culpabilité transparait, tout au long du récit, au nom de cette classe sociale aisée sans aucun état d'âme vis à vis de ses domestiques.

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