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Nous philosophons, psychanalysons et écrivons dans un monde. Il arrive qu'on l'oublie. On peut nommer politique l'inquiétude devant ce qui arrive dans le monde et au monde. À ce qui arrive au monde au nom du Califat, seul le politique peut faire réponse. Dans cette optique il s'agira de dégager le minimal du politique, en vue de sa relance. Apparaît alors une quasi synonymie entre psychanalyse et politique : l'une et l'autre ont en commun de faire avec l'impossible. Ni psychanalyse appliquée, ni psychanalyse du politique, mais penser avec la psychanalyse, s'en servir, faire travailler ses notions, parler ses langues, l'altérer aussi, la déplacer.
Arendt nous apprend que dès qu'il est question de langage, le politique est engagé. Mais dès qu'il est question de langage, c'est le vif de la psychanalyse qui est également mis en jeu. Nouage inextricable de la psychanalyse et du politique, donc. Si la psychanalyse ne sort pas de ses institutions, de ses dispositifs, et, partant, ne se mêle pas au politique, alors nous tenons qu'il n'y a pas de psychanalyse qui vaille une minute de peine. À la vérité, une psychanalyse qui n'est pas sollicitée par le monde et ne le sollicite pas en même temps ne peut encore s'appeler psychanalyse.
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