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Voilà un livre sacrément déjanté, au vocabulaire plutôt fleuri !
Le narrateur, parfait loser un peu porté sur la boisson, juste marié avec la belle Emma ; lui concocte une superbe lune de miel avec plage nichée au pied de la plus belle dune du coin et joli bungalow . Bref, romantique à souhait. Hélas, sa jeune femme disparaît brutalement en le laissant inconsolable. Il va faire connaissance avec le propriétaire du camping et de nombreux personnages pittoresques du coin. Il sera malgré lui entraîné dans un tourbillon d’aventures cocasses et variées Je vous laisse découvrir la suite.
On ne peut pas parler de texte comique même si on sourit souvent mais c’est plutôt une fable sur les relations sociales, l’emprise des médias à la recherche de faits divers croustillants, la bêtise de certains personnages.
Le texte est rythmé, vif, rapide avec un vocabulaire drôle et frais où percent de temps en temps des moments de poésie. J’ai beaucoup apprécié la première moitié du récit, puis je me suis lassée de certaines situations tellement improbables.
C’est une lecture originale, drôle malgré quelques longueurs.
Livre lu dans le cadre des 68PremièresFois.
La couverture de cet étrange texte correspond très bien à ce voyage que nous allons faire avec ce narrateur qui va nous entraîner en voyage de noces qui tourne mal. Eh bien oui, la belle mariée part dès le premier matin, et quitte cette étrange station balnéaire américaine. Foutraque, ce texte nous fait découvrir le pélican de ce club de vacances qui adore les mollets, le patron dépassé, souvent et toujours ivre, cet allemand et ses enfants qui ont eu aussi perdu leur femme et mère : et l'allemand alors tourne et tourne sur la plage en hurlant "Friiida", avec ses deux enfants immobiles sur la colline et qui attendent. Puis le narrateur va alors se voir s'occuper de ce monde, que ce centre de vacances continue son étrange activité, il va alors appeler quelques amis et voilà la belle équipe qui va gérer ce camping et hasard, un petit article dans le journal local et voilà que la TV débarque et que les gens débarquent pour observer cet allemand. Et cela va virer au délire complet, avec les caméras braqués sur cet homme qui tourne, des touristes curieux qui arrivent en foule pour observer cet homme, des hippies enfumés, allumés et qui trouvent que cet allemand ferait un bon gourou et modèle !! de multiples clins d'oeil littéraires, cinématographiques et un très bon jouissif moment de lecture. Merci aux 68premieresfois de m'avoir permis de découvrir ce texte et cet auteur.
Premier roman, lu pour la sélection anniversaire 5 ans des #68premieresfois.
"Il est permis d'espérer qu'il se passera bientôt quelque chose de plus passionnant. Ce serait bien." - Cahier d'un retour de Troie, Richard Brautigan
"Emma. Un pélican à la con. Une station balnéaire aux États-Unis. Un Allemand qui tourne. Une tribu de hippies crados. Le moral dans les bottes. Une dune qui chante. Cassavetes, Kurosawa et Huey Lewis. Un pressing. Un verre de trop. Une équipe TV. Puis une autre. Richard. Love in Vain. Un requin et un marteau. Un coup de feu. Du sang sur le sable. Une Chevrolet Impala. Le bruit des vagues. L'amour à trois. L'amour tout seul. Une lettre d'amour. La vie qui continue. En moins bien."
Pas facile d’entrer dans un livre dont la 4e de couv’ (ci-dessus) est aussi affriolante qu’une liste de poncifs pour intrigue à deux balles. Encore que Cassavetes et Kurosawa…
Il faut dire que l’histoire n'est pas de première fraîcheur : le narrateur, trentenaire qui n'a pas vraiment le physique d'un dieu grec,
"Le jour de la giclée fatidique, [mon père] a dû penser à une vieille tante moustachue, et pan, un spermatozoïde blindé de gènes de thon a conquis le saint Graal. Bilan des courses : ma gueule. Merci du cadeau."
convole avec la sublime Emma. Avec quelques bucks en poche pour leur voyage de noces, ils montent à bord d'un Greyhound, direction le Pacifique, hors saison, et Sandpiper, un club de vacances miteux qu’ont avantageusement maquillé quelques attrape-nigauds publicitaires. Le lendemain matin, Emma s’est fait la malle et a vidé leur bungalow baptisé… Bernique ! Merci les augures !
Une petite vingtaine de pages et voilà notre bonhomme (on ne va quand même pas parler de héros) déjà bien largué (dans tous les sens du terme).
"Dans le manuel du jeune marié, en préambule, il est écrit "on ne plante pas l’élue, la nuit de noces, sous prétexte de pingouins et de bibines".
J’aurais pas dû le lire en diagonale…"
Tel est le point de départ d’"En moins bien" 1er roman d'Arnaud Le Guilcher complètement dingue (le roman, pas l'auteur. Quoique.) où se côtoient JFK un pélican qui se prend de passion pour les talons ; un Allemand qui tourne en rond sur une dune depuis que "Friiiida" son épouse est partie vers un spot plus glassy avec "un surfeur taillé dans une pub Quiksilver" en lui abandonnant Requin et Marteau leurs enfants ; des curieux qui débarquent par cars entiers pour voir l'attraction teutonne creuser son sillon dans le sable ; Rebecca journaliste aux dents raclant le même sable qui a flairé le scoop du siècle ; des potes, Richard, Moïse, Charcot, Henry… qui ont le gosier en pente raide... très raide : une improbable collection de paumés, de fêlés de la vie pour lesquels nous vient d’emblée une bouffée de tendresse malgré l'extravagance toujours plus poussée de situations toujours plus absurdes.
Avec toutes ces vies amochées qui se carambolent dans cet endroit minable, avouez qu’il y aurait de quoi alimenter une histoire poisseuse de désespoir. Or, la prouesse d’Arnaud Le Guilcher est de nous offrir un récit touchant. Sous ses airs débraillés d'histoire écrite à la va-comme-je-te-parle, "En moins bien" raconte l'horizon qui soudainement s'effondre à cause de l'abîme que creuse l'absence,
"Souvent dans les ruptures, c'est pas le souvenir de ce qu'on a fait ensemble qui fait mal, mais la somme de projets qu'on ne réalisera pas en commun."
l’amitié, les désillusions, les blessures,
"Je marque à mort. On me touche, j'ai un hématome. Je me cogne et vlan, un bleu. Dans le cœur c'est pareil, je marque à mort. Un cœur brisé plein de bleus, c'est mon cœur à moi."
la vie, la mort, celle qui vient, celle qu'on se donne,
" — Pour savoir. Tu crois qu'il y a une vie après la mort, toi ?
— Je suis pas tellement persuadé qu'il y en ait une avant..."
Le rire doux-amer n’est jamais loin pour endiguer les humeurs noires et les vapeurs de l’alcool qui coule à flots n’embuent pas la sincérité des sentiments.
"J’étais en train de perdre pied tout en courant partout. On a jamais inventé mieux pour se casser la gueule."
Le style halluciné, les mots crus, la grammaire... quelle grammaire ?, les métaphores saugrenues ne font pas oublier que derrière cette façade rigolarde essaient de battre des cœurs en mille morceaux, illustrations de l'aphorisme de Chris Marker : "L'humour : la politesse du désespoir."
Hélas, l’inventivité de l’écriture ne suffit pas à maintenir l’intérêt de la lecture tout au long des 270 pages d’une histoire qui, dans son dernier tiers, s’ensable à force de faire du surplace et m’a mis en tête cette réplique de Bernard Blier "On tourne en rond, merde, on tourne en rond, merde, on tourne en rond, merde, on tourne en rond, merde." ("Le Grand Blond avec une chaussure noire", Yves Robert).
Il reste qu'avec "En moins bien", Arnaud Le Guilcher signe un roman désabusé et cocasse, d’une émouvante générosité pour les losers de tous poils. Et puis, un auteur qui lorgne sans complexes du côté d'auteurs américains que j'affectionne et cite Brautigan (Love Poem)
It's so nice
to wake up in the morning
all alone
and not to tell somebody
you love them
when you don't love them
any more.
moi je dis : "Pas mieux !"
Premier roman, lu pour la sélection anniversaire des #68premieresfois.
https://www.calliope-petrichor.fr/2020/06/25/en-moins-bien-arnaud-le-guilcher-pocket/
Ne tournons pas autour du pot .... pour moi un livre plutôt indigeste. Le narrateur, un looser total, un mariage qui dure moins d'une journée dans une sordide station balnéaire où sa "merditude" - Emma le quitte le jour même - rejoint celle d'un énigmatique teuton tournant en rond sur une plage pour manifester sa tristesse et protester contre le départ de sa femme également . S'en suit une invraisemblable succession de catastrophes pathétiques, de suicides collectifs, de beuveries entre lui et ses nouveaux amis aussi branques...
Invraisemblances, personnages foutraques, successions improbables d'évènements... de l'humour certes mais qui tombe, pour moi, le plus souvent à plat.
Chroniques d'un raté en grande largeur....
En positif, la chronique d'une société manipulée par les médias et les faits divers sordides, quelques traits d'humour et fulgurances mais au global une déception.
La personne qui m’a envoyé ce livre m’avait prévenue : « En moins bien » est un bouquin déjanté. Je partage son avis sur cette histoire de voyage de noces qui vire au cauchemar pour le héros, un loser pathétique et sympathique ; mais pas question de divulgâcher l’intrigue, certes par respect pour les lecteurs de cette chronique, mais aussi parce que les péripéties tragiques et hilarantes sont si nombreuses que le risque est grand d’en oublier...
Je n’irais pas jusqu’à établir une filiation entre Arnaud Le Guilcher et Desproges et Ionesco comme le fait la 4e de couverture, car j’ai plus souvent ricané que ri et il me semble que ce livre n’atteint pas l’universel comme ceux de ces illustres parents d’attribution.
L’écriture est vivante, imagée, efficace (j’ai parfois pensé à Michel Audiard pour les bons mots, la crudité du vocabulaire et la pointe de cynisme) et le texte prend tout son sel dit à voix haute. Un exemple parmi tant d’autres : « le lendemain matin, on avait pas à chercher notre tête très loin. Elle était précisément dans notre cul ». Frais, non ?
Lu dans le cadre des 68 premières fois, ce livre voyage (masqué) auprès des lecteurs/lectrices engagé.e.s dans l'aventure
chronique Nathalie Bullat
Vous aimez les romans déjantés, jubilatoires, au langage fleuri ? Celui -ci est pour vous ! Il faut savoir écouter un jeune homme inconsolable pleurer son amour perdu et noyer son désespoir dans la plénitude de l'ivresse.
Désordre, beuverie, voluptés, joie de la débauche, gueule de bois, errance, chagrin, amitié voici le menu. La lecture promet d'être belle !
Écriture imagée tantôt crue, tantôt poétique, oscillant du rire aux larmes. mais le fond est plus sombre qu'il n'y parait !
Évidemment un jeune marié qui voit sa belle s'enfuir à peine arrivée sur la plage ( pas idyllique ) de leur voyage de noces çà interroge !Pourtant ils s'aiment ces deux-là ! mais en fait il ne connaît rien d 'elle. Il est touchant ce jeune looser, d'une famille de looser de longue date nous avoue-t-il, il aimerait écrire comme Bukowski ( il boit autant!) filmer comme Cassavetes !
Laissé seul, il prend ses marques au camping "Sandpiper", dont l'emblème est le pélican JFK, oiseau mal élevé assaillant de coups de becs les talons des visiteurs.
une équipe de sympathiques bras cassés, dirige les lieux plutôt mal que bien.
On fait connaissance avec les nouveaux copains, plus tordus, çà n'existe pas ! Vous verrez un allemand qui flirte avec la folie en tournant en rond, un muet, Henri le barman, Charcot un baroudeur d'une soixantaine d'années et sa compagne journaliste.
Elle rédigera un article sur la folie du Teuton qui déclenchera l'arrivée d' un grand nombre de visiteurs et une suite d'évènements plus improbables les uns que les autres. Arrivera Rebecca avec son équipe télé. Elle est d'une beauté troublante. Vous aimerez aussi ce vieux couple de japonais.
vous l'aurez compris on est en plein délire. Avec une écriture vive, drôle et caustique l'auteur peint à merveille l'Amérique des " laissés-pour compte" qui espèrent toujours " que demain çà ira mieux "
On est pas loin de Very bad trip, avec cette folle aventure d’un loser alcoolique qui perd toute trace de son épouse trois jours après son mariage.
Leur lune de miel, écourtée par le départ de la jeune épouse , avait pourtant été organisée de main de maître par le narrateur. Un camping en bord de mer, un bar, et une dune. Pas banal ce qui s’y passe sur la dune : un touriste allemand abandonné par son épouse tourne en rond depuis des jours sous le regard de ses deux enfants, que la barrière de la langue a empêché de se présenter : ils ont ainsi été affublés des prénoms de Requin et Marteau!
L’incongruité de la situation attire les curieux, puis la presse et la télévision, et le petit camping vient le lieu de villégiature incontournable de la région, obligeant notre tourtereau abandonné d’endosser la casquette de gérant des lieux, le patron noyant lui aussi le départ de sa femme dans la bière.
L’histoire s’enrichit de page en page de situations cocasses et improbables mais assez drôles. Le style est fleuri est sans complexe donnant beaucoup de rythme et de tonus à l’ensemble
Honnêtement, on ne rit pas aux éclats mais on sourit , et c'est déjà une bonne chose en ces temps obscurs, et on salue l’imagination débordante de l’auteur.
J’ai beaucoup aimé ce livre complètement déjanté, Il m’a fait pensé à Boris Vian et surtout à Chuck Palahniuk un de mes écrivains « chouchous »
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