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1968. Le soir du Réveillon, douze prisonniers s'évadent de la prison d'Old Lonesome, qui incarne la petite ville du Colorado endormie au pied du mont Dos Tortugas. L'évènement secoue ses habitants, et une véritable machine de guerre se met en branle afin de ramener les prisonniers... morts ou vifs. À leurs trousses, se lancent les gardes de la prison, un traqueur hors pair, les journalistes locaux, soucieux d'en tirer une bonne histoire, mais aussi une trafiquante d'herbe décidée à retrouver son cousin avant les flics... De leur côté, les évadés, séparés, suivent des pistes différentes en pleine nuit et sous un blizzard impitoyable. Très vite, une onde de violence incontrôlable se propage sur leur chemin.
Avec ce troisième roman impressionnant, Benjamin Whitmer s'impose comme un nouveau maître du roman noir américain.
« Y en a un qui s'est chié dessus. Mopar Horn ignore s'il s'agit d'un maton ou d'un détenu, mais l'air du salon pulse en alerte rouge pour cause d'odeur de merde. »
La première phrase te gifle d'emblée et tout le reste du roman est au diapason : noir, très noir, brut. Hiver 1968, Colorado, le soir du Réveillon. Une chasse aux douze détenus qui se sont évadés dans un blizzard qui exacerbe les tensions. A leur trousse, toute une ville, des gardiens de prison vicelards menés par un directeur impitoyable, un traqueur professionnel, limier mais pas viandard, des journalistes en quête de scoop et des habitants armés jusqu'aux dents et gavés d'amphétamines.
L'intrigue est resserrée au plus simple autour de cette chasse à l'homme désespérée pour permettre à l'auteur de développer mille nuances de noir dans une palette monochrome riche de quelques saillies lumineuses. La traque s'exacerbe avec le blizzard qui s'abat sur la ville, la neige claustrophobique créant un quasi huis clos obsédant et inquiétant tant la folie guette chacun, tant
ressurgissent les blessures et rancoeurs de chacun.
Benjamin Whitmer est presque moraliste lorsqu'il décrypte au couteau les affres de la condition humaine, fouillant au scalpel les entrailles pourries de l'Amérique profonde : racisme, déterminisme social, ultra violence, drogue. le tableau est sans concession, la fatalité dénuée d'espoir. Dans ce Far West contemporain chaotique, seuls les uniformes distinguent les chasseurs des proies.
Et pourtant, dans cette descente aux enfers, il parvient à donner de l'épaisseur à chaque personnage, tout particulièrement au duo de cousins : Mopar le fugitif acculé et Dayton la veuve dealeuse, bien décidée à le retrouver avant qu'on ne l'abatte. le parcours de vie de ces personnages qui vrillent est dépecé à l'os par de brillants flash back qui éclairent juste ce qu'il faut sans faire dans le lourdement psychologique. Ce ne sont pas des personnages qu'on aime, clairement on n'est pas dans l'empathie, ce sont des personnages dont on finit par comprendre le terrible destin. L'auteur capte la mélancolie des marginaux.
Et puis il y a cette écriture, sèche, nerveuse. Benjamin est un orfèvre du noir. Ses dialogues percutent jusqu'au trash et au grossier sans que cela soit gratuit. On est happée, on suffoque par la violence qui suinte de chaque phrase. Evasion est un roman que l'on lit comme on prend une cuite en mode binge drinking. Magistralement féroce.
Une poignée d’hommes qui s’évade de prison, une poignée d’hommes à leurs trousses, une nuit, au beau milieu d’une tempête de neige complètement dingue.
Et il n’y a pas que la tempête qui est dingue. On est au Colorado en 1968 et Il y a plus d’armes que d’âmes dans cette ville perdue.
Alors cette nuit tourne au cauchemar. On assiste à un déchaînement de violence insensée de part et d’autre.
Ce roman noir (noir très très foncé) se dévore. Parce qu’il est servi par une écriture ultra rythmée, des dialogues à vous glacer le sang. Parce que au delà de cette nuit d’horreur il raconte l’extrême misère affective de tous ces hommes et femmes, et c’est plutôt poignant.
Une vision sombre d’une Amérique sans repère, il y a 50 ans, et qui fait toujours peur !
Traduction Jacques Mailhos
L'évasion des 12 détenus débouche sur une chasse à l'homme impitoyable ... Voilà le pitch du roman Évasion de Benjamin Whitmer aux @editions_gallmeister
J'ai aimé l'univers construit tout autour de ce roman. La description des Rocheuses où se déroule notre histoire
C'est sombre, c'est grossier ce qui colle parfaitement avec l'atmosphère mais aussi de ses personnages. L'auteur ne nous épargne aucune violence, la noirceur de son écriture amène une force saisissante, brute.
La galerie des personnages donne vie à ce roman cru. Des personnages qui tour à tour pourrait prendre le rôle d'un autre tant ils sont à des moments inhumains. Il y'a ni méchant ni gentil juste des hommes avec leurs failles et leurs noirceurs.
La ville d'Old Lonesome résonne comme un véritable huit clos pour ce polar cavale.
Néanmoins j'y ai trouvé quelques longueurs qui ont fait que je n'ai pas apprécié ce roman autant que je l'aurai voulu.
Ames sensibles s'abstenir !
La traque de douze détenus évadés dans le froid et la neige.La chasse à l'homme est ouverte. Aucune pitié de part et d'autre. La violence sort pour tous les pores .
Une tuerie, un carnage . C'est très noir et très dur, très fort aussi.
Un réveillon du jour de l’an 1968, hors du commun nous attends. Ils sont douze à s’être fait la belle de la prison d’Old Lonesome, Colorado. Alors qu’il fait un froid à ne pas mettre un chien dehors, le groupe se sépare et quatre hommes trouvent refuge provisoirement dans une maison. C’est alors un déchaînement de traqueurs qui déferle sur eux, à commencer par le directeur de la prison Jugg et ses gardiens mais aussi Stanley et Garrett journaliste et photographe locaux mais aussi la cousine de l’un des détenus et quelques habitants sans oublier les flics. Rapidement sous un blizzard terrible les évènements vont se précipiter. Un roman noir comme rarement lu avec une violence impitoyable et des personnages que rien n’arrête. C’est brutal et puissant, on en prend pour son grade à chaque page, cette noirceur finalement inhumaine montre ce qu’il ya de pire chez les êtres humains. La condition humaine ainsi révélée est bestiale, cruelle et sauvage. Le style de l’auteur est à l’avenant, rude, franc et percutant. Whitmer avec son écriture merveilleuse empreinte d’une totale liberté nous conduit aux portes de l’enfer. Un parcours quasi initiatique dans ce blizzard omniprésent qui sait mettre un voile sur l’innommable et faire une mise au point bien nette lorsqu’il se lève. Cela m’a bouleversé, on avance dans le récit à pas de loups pour mieux faire face à la réalité et ce n’est pas beau à voir. La cavale de ces hommes qui sortis de prison atterrissent dans une petite ville qui elle-même ressemble à une prison, c’est à s’y méprendre. Une intrigue simple mais redoutable sans oublier de voir la météo comme un personnage à part entière, la neige, le vent glacé et la tempête nous place dans une position de faiblesse, d’angoisse qui peu à peu se transforme en terreur. Ce troisième roman vient après « Pike » et « Cry Father » confirme un auteur de grand talent qui sait si bien nous parlé de l’Amérique profonde et de ses populations démunies, noires ou blanches dont personne ne veut. Il est bien loin le « rêve américain » il ne reste plus que la désillusion. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2020/02/18/37983196.html
Un roman dense et sombre sur un thème récurrent de la littérature mais aussi du cinéma, à savoir l'évasion mais aussi la traque qui s'en suit. Tous les ingrédients sont là pour que le situation dérape avec ces douze détenus évadés et aux abois.
Si les évadés sont loin d'être des enfants de cœur avec leurs fêlures et leur part d'ombre, Benjamin Whitmer dresse aussi des portraits sans concession des gardes et forces de police à leurs trousses. La tension va crescendo dans un déchaînement de violences entre des hommes qui n'ont rien à perdre et d'autres dont la traque est une nécessité voire même un but ultime.
Je ne suis pas fan à la base de ce type de sujet, peut-être pour en avoir vu et lu souvent, avec des fins convenues, mais l'atout du livre est de dresser des portraits puissants agrémentés de dialogues sans filtre et parfois drôles compte tenu de la situation.
Une bonne surprise !
C' est un roman noir, un thriller qui ne ménagera pas celle ou celui qui le lira ! C'est du brut, une plume qui ne fait pas dans la dentelle, ça canarde, ça troue la peau, ça laisse des traces horribles et ça rend les personnages quasi infréquentables ! C'est du pur polar qui nous entraine dans la neige dans le froid sans aucun sentiment …
Et pour bien se mettre en bouche la préface de Pierre Lemaitre l'excellent maitre du suspens ! Alors aucune hésitation ne le ratez pas si vous êtes amatrice ou amateur du genre !
qui n'a pas lu Benjamin Whitmer ne connaît donc pas l'atmosphère et l'art du roman noir américain. Avec Evasion cet auteur nous plonge encore dans la rencontre avec des personnages durs et violents mais aussi attachants.
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