Parler de l'intime est aussi vital que de respirer. Nous vivons en effet l'intime au plus profond de nous-même et pourtant il ne nous paraît pas évident de le situer, encore moins de le caractériser.
Comment y parvenir?? Nul ne pénètre l'intime du dehors?: nous savons bien qu'il est notre jardin secret, ce lieu inviolable qui n'appartient qu'à nous. Mais il est en même temps mystérieux, difficilement accessible à nous-même. Comment le dévoiler??
C'est ce que ce livre tente d'explorer en nous invitant à descendre dans les plis de notre univers très privé. Nous interrogerons bien sûr les philosophes qui se sont penchés sur l'intime. Nul doute que leurs découvertes contribueront à mieux éclairer les nôtres.
Quant à la forme choisie pour cette exploration, c'est celle du dialogue. Car il permet de dynamiser l'échange et d'enrichir la réflexion.
L’auteur est philosophe et a largement consacré sa vie à cette discipline, il en maitrise parfaitement les codes, les contenus et les différentes approches. Sa qualité première, et combien louable, est qu’il évite l’écueil trop souvent lié à ce type d’ouvrage de se gargariser de concepts et de démonstrations incompréhensibles pour les presque néophytes, mais qu’au contraire il essaye de se mettre à la portée de tous en s’adressant à l’intelligence et la sensibilité de chacun.
La forme que prend cette dissection de l’intime, éclairée par les grands penseurs ayant jalonné les siècles, est celle du dialogue entre Emmanuel le professeur de philosophie à la retraite et Philocalia une ancienne élève d’origine athénienne. Le choix des prénoms est en un sens déjà tout un ensemble de symboles : les Emmanuel ne sont-ils pas dans l’inconscient collectif des êtres spirituels enclins aux questions existentielles, aimant réfléchir sur le monde et appréciant particulièrement l’introspection. Quant à Philocalia, je n’épiloguerai, ni sur la consonance de son prénom, ni même sur la terre de ses origines qui l’a vu naître.
Ainsi durant 23 chapitres l’intime est passé à la loupe, hors le chapitre d’ouverture qui explique le pourquoi de ce foisonnant dialogue téléphonique s’étendant du 6 juillet au 11 août 2015 et les deux derniers : l’un consacré directement à chaud aux attentats de Paris de la soirée du vendredi 13 novembre, l’autre aux conséquences de ces actes de violence sans limite sur le monde occidentale.
J’avais un mois pour déposer ma critique de ce livre, somme toute, très court : 203 pages aérées, d’une langue simple, fluide mais cependant très précise. Je l’ai lu, je mes suis attardée sur certaines démonstrations, suis revenue sur d’autres délibérations et pourtant, je reconnais qu’il va me falloir encore quelques retours sur certains (tous ?) chapitres pour en saisir toute la portée de la pensée. En voilà un qui n’est pas prêt de quitter mon bureau et qui risque encore de faire de nombreux voyages dans les salles d’attente où j’emmènerai mon sac.
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