L'ouvrage retrace la vie de Firmin Farges, inspecteur primaire à Bordeaux, militant inconditionnel de la laïcité et de l'éducation populaire. Croix de Guerre et Médaillé militaire, il est injustement relevé de ses fonctions par le gouvernement de Vichy en 1941 au motif de son appartenance à la franc-maçonnerie. Nonobstant, il recueille en 1942 à son domicile un enfant juif, Boris Cyrulnik, amené par sa fille cadette Marguerite, institutrice de l'enfant, ultérieurement reconnue Juste parmi les nations pour avoir sauvé ce dernier de la déportation.
Firmin décède à Bordeaux en 1943, victime des deux guerres et de l'arbitraire auquel il n'a pas résisté.
L'auteure nous fait vivre sa traversée mémorielle en archéologue, entre archives familiales et archives publiques. Elle lève le voile sur des pans de l'histoire de son grand-père, ce hussard de la République : une sorte de réparation vis-à-vis des injustices et de l'oubli qu'il a enduré.
Du Bordeaux délétère de l'Entre-deux-guerres déjà séduit pour une grande part de ses élites par les idéologies fascisantes au Bordeaux occupé s'adonnant sans retenue à la collaboration, elle dépeint la manière dont toute une chaîne d'engagements résistants est demeurée « invisible », soit qu'on l'occulte soit qu'on la réduise à des gestes héroïques.
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