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Une incroyable traversée du XXe siècle : l'histoire romancée d'Evelyne Pisier et de sa mère, deux femmes puissantes en quête de liberté.
Mona Desforêt a pour elle la grâce et la jeunesse des fées. En Indochine, elle attire tous les regards. Mais entre les camps japonais, les infamies, la montée du Viet Minh, le pays brûle. Avec sa fille Lucie et son haut-fonctionnaire de mari, un maurrassien marqué par son engagement pétainiste, elle fuit en Nouvelle-Calédonie.
À Nouméa, les journées sont rythmées par la monotonie, le racisme ordinaire et les baignades dans le lagon. Lucie grandit ; Mona bovaryse. Jusqu'au jour où elle lit Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir. C'est la naissance d'une conscience, le début de la liberté.
De retour en France, divorcée et indépendante, Mona entraîne sa fille dans ses combats féministes : droit à l'avortement et à la libération sexuelle, égalité entre les hommes et les femmes. À cela s'ajoute la lutte pour la libération nationale des peuples. Dès lors, Lucie n'a qu'un rêve : partir à Cuba. Elle ne sait pas encore qu'elle y fera la rencontre d'un certain Fidel Castro...
Et soudain, la liberté, c'est aussi l'histoire d'un roman qui s'écrit dans le silence, tâtonne parfois, affronte le vide. Le portrait d'une rencontre entre Evelyne Pisier et son éditrice, Caroline Laurent - un coup de foudre amical, plus fou que la fiction. Tout aurait pu s'arrêter en février 2017, au décès d'Evelyne. Rien ne s'arrêtera : par-delà la mort, une promesse les unit.
Découvrez le nouveau roman de Caroline Laurent, Rivage de la colère, finaliste de plusieurs prix :
Prix des Maisons de le Presse 2020 Prix France Bleue / Page des Libraires Prix des libraires Prix Françoise Sagan 6 - Prix Marguerite Duras 2017 - Prix Première Plume 2017 (Furet du Nord) - Talent à découvrir Cultura 2017 - Sélection Prix du Style 2017 - Sélection Page des Libraires 2017 - Grand prix des lycéennes ELLE
Un livre passionnant sur l'incroyable parcours d'Evelyne Pisier et la rencontre renversante des deux auteurs.
Née en 1941 en Indochine, à Hanoï, (comme un de mes oncles, les colonies ont marqué de nombreuses familles et générations) cette femme ardente va mener tous les combats de son temps et certainement même en avance sur son temps. Dans cette France coloniale la vie s’écoule sereine et facile pendant quelques années. La jeune Lucile (la protagoniste du roman, le double d’Évelyne) profite de la vie sous la férule d’un père omniprésent, quasi omnipotent, maître du monde, du moins de son monde. Cet homme aux idées bien arrêtées sur les différences entre les races, sur l’inégalité entre les hommes, sur leur valeur, sur la hiérarchie des sexes, est aussi un fervent partisan du Maréchal. C’est une véritable caricature, mais pas un exemplaire unique, de cette intelligentsia coloniale dont on préfère aujourd’hui ne pas trop se souvenir.
Mona, la mère amoureuse et effacée, et Lucile, la fille, toutes deux obéissantes et soumises, acceptent ce point de vue, cette tyrannie domestique… jusqu’au jour où arrivent les conflits, la guerre est là, les japonais envahissent l’Indochine et parquent les femmes dans des camps – je me souviens des longs récits de mon père sur cette période, et imagine totalement les scènes si réalistes et douloureuses du roman. Comme dans tout pays en guerre, la famine, le viol des femmes, leur soumission, sont des prises de guerre faciles et valorisantes pour l’occupant qui laissent des traces comme marquées au fer rouge.
Pour Évelyne, il y a l’Indochine, puis la Nouvelle Calédonie, enfin la France. Il y a avant tout une émancipation, aidée en cela par une mère qui ouvre enfin les yeux, par une réalité qui s’avère être bien éloignée des règles édictées par le père. Il y a aussi la lecture de Simone de Beauvoir et de son Deuxième sexe, qui ouvre les yeux de Mona, qui décille ceux de Lucile, et permet aux deux femmes de s’émanciper. Ce sera un amant, un permis de conduire obtenu de haute lutte, des combats féministes pour le droit de femmes engagés pour Mona. Pour Lucile / Évelyne, c’est aussi une lutte de chaque instant pour se défaire de la mainmise et des allégations d’un père qui se fourvoie dans un racisme quasi d’état depuis si longtemps. La liberté, sa liberté, est au bout du chemin. Étudiante, il y a alors Cuba, il y a Fidel, il y a avant tout un destin incroyable pour cette femme qui aura su sortir de cette emprise et mener des combats toute sa vie.
chronique complète en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/09/03/et-soudain-la-liberte-evelyne-pisier-caroline-laurent/
Il y a des livres qu’on a du mal à sortir, de peur de ne pas l’aimer alors qu’on apprécie beaucoup une des personnes qui l’a écrit. C’est le cas pour et soudain la liberté et qu’est ce que j’ai eu tort de le laisser trainer, j’ai passé un excellent moment. Evelyne Pisier est décédée pendant l’écriture de sa biographie romancée. Pendant celle-ci, une très belle amitié est née entre elle et son éditrice Caroline Laurent. Ce texte est un hybride où s’intercale les passages entre l’histoire initialement prévue et ceux contenant les réflexions, les doutes… de Caroline Laurent. Cette construction donne une histoire très intimiste avec des échos touchants. On navigue entre passé, présent et échos de passés plus vastes. La plume est belle et prends aux tripes. Niveau histoire entre la fin du colonialisme, la naissance d’une conscience féministe et militante et la relation au communisme c’est une tranche d’histoire qui est mis en avant. C’est un beau texte intéressant et touchant.
Compliqué de chroniquer ce livre.
Tout d'abord, j'ai été très intéressée par cette lecture, par la découverte de l'enfance et de la jeunesse d'Evelyne Pisier.
Ce livre romancé de souvenirs qu'elle n'a pas eu le temps de terminer, emportée par la maladie.
J'ai énormément apprécié l'intervention de son éditrice, Caroline Laurent, devenue son amie, qui joint son écriture à celle d'Evelyne pour terminer le livre.
Caroline Laurent dont j'avais beaucoup aimé Rivage de la colère.
Un livre dont j'aurais certainement pu dire, c'est un très bon livre.
Seulement voilà, il y a eu depuis les révélations de Camille Krouchner, dont je n'ai pas lu le livre ne voulant pas me mêler au voyeurisme médiatique mais dont on a tant entendu parler..
Et l'image de la super femme féministe, libre et indépendante s'est un peu entachée.
Et me voilà plus que septique.
Ayant une amie, écrivain elle aussi, qui a vécu son enfance et son adolescence dans un milieu privilégié mais très libertaire et en ayant douloureusement subi les conséquences, je sais que certains milieux intellectuels peuvent être des plus nocifs.
Et l'emballement que j'aurais pu avoir pour le livre d'Evelyne Pisier s'est évanoui.
Pourtant, ses souvenirs sont tout sauf communs.
Ils montrent une richesse et une intensité de vie incroyable.
Une chose aussi qui m'a surprise, bien que Caroline Laurent en parle en quelques lignes, c'est le fait que Marie-France Pisier n'existe pas dans ces souvenirs, comme si elle n'était pas sa sœur, comme si elle n'était jamais née.
Alors que tous les membres de la famille sont parfaitement décrits.
Plus j'écris et moins j'ai envie de mettre d'étoiles à ce livre.
Finalement, je ne le noterai pas.
Afin de comprendre le passé, l'histoire et la psychologie de la mère de Camille Kouchner (auteure de "La familia grande", voir mon commentaire) j'ai voulu lire ce livre dans lequel l'enfance de Evelyne Pisier et de sa soeur, l'actrice Marie-France Pisier, est décrit. J'aimerais savoir ce que la journaliste Caroline Laurent, totalement sous le charme de Evelyne Pisier à l'époque, pense d'elle aujourd'hui après les révélations de Camille Kouchner
Ce livre est issu d'une rencontre entre Evelyne Pisier et son éditrice, Caroline Laurent. En février 2017, au décès d'Evelyne, Caroline décide de poursuivre, seule, l'écriture du livre.
Elle y raconte, de façon romancée, la vie d'Evelyne Pisier (Lucie dans le roman), une des 1ère femme Docteur en Droit public.
Ce livre, qui démarre en 1941, naissance de Lucie à Hanoï, retrace la fin de la colonisation indonésienne, le Paris de1969 et nous entraine dans le Cuba des premières années de Fidel Castro.
Née d'un père Pétainiste et Maurassien et d'une mère soumise à l'autorité patriarcale, Lisa déployera ses ailes pour devenir une femme libre dans ses actes et ses pensées.
Une vie de femme haute en couleur se mélant étroitement aux évements majeurs du XXIe siècle.
Evelyne Pisier, mariée à Bernard Kouchner puis à Olivier Duhamel, ainée de l'actrice Marie France Pisier, fut un excellent professeur de Droit à Paris I, Panthéon-Sorbonne : une Grande Dame !
Evelyne Pisier rencontre Caroline Laurent son éditrice en vue d’écrire une biographie romancée. Elle décède brutalement en cours d’écriture et Caroline Laurent décide suite à leurs longues discussions de le terminer seule.
Evelyne Pisier (Lucie dans le roman) a eu une vie extraordinaire. Elle est née en 1941 à Hanoï où son père occupe un poste de haut fonctionnaire. Elle est internée avec sa mère (Mona) dans un camp lors de l’invasion japonaise de l’Indochine. Après une période de repos en France, son père est nommé à Nouméa où naîtra son frère Gilles (Pierre). Ce père qu’elle finira par détester est colonialiste, raciste, grand admirateur de Maurras et Pétain. Il est parfaitement odieux envers sa femme qui en est follement amoureuse mais qui peu à peu se détachera de lui, prendra un amant et finira par le quitter. On assiste alors à la transformation de cette femme au foyer qui se met à lire Simone de Beauvoir, à travailler et devenir une féministe convaincue, se lançant dans des combats comme la défense de l’avortement en y entraînant sa fille.
A Paris, Evelyne (Lucie) entreprend des études de droit tout en militant pour le féminisme et la gauche. Avec d’autres étudiants elle part à Cuba où elle a une liaison avec Fidel Castro, hésitera à rester la-bas mais rentrera terminer ses études et épousera Bernard Kouchner (Victor).
Evelyne Pisier a eu un destin exceptionnel, une vie de roman hors du commun et on ne peut qu’admirer la volonté dont sa mère et elle ont su faire preuve.
J’ai cependant regretté qu’Evelyne et son éditrice n’aient pas fait le choix de la biographie pure. Le fait d’avoir passé sous silence sa jeune sœur Marie France née en 1944 m’a gêné. Quand on ressent la connivence entre Evelyne (Lucie) et sa mère, on se demande où était la place de Marie France. De même lors de l’invasion japonaise, sa mère a été internée avec ses deux filles dont Marie France qui était bébé, ce qui devait être nettement plus dur qu’avec une seule. J’ai trouvé vraiment dommage d’avoir tronqué ainsi la vérité. Ce livre colle trop à la véritable vie d’Evelyne pour être un simple roman.
Je pense qu’il n’a pas dû être facile à Caroline Laurent de trouver sa place, je la trouve un peu trop présente. J’aurais préféré plus de distance de sa part.
Roman inspiré d'une biographie familiale entre mère et fille sous forme de fiction. Combat d'une mère qui décide de vivre sa liberté et s'impliquer dans la libéralisation des femmes et les différences.
S'enchaîne à la fois l'histoire d'une famille et les événements de l'histoire entre 1945 et 1980.
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