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Dans un avenir pas si lointain. l'humanité a su manipuler son génome pour stopper le processus de vieillissement et jouir ainsi d'une forme d'immortalité.
L'Europe, devenue une gigapole hérissée de gratte-ciel où s'entasse l'ensemble de la population, fait figure d'utopie car la vie y est sacrée et la politique de contrôle démographique raisonnée.
La loi du Choix prône que tout couple qui souhaite avoir un enfant doit déclarer la grossesse à l'État et désigner le parent qui devra accepter l'injection d'un accélérateur métabolique qui provoquera son décès à plus ou moins brève échéance.
Une mort pour une vie, c'est le prix de l'État providence européen.
Matricule 717 est un membre de la Phalange qui débusque les contrevenants. Il vit dans un cube miteux de deux mètres d'arête et se contente du boulot de bras droit d'un commandant de groupe d'intervention. Un jour, pourtant, le destin semble lui sourire quand un sénateur lui propose un travail en sous-main : éliminer un activiste du parti de la Vie, farouche opposant à la loi du Choix et au parti de l'Immortalité, qui menace de briser un statu quo séculaire.
Je ne suis pas un grand lecteur de SF, c'est plutôt occasionnel, mais cela ne veut pas dire que je n'apprécie pas ce style. Bien au contraire, j'ai adoré "1984" ou encore "la servante écarlate" et je dois avoir du Isaac Asimov qui traîne dans ma pile à lire.
J'avais aussi deux livres de Dmitry Glukhovsky dans ma PAL, le premier volet de la série "Métro" et "Futu.re". C'est par ce dernier que j'ai décidé d'amorcer ma découverte de cet auteur de SF. Grand bien m'en a pris car j'ai passé un excellent moment à la lecture de ce pavé de quasiment 1000 pages et j'ouvrirai de nouveau un livre de cet auteur sans hésiter.
L'auteur nous embarque dans un monde futuriste, l'homme a vaincu la mort et a mis en place la loi du choix permettant d'endiguer le soucis de surpopulation. Pour chaque nouveau-né, le père ou bien la mère doit se faire injecter un accélérateur qui lui laisse environ 10 années à vivre. Les immortels sont chargés de faire respecter cette loi en chassant les contrevenants. Ce sont eux-même des enfants non déclarés qui ont été envoyés dans des internats dans leur jeunesse.
Dmitry Glukhovsky nous dépeint de manière magistral un monde particulièrement angoissant et tout à fait réaliste. Le manque de place avec des millions d'habitants qui s'entassent dans des tours toujours plus hautes, la bétonisation à l'extrême, la jeunesse éternelle, les militants du parti de la vie et leur lutte...Tout ça entre en raisonnance avec des problèmes qui nous concernent ou sont susceptibles de nous concerner dans un futur plutôt proche. Il est donc très difficile de rester indifférent à ce roman qui nous pousse à nous interroger sur notre futur.
Un travail remarquable a été réalisé par l'auteur dans les descriptions de cette société avec de très nombreux détails. Il n'est pas simple de rentrer dedans et il faut s'accrocher sur les premières pages (j'ai accroché à partir de la centième page) mais cela vaut le coup. On retrouve aussi quelques longueurs, quelques passages un peu superflus, mais cela ne remet pas en cause le travail engagé sur ce roman.
La psychologie des personnages est très travaillée et on prend plaisir à suivre le personnage principal. On le déteste parfois, puis on sympathise, on compatit, on doute aussi avec lui...Une belle profondeur, même pour les personnages secondaires ! L'écriture de l'auteur, quant à elle, est fluide et particulièrement agréable à lire.
Une belle surprise que je recommande sans hésiter même pour les non-initiés au genre SF, tout le monde peut trouver son compte dans ce roman. Il faut surpasser l'entrée en matière et faire abstraction des quelques longueurs mais le plaisir de lecture est bien là et ça fait réfléchir sur notre monde et sur son devenir. Un joli travail d'écriture et un livre qui ne laisse pas indifférent !
L'histoire de FUTU-RE se déroule dans un avenir lointain, en Europe.
En manipulant le génome humain, les scientifiques ont réussi à stopper le processus de vieillissement. L'espèce humaine a enfin atteint son rêve ultime : l'immortalité.
Extrait :
"D'un point de vue strictement formel, l'immortalité est une maladie et notre système immunitaire, un néandertalien avec sa massue, tente de la combattre. Alors, en guis de prévention, nous nous contaminons d'immortalité tous les jours en nous servant un bête verre d'eau. Est-il possible d'imaginer un système de vaccination plus simple ?"
Mais celle-ci n'est pas sans poser de problèmes : la surpopulation.
Extrait :
"Ici règne une atmosphère méphitique. Ca sent la vieillesse : la mort prochaine. Cette odeur est forte, les gens en général la sentent tout comme les requins perçoivent une goutte de sang dans l'océan. Ils la sentent, ils en ont peur et essayent de s'en défaire au plus vite. Une seule rencontre avec un vieillard suffit pour que cette puanteur de mort nous imprègne intégralement. Je ne sais pas qui a eu l'idée d'envoyer les vieux dans des réserves."
Les personnes au pouvoir ont dû établir une loi : la Loi du Choix.
Il reste, quand même, dans ce monde, une part d'humanité : une minorité de la population préfère, à cette immortalité, avoir une descendance, quitte à le payer très cher.
L'auteur, Dmitry Glukhovsky, est journaliste et écrivain de nationalité russe. Dans ses livres, il s'interroge sur les dérives des sociétés et de leurs politiques. Il est pour cela très proche de George Orwell et son "1984" ou de Aldous Huxley et "Le Meilleur des Mondes". Son livre est bien un roman d'anticipation, plus que de simple science-fiction.
Mais derrière ces dérives, il pointe aussi du doigt les nôtres et leurs excès : notre obsession de toujours paraître jeune. A coup de bistouris, d'injections, de régimes détox jusqu'à la cryogénie..... jusqu'ou iront les femmes et les hommes pour ressembler à leurs petits-enfants !
FUTU-RE nous interroge sur un choix de société : l'immortalité contre une vie sans enfant, sans famille.
Ce choix est kafkaïen pour certains personnages.
Extraits :
"Les soi-disant gens simples, poussés par la vieillesse et la mort dans le cycle infernal de l'enfantement et de la multiplication, n'avaient pas le temps de réfléchir au sens de leur vie, de découvrir leur véritable talent et de le développer. La peur de la mort faisait de nous des bêtes de somme. La vieillesse nous privait d'intelligence et de force, à peine avions-nous commencé à accumuler de l'expérience. Nous ne pouvions penser à rien d'autre qu'à la vitesse à laquelle filait la vie et, prisonniers de nos oeillères, nous tirions le joug auquel était attachée notre pierre tombale. Cela était ainsi... il n'y a pas si longtemps."
OU
"J'avais l'impression que les habitants de Barcelone étaient en paix avec la mort, qu'ils n'avaient pas besoin de notre Olympe de merde, qu'ils acceptaient leur destin, que leur vie éphémère leur apprenait à en savourer chaque minute. Je les pensais prêts à voler l'immortalité, à la refourguer au marché noir, mais pas à se battre pour elle."
En ce qui nous concerne, le modèle de la cellule familiale a évolué. Elle n'est plus tout à fait la même qu'il y a un siècle. Au temps de nos grands-parents, la famille était très solide, unie avec souvent trois générations qui vivaient sous le même toit.
Aujourd'hui, la moitié des couples se séparent et la mono-parentalité est choisie ou subie.
Malgré tout, nous conservons ce mode de société ancrée depuis des siècles d'existence de l'homme sur terre : la construction d'un couple, la volonté d'enfant(s).....
Pourrions-nous alors envisager, comme le suggère le roman, de renoncer à tout ceci ? Y perdrions-nous une part d'humanité ?
Car, le monde que nous décrit Dmitry Glukhovsky va à l'encontre de tous nos principes : aujourd'hui, une femme ou un homme qui ne sont pas mariés, qui n'ont pas d'enfant, sont "suspects", montrés du doigt. Ils ne rentrent pas dans le "moule".
Dans le monde de notre auteur russe, la minorité est celle voulant un ou des enfants ; elle aussi montrée du doigt. Les personnes en viennent même aux dégoûts quand ils voient une femme enceinte ou un gosse.
Vers la fin de son roman, Dmitry Glukhovsky nous livre quelques pistes.
Extraits :
"Nous ne sommes pas des dieux. Nous ne pouvons pas le devenir. Nous sommes dans une impasse. Nous ne pouvons rien changer parce que nous sommes incapables de changer nous-mêmes. L'évolution s'est arrêtée avec nous. La mort apportait le renouveau, la remise à zéro. Nous l'avons interdite."
"- Nous ne faisons rien de notre éternité. Quel grand roman a-t-il été écrit au cours du siècle dernier ? Quel grand film tourné ? Quelle grande découverte réalisée ? Je n'ai rien qui me vienne à l'esprit. Nous n'avons rien fait de notre éternité. La mort nous fouettait, Jacob. Elle nous obligeait à nous hâter. Elle nous obligeait à faire usage de notre vie. Jadis, la mort était visible partout. Chacun l'avait présente à l'esprit. C'est une structure : voici le début, voici la fin."
"Nous ne sommes plus un homo sapiens. Nous sommes l'homo ultimus."
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