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Reine est une femme un peu perdue qui tente de survivre comme elle peut. Son mari l'a quittée pour suivre sa maîtresse dans le sud, la laissant avec ses trois enfants. Elle perd son travail et se retrouve dès lors sans ressources. Elle tente de faire face et pour tenir elle se réfugie de plus en plus dans son imaginaire au point d'en oublier ce qui est nécessaire à ses enfants, et sur quoi son ex va s'appuyer pour tenter de lui en retirer la garde.
Un matin, elle se ressaisit et entreprend le nettoyage de son jardin encombré d'un tas de choses par son ex. Elle y découvre une mobylette bleue, ce qui va lui donner l'espoir en une nouvelle chance de rebondir : un nouveau travail, une nouvel amour ?
Malgré un environnement morose et gris, ce roman ouvre une porte sur un océan d'humanité, de bienveillance, de douceur. On se prend d'affection pour ce petit bout de bonne femme, que la vie n'a pas épargné, mais qui lutte avec les moyens à sa disposition pour donner le meilleur à ses enfants et croire encore au bonheur.
On ne quitte pas ce roman sans une certaine tristesse, on voudrait pouvoir faire et avec émotion, on ne peut que souhaiter une meilleure vie à toutes les Reine.
J'ai découvert tardivement Jean Luc Seigle bien après son décès, ''Je vous écris dans le noir'' a été un gros coup de coeur.
Celle-là est ma 2ème lecture de l'auteur, c'est l'histoire courte et dramatique d'une maman mais aussi celle de milliers de personnes en difficultés, en marge de la société.
Un tourbillon de malheur, de mal-être enveloppe Reine. Quittée par son mari, élevant seule ses trois enfants, elle peine à subvenir à leurs besoins.
Pas de sous...pas de travail... des idées noires... la chute est inévitable... un couteau!!! Oui ! Les tuer tous ! Quelle idée folle! Elle y pense vraiment!
Mais un jour la mobylette bleue la sauve.
Un nouveau départ... du travail... de l'argent.. elle est heureuse mais aussi amoureuse de Jorgen, un routier qu'elle rencontre sur un parking.
Jean Luc seigle dépose des mots délicats sur ce drame, sur cette existence ratée. Il nous dépeint avec sensibilité toute la fragilité du ''dedans'' de Reine. Et maquille avec intelligence et beauté son ''dehors''.
Un dehors coloré grâce à l'amour fait de tissanderie, d'art et de peinture.
Reine ressembe à Bethsabée de Rambradt. Cette peinture qu'elle essaie de comprendre:
Le regard triste de Bethsabée, le drap blanc froissé qui pour elle est un linceul.
La folie qui entoure Rambrandt me fascine. Oriane Jeancourt Galignani en fait un thème principal dans son dernier roman ''La femme écrevisse '' que j'ai adoré.
Cette mixture de précarité, désarroi, fragilité et folie avec toute la beauté de l'art est tout en équilibre et justesse.
Malheureusement pour Reine '' ''Tout finit dans l'absence et le silence infini du monde''
Je n'en dit pas plus, allez y le découvrir. Il en vaut la peine.
"Femme à la mobylette", ce titre sonne comme celui d'un tableau. Et dans l'histoire il y aurait pu y avoir un tableau intitulé comme celà si seulement...le destin n'en avait pas décidé autrement, s'il y avait eu un happy end. Mais dans les histoires de Jean-Luc Seigle il n'y a pas de happy end. Parce que cet écrivain colle à la vie et que la vie souvent ne fait pas de cadeaux. Surtout aux plus démunis. Reine a divorcé, perdu son travail dans la foulée, perdu toute estime de soi et accumulé les kilos. Le quotidien devient très compliqué à gérer avec 3 enfants qu'elle aime profondément mais trop fragilisée par les chaos de la vie, elle a tendance à se réfugier dans un monde imaginaire et à oublier toutes sortes de contingences matérielles comme la paperasse, les injonctions judiciaires ...Une mobylette trouvée dans le jardin va peut-être lui sauver la vie en lui permettant d'aller travailler .... Lisez cette histoire bouleversante où J-L Seigle dresse avec une rare empathie le portrait d'une femme à la dérive. C'est un très beau portrait, plein de finesse et de pudeur. Reine porte en elle des trésors d'humanité que la société ne lui permettra de déployer que trop brièvement. Le portrait de son second fils Igor, petit garcon mûri trop tôt, angoissé car profondément sensible et captant comme personne d'autre les failles de sa mère, m'a beaucoup émue aussi. Merci M. Seigle, c'est le troisième roman que je lis de vous et encore une fois vous m'avez touchée en plein coeur...
Roman émouvant, d'une belle humanité qui donne corps à une femme- une héroïne- au premier regard banale voire insignifiante aux yeux de la société.
Mère de trois enfants, divorcée car quittée par son mari, et au chômage ... tels sont certains facteurs sociaux qui ne vous permettent pas de vous sentir des plus épanouies !
Et pourtant Reine -oui oui c'est bien le prénom de notre héroïne- sait saisir sa chance malgré la morosité ambiante. Cette mobylette qui peut changer son quotidien, sa vie et celle de ses enfants, Reine va savoir la faire sienne.... telle une "béquille" qui ouvre un horizon... son horizon de mère, de femme, de dignité !
Jean-Luc Seigle entoure Reine de sa bienveillance, de son amour : son écriture caresse et laisse émerger toute la douceur que l'auteur offre à Reine. Par ce texte, il promulgue sa protagoniste en représentante de toutes ces "reines", de tous ces individus, qui doivent se battre au quotidien face à un système économique, social, collectif qui écrase et qui n'accorde ni mise en lumière, ni considération.
Reine est une jeune femme de 35 ans, très fragile, une laissée pour compte.
Orpheline, élevée par sa grand mère, elle voit sa vie, depuis quelques temps, en chute libre, suite à une série d'événements malheureux qui l'ont frappée.
Il y a d'abord eu la perte de son emploi, suivi d'une période de chômage de 3 ans, puis le départ de son mari pour une femme plus jeune et enfin, la procédure en cours pour lui retirer la garde de ses 3 enfants.
Comment faire pour retrouver un travail quand on habite dans une maison retirée, sans moyen de locomotion et avec un manque d'énergie pour s'accrocher à la vie ?
Un jour, Reine entreprend de faire le vide dans son jardin devenu une décharge à ferrailleur, par la quantité d'objets divers que son mari a entreposée. Elle y découvre, par miracle, une mobylette en état de marche qui va changer le cours de sa vie. Elle va pouvoir accéder à l'emploi qu'elle avait été contrainte de refuser, faute de moyen de se déplacer. On va assister à la transformation de cette jeune femme qui va trouver en elle la force de se redonner une certaine élégance pour décrocher le travail .
Elle devient thanatopractrice. Son patron découvre rapidement qu'elle n'est pas une simple employée mais une véritable artiste qui a à coeur de donner aux familles, la plus belle image possible de leur défunt.
Lors de ses fréquents déplacements à mobylette pour se rendre au travail, elle fait la connaissance, sur une aire de repos, de Jorgen un routier néerlandais avec lequel elle va découvrir le véritable amour. Il la traite avec délicatesse, elle se sent à nouveau vivante, femme.
Une femme pour qui le simple regard d'un homme dont elle tombe amoureuse, ravive une confiance en elle mise à mal par des années de galère.
On se dit alors que tout est possible... je ne vous en dis pas plus.
Cette mobylette apportera t elle à Reine le bonheur qu'elle cherche dans tous les recoins du monde et surtout à quel prix ?
C'est un roman d'une grande sensibilité. J'ai ressenti beaucoup d'émotions en le lisant.
C'est une histoire qui nous embarque et nous fait vibrer.
Je le conseille vivement.
Un très beau portrait de femme, Reine, accablée par la précarité, mais qui reste un personnage lumineux et solaire auquel on s'attache tout de suite car elle aime la vie, ses trois enfants aux prénoms russes (Sacha, Igor, Sonia), sa grand-mère qui l'a élevée. Reine a gardé un esprit d'enfant, elle s'émerveille de tout. Son fils Igor « aime les points de force de sa mère, son courage, sa vivacité, son acharnement à vouloir transformer la réalité avec ses tissanderies, sa propension aussi à l'émerveillement tout en sachant que son comportement volontariste, cette violence qu'elle se fait subir à elle-même pour être à la hauteur, n'ont pour socle que son extrême fragilité. »
L'histoire débute par le désespoir de cette femme, Reine, au bout du rouleau financièrement et moralement. Au chômage, abandonnée par son mari, elle ne sait comment sortir du tunnel et nourrir ses trois enfants. Elle envisage même le pire. « Ce jour-là, en regardant l'état d'abandon du jardin qui ressemble à une décharge devant sa maison, elle a l'impression qu'il n'y avait pas de différence entre ce qu'elle voyait et ce qu'elle ressentait à l'intérieur d'elle. »
Mais le miracle va se produire… grâce à la découverte d'une mobylette qui va lui donner la liberté, de mouvement, vers un travail, une nouvelle vie. « Igor se garde bien de montrer à quel point il attend que ce miracle transforme leur vie de tous les jours. Pas pour le confort, pas pour l'argent. Pour en finir avec l'inquiétude. »
Elle va également retrouver l'amour en la personne de Jorgen, un routier qui se révèle être un peintre de talent. Deux êtres authentiques qui veulent une vie meilleure. On se dit alors que tout est possible et que tout est bien qui finit bien mais le ciel va de nouveau s'obscurcir pour Reine, quand le passé la rattrape. Un roman d'une grande sensibilité.
L'histoire se passe en France. Reine a été abandonnée par son mari. Elle est au chômage et ne sait pas comment s'en sortir pour faire vivre décemment ses 3 enfants... Dans un moment de désespoir elle en vient même à penser au pire...
Son jardin est à l'image de sa désolation .Quand elle prend la décision de le nettoyer , elle y retrouve au travers d'un amoncellement de ferraille, une vieille mobylette ! Cette découverte va enfin lui permettre de répondre a des annonces de recherche d'emploi. Elle devient ainsi thanatopractrice dans une entreprise familiale , un emploi qui lui convient bien car Reine aime parler aux morts et en particulier à sa grand-mère Edmonde, une fervente communiste qui l’a élevée à la mort de sa mère due à une overdose. Sur le trajet qui mène a son travail elle est amenée à rencontrer un routier néerlandais pour lequel elle a un coup de foudre qui se trouve être réciproque . Reine revit. Le sort s'acharne pourtant puisque son ex mari vient d'obtenir légalement la garde des enfants. Tout est donc remis en question....
On s'attache facilement à la double personnalité de l'héroïne, forte et fragile à la fois . L'auteur utilise l' histoire de Reine pour défendre la France des laissés-pour-compte de la société.
Le roman est suivi d’un texte autobiographique « A la recherche du sixième continent », dans lequel l'auteur relate un voyage qu'il a effectué aux USA. Il rend hommage aux immigrés qui furent « accueillis » à Ellis Island et qui firent de New-York ce que la ville est aujourd’hui. Il explique également que l’origine de son roman provient de celui intitulé "Geneviève ou l’histoire d’une servante" de Lamartine dans lequel il est fait référence à une « petite couturière d’Aix-en-Provence, du prénom de Reine .
Après avoir lu En vieillissant les hommes pleurent, et Je vous écris dans le noir, je retrouve avec plaisir Jean-Luc Seigle qui confirme sa grande sensibilité dans un livre qui contient deux parties : un roman et un texte qui va bien plus loin qu’un simple récit de voyage à New York.
Femme à la mobylette débute dans une atmosphère oppressante, inquiétante, angoissante. Reine se présente ainsi et devient ainsi très attachante. « Elle est toute débobinée. » Elle a perdu son travail. Olivier, son mari, est parti et elle reste seule avec ses trois enfants : Sacha, Sonia et Igor.
Reine a 35 ans. Elle a pris du poids, n’a pas lavé ses cheveux depuis trois semaines, est au chômage depuis trois ans et son mari, Olivier, qui a transformé le jardin en décharge, veut récupérer les enfants, d’où un harcèlement judiciaire. Ainsi, le décor est planté mais il y a ce couteau, sur la table de la cuisine. Quelle séquence ! Désespoir, solitude, absence. Reine est perdue sans personne à qui se raccrocher.
Le rayon de soleil est double avec cet emploi de thanatopractrice et Jorgen, ce chauffeur-routier, ex-peintre de talent. Ces deux miracles sauveront-ils Reine ?
L’amour et les morts ont une grande importance dans ce roman. L’auteur nous emmène avec talent sur ces deux thèmes, sans oublier ce don pour la couture qui permet à Reine de réaliser de très belles choses. Il y a les morts dont elle s’occupe avec beaucoup d’humanité et ces femmes qui l’ont précédée : Edmonde, Madeleine, Marguerite, Olympe, sans oublier Anna, sa mère qu’elle n’a pas connue. : « Toutes ces femmes n’ont fait que tendre vers un seul point, toujours le même, la joie d’avoir accompli un rêve. »
Ensuite, Jean-Luc Seigle nous emmène À la recherche du sixième continent, de Lamartine à Ellis Island. C’est une relation de voyage mais surtout un texte terriblement actuel.
Il parle du roman populaire, injustement déconsidéré alors que c’est un roman du peuple qui redonne leur juste place aux femmes. Lamartine, pas seulement poète, en a écrit deux : Geneviève ou l’histoire d’une servante puis Le tailleur de pierre de Saint-Point.
L’auteur parle de son enfance, de la folie puis de New York et d’Ellis Island, aménagée pour isoler et trier les migrants. En 1903, ils ont été plus d’un million à passer par là. Tous ces pauvres qui tentaient d’échapper à la misère ont construit New York et contribué à développer ce pays où, comme dans le nôtre, l’écart entre les riches et les pauvres ne cesse de se creuser.
Ainsi, nos pays dits développés ne veulent plus accueillir ces migrants, ce peuple, ce continent populaire. Prenons conscience qu’ils apportent d’immenses richesses à développer : « C’est précisément cela l’obscurantisme moderne : renoncer aux richesses du sixième continent. »
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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