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Née au milieu du 19e siècle dans les quartiers mal famés de Londres, la petite Jane échappe à son triste destin le jour où elle entre au service de la célèbre Lady Lucie Duff Gordon qui la gardera à ses côtés lors de son départ forcé pour l'Afrique du Sud puis l'Égypte. Toutes deux, bravant les convenances anglaises, tomberont amoureuses de ce pays et de ses coutumes.
Egypte mon amour a été publié par les éditions L'Harmattan en 2019 dans la collection Romans Historiques. Suite à un voyage en Egypte qu'elle réalise en 1998, Charlotte de Jong est fascinée par sa culture et son histoire. Largement inspiré des lettres écrites par lady Lucie Duff Gordon à sa famille et ses amis restés en Angleterre pendant son exil forcé, Egypte mon amour raconte les pérégrinations de deux Européennes au milieu du 19e siècle dans des contrées encore peu fréquentées et peu influencées par les récentes avancées techniques, d'autant plus par deux femmes voyageant seules, mais également l'histoire d'amour de Jane qui se trouvera confrontée à l'hypocrisie et au conformisme du milieu bourgeois dans lequel elle évolue en qualité de femme de chambre.
Dans ses lettres, lady Duff raconte le quotidien des Egyptiens qu'elle côtoie au quotidien et pour lesquels elle ressent une véritable affection, s'insurgeant du regard condescendant avec lequel les Européens les considèrent. Bien que le personnage de Jane ait réellement existé, nul ne sait ce qu'il est advenu d'elle après sa disparition des récits de lady Lucie. Son histoire personnelle, qui occupe la seconde partie du roman, retrace la reconstitution imaginaire esquissée par Charlotte de Jong.
Jane a vu le jour et grandi dans un quartier mal famé de Londres. A priori, rien ne lui permet de rêver qu'elle en sortira un jour et connaîtra une vie meilleure que celle de sa mère, usée par les grossesses, les durs travaux et la misère. Jusqu'au jour où, par un fabuleux hasard, elle entre au service de Lady Lucie Duff Gordon (rebaptisée lady Glarington dans le roman), épouse d'un riche baronnet. Malgré son jeune âge, elle devient sa femme de chambre. Commence alors une existence qu'elle n'aurait jamais imaginée, même dans ses plus beaux rêves: certes, sa patronne est exigeante, mais, pour la première fois de sa vie, elle dispose d'une petite chambre bien à elle, elle mange à sa faim et elle est chaudement vêtue.
Mais tout n'est pas rose chez les Gordon. Diagnostiquée tuberculeuse, le médecin de lady Lucie lui conseille de fuir le froid humide des hivers anglais. Durant l'hiver 1860, elle se rend au Cap de Bonne-Espérance, emmenant avec elle Jane. C'est en sa compagnie que le jeune fille découvre l'Afrique du Sud avec émerveillement. Malgré le climat plus chaud que celui d'Angleterre, la santé de lady Lucie se détériore.
Elle se résout alors à quitter son pays et sa famille pour de longues périodes au cours desquelles elle s'installe en Egypte, toujours avec Jane. Les deux femmes, fascinées par la culture égyptienne, sont confrontées aux aléas de voyager seules dans une contrée où les femmes ne jouissent d'aucune liberté. Elles s'installent à Louxor où, peu à peu, elles s'intègrent à la communauté villageoise.
J'ai éprouvé un grand plaisir à la lecture de ce roman, plaisir néanmoins gâché d'une part par les trop nombreuses approximations orthographiques et syntaxiques, mais également par le fait que l'histoire d'amour entre Omar et Jane ne soit racontée que du point de vue de la jeune femme, attribuant, de ce fait, la seule et entière responsabilité de son échec à Omar sans que ce dernier puisse s'en expliquer.
Le +: dans les années 1860, la vie quotidienne et la culture égyptiennes étaient peu voire pas du tout connues des voyageurs étrangers. Tout le mérite de Charlotte de Jong est de montrer la confrontation des deux cultures, non dans un esprit de compétition, mais dans une volonté de partage et de tolérance: "C'était au tour d'Omar de méditer en silence sur ce qu'il savait vraiment de l'Angleterre. Il ne s'y était jamais rendu et n'en avait que l'image rapportée par les voyageurs se rendant en Egypte. Je me rendis compte qu'il en était de même pour toute la population égyptienne...Les seuls Anglais qu'ils avaient pu observer étaient des voyageurs aisés qui vivaient dans le luxe et se prélassaient sans travailler. C'était donc l'image qu'ils avaient des Anglais. Une image bien loin de la réalité de bien des vies anglaises dans la plupart des quartiers." (Pages 85-86)..." Ses points de vue, bien que nuancés dans le livre pour ne pas trop choquer, aidèrent peut-être aussi à réguler le comportement d'une partie des Occidentaux. Dans les lettres de lady Glarington, la population égyptienne était composée de vraies personnes et elle ne les réduisait pas à une partie folklorique du paysage. Cependant, bien que certains s'ouvrirent ainsi un peu et se mirent peut-être à réfléchir sur la véracité de la supériorité anglaise, d'autres restèrent fermement campés dans leur idéologie colonialiste." (Page 97).
Affirmer qu' Egypte mon amour est un véritable hymne à la tolérance, à l'amour et à la bienveillance serait tout à fait fondé mais cependant réducteur, Charlotte de Jong esquissant les portraits de femmes libres chacune à sa façon, avec pour seule ambition de vivre leur vie selon leur conscience, tentant de s'affranchir des conventions sociales. Des femmes au destin extraordinaire, ayant laissé leur empreinte dans le vaste paysage des aventures humaines.
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