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En love mineur

Couverture du livre « En love mineur » de Dominique Costermans aux éditions Quadrature
  • Date de parution :
  • Editeur : Quadrature
  • EAN : 9782930538785
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

« Le train poursuivait sa course dans la nuit tombante, en s'arrêtant toutes les cinq ou dix minutes. La narratrice se dit que ça pourrait donner un bon début d'histoire, un soir un train, une intersection entre deux trajectoires, une collision, et puis, le champ des possibles qui s'ouvre en... Voir plus

« Le train poursuivait sa course dans la nuit tombante, en s'arrêtant toutes les cinq ou dix minutes. La narratrice se dit que ça pourrait donner un bon début d'histoire, un soir un train, une intersection entre deux trajectoires, une collision, et puis, le champ des possibles qui s'ouvre en délicatesse. C'était un bon début. Ça démarrait au quart de tour. Elle se sentait sure d'elle, maîtresse de la situation et de la tournure que pourrait prendre cette rencontre. » Romancière, essayiste, nouvelliste maintes fois primée, Dominique Costermans revient à ses premières amours : la tension amoureuse, la célébration du quotidien. De Bruxelles à Rome, de Chamonix à la Crête, en autant de nouvelles et de textes courts, elle nous invite à dix-sept promenades En love mineur.

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Avis (2)

  • Je vais commencer par parler de la couverture avec une photo minimaliste qui me plait beaucoup.
    La première, très courte nouvelle, au ton légèrement sautillant, emplie du soleil namurois car « Il ne pleuvait plus, ou pas encore » est une belle mise en bouche pleine de l’espoir d’un peut-être...
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    Je vais commencer par parler de la couverture avec une photo minimaliste qui me plait beaucoup.
    La première, très courte nouvelle, au ton légèrement sautillant, emplie du soleil namurois car « Il ne pleuvait plus, ou pas encore » est une belle mise en bouche pleine de l’espoir d’un peut-être futur amour ; may be yes !
    « L’homme à qui j’ai fait à manger » n’est jamais nommé autrement. D’ailleurs, dans aucune des courts récits, le nom de l’Autre n’est prononcé, les personnages secondaires, si. Est-ce que faire à manger à l’homme l’empêche de fuir ?

    Toutes les nouvelles parlent de l’amour, à la première personne du singulier. De Namur à la Grèce, en passant par Rome. L’amour qui nait d’un petit rien.

    Pourtant, il n’y a pas que cela. Beaucoup d’émotions avec la nouvelle « Un jour j’ai pris Anne Saumont dans ma voiture » où la timidité de la conductrice, elle-même en désir d’écrire, mais par encore écrivaine, parle d’admiration non pas béate, mais étayée par les écrits, les livres. Elle n’a jamais osé parler de son envie, mais garde en elle le souvenir heureux de ce transport. Comme les voyages en train, moments propices à des rencontres amoureuses ou intellectuelles qui autorisent les jeux de la séduction ou l’écoute de l’autre.
    Histoires d’amour débutantes, ou possibles, pas le gros coup de foudre qui vous cloue sur place, non, des débuts timides, en mode mineur que ce soit parce que tout est feutré ou parce que l’amour creuse sa veine comme le mineur de fond, ou parce que la petite musique des mots de Dominique Costermans n’est pas tonitruante, mais douce.

    L’orgueil de la Grèce est une belle digression. « Je réfléchissais à une métaphore pédagogique, à une parabole. Les dix-neuf de la zone euro seraient comme une bande d’amis qui auraient un jour décidé de fonder un club. Dans cette bande qui se connaissait bien, il y avait d’anciennes inimitiés, mais aussi une histoire commune. Aujourd’hui certain étaient très riches et d’autre moins même si cela n’avait pas été toujours été comme ça d&ans la passé). La cotisation au club était de dix-mille euros. Par an, c’était cher pour les moins riches, mais les bénéfices de ce club seraient immenses, parce que l’union fait la force (c’est bien connu). Dans l’enthousiasme, on accepta les grecs, dont tout le monde savait pertinemment qu’ils n’avaient pas les moyens. ». Jolie métaphore

    Un livre qui ne prend pas de place dans le sac, il est si léger, ET quel plaisir de lecture, quel enchantement. Dominique Costermans, dès les premières lignes, m’a prise par la main pour me faire rencontrer l’objet de toutes les attentes, l’amour, l’amoureux, l’espoir amoureux, le désir… tout se termine par une pirouette ou un bond dans un futur proche.

    Une nouvelle a pour titre « J’ai bien fait de venir » et bien moi, j’ai bien fait de dire oui à la proposition de Dominique Costermans car ses courts récits ont la fragilité de la convalescence, l’espérance du commencement, l’envie de repartir, de ne pas penser à l’amour déçu, la magie des peut-être, des rencontres.
    La fin est une pirouette qui ferme la boucle. Un livre tout doux, une jolie fugue en love mineur.
    J’avais lu et apprécié « L’outre-mère » son premier roman. Merci Dominique Costermans.

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  • Dix-sept nouvelles dans ce court recueil. Dix-sept nouvelles qui ont presque toutes en commun de parler de la rencontre amoureuse ou considérée comme telle par l'un de deux protagonistes, du quotidien. Dix-sept nouvelles très réalistes de la vie d'une femme prof-écrivain de nos...
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    Dix-sept nouvelles dans ce court recueil. Dix-sept nouvelles qui ont presque toutes en commun de parler de la rencontre amoureuse ou considérée comme telle par l'un de deux protagonistes, du quotidien. Dix-sept nouvelles très réalistes de la vie d'une femme prof-écrivain de nos jours.

    Dix-sept nouvelles en cent-quinze pages, c'est dire si elles sont courtes. De fait, c'est mieux, car je trouve que les plus courtes de l'ouvrage sont les plus intéressantes, les plus marquantes. Celles qui abordent le sentiment amoureux et la rencontre avec l'être aimé ou celui qui pourrait le devenir sont celles qui m'ont le plus touché -c'est sans doute dû à mon extrême sensibilité, mon romantisme exacerbé (que ceux et celles qui me connaissent de visu ne rient point svp). Prenons L'espoir fait vivre, qui ouvre le livre et qui débute par ces mots : "Are you in love ? me demanda tout à trac Hope, en se retournant, le couteau à la main. Moins pour me trucider ou me menacer que parce qu'au bout du couteau, il y avait, une demi-seconde plus tôt, une pizza aux ognons et aux anchois à la croute légèrement récalcitrante." (p. 6, pour les puristes, il est précisé en page précédente que "Les éditions Quadrature appliquent les recommandations orthographiques de l'Académie française.", et donc adieu les oignons et les croûtes.) Ces premières phrases suffirent à me faire choisir ce livre parmi d'autres. C'est simple, léger, mais comme disait en gros le regretté Jean d'Ormesson -et d'autres aussi-, la simplicité, c'est difficile à obtenir. Suivent, L'homme à qui j'ai fait à manger, jamais nommé par son nom mais par une périphrase qui change en fonction du moment de l'action. Incipit, ou comment l'homme obtient un rendez-vous après six semaines de "siège" de la femme convoitée. Ceux de Charleroi et une rencontre avec des grévistes dans un train. Sans papier, ou comment le rangement d'un bureau amène une anecdote rigolote. Un jour, j'ai pris Annie Saumont dans ma voiture qui relate les différentes rencontres avec des auteures. La chasse aux papillons et la vie d'une femme de naturaliste. Greenwich et la bonne ou mauvaise idée de revoir un ex. La vengeance des pâquerettes, l'une de mes préférées. Une bulle de bonheur parfait au titre explicite et La fin des rails en épilogue.

    Voilà pour mes nouvelles préférées, très agréables à lire, elles font la part belle aux femmes et à leurs rencontres, leurs souhaits, leurs désirs. Les hommes sont présents bien sûr, en second plan. Très réalistes, elles racontent le quotidien, décrivent la nature telle qu'on peut la voir partout chez nous, la plus courante, les pâquerettes, les pissenlits, qui n'en a pas dans sa pelouse ? Ces histoires sont parfois drôles, parfois plus graves, Dominique Costermans joue sur tous les tons, son recueil est donc varié et pas répétitif, ce dont je lui sais gré.

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