Devant les commentaires élogieux que j’ai pu lire sur Libfly, j’ai pris ce livre. L’écriture d’Edna O’Brien est exigeante quoique parfois, pour moi, un peu lourde. Le regret ? C’est que ce livre ne laisse sortir aucune émotion.
J’ai beaucoup apprécié la première partie où elle nous raconte sa...
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Devant les commentaires élogieux que j’ai pu lire sur Libfly, j’ai pris ce livre. L’écriture d’Edna O’Brien est exigeante quoique parfois, pour moi, un peu lourde. Le regret ? C’est que ce livre ne laisse sortir aucune émotion.
J’ai beaucoup apprécié la première partie où elle nous raconte sa jeunesse dans une Irlande catholique, réactionnaire, fermée à tout modernisme (pour la femme). Son « incarcération » dans un pensionnat régi par un couvent est édifiante. « De retour au couvent, je passai mon temps à étudier, ne voulant pas rater mon examen final, ce qui eût signifié une année d’incarcération supplémentaire. Le monde avec ses pêchés, ses ruses et ses blandices m’appelait.»
Edna O’Brien au début de sa gloire a vu ses livres interdits, voire brûlés en Irlande. Ses parents, surtout sa mère, n’ont pas accepté (c’est un doux euphémisme) le fait qu’elle rejoigne son amoureux, l’écrivain Ernest Gébler, sans être mariée alors que, comble d’horreur, il est déjà marié. Les forces de police débarqueront chez eux sur l’île de Man. Le poids de la tradition, fera que sa propre mère ne lui pardonnera jamais ses frasques, son divorce alors qu’elle, telle la mater dolorosa, endure tout de son mari. Le couple maudit finira par convoler en justes noces, mais… oui il y a souvent un mais, Gébler se révèle jaloux aussi bien de la femme que de l’écrivain.
Elle divorcera pour mener une vie de femme libre et d’écrivain à succès. Cette partie où elle nous narre ses rencontres avec des personnalités des arts et de la littérature m’a agacée. J’eus aimé un peu moins de déballage. Oui j’ai vraiment eu l’impression d’ouvrir le Who’s who de l’époque. Est-ce pour faire moderne ou est-ce parce qu’elle ne s’est jamais départie de sa « candeur » paysanne ? J’espère le second. J’avais déjà trouvé ce catalogue de personnalités dans « Danseur » de Colum Mac Cann.
Le livre n’est pas facile à lire, touffu avec une écriture, de temps à autre, peu fluide. Des coquilles et des traductions approximatives m’ont gênée. D’accord je n’aime pas trop les autobiographies, mais je m’attendais à autre chose. Ceci dit, ma curiosité est piquée et j’ai retenu, à la bibliothèque, le pluriel de ce livre : les filles de la campagne.
Pourtant, j’ai aimé son courage pour fuir, suivre un homme marié, divorcer, élever seule ses enfants, être un écrivain « maudit » dans son propre pays….