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Comment le roman peut-il articuler fiction de l'écriture personnelle du dictateur et engagement du romancier ? Lieux privilégiés d'une parole directe du dictateur, des romans tels Yo el Supremo de Roa Bastos, El otoño del patriarca de García Márquez, El recurso del método de Carpentier, Autobiografía del general Franco de Vázquez Montalbán, The Coup d'Updike ou encore Une peine à vivre de Mimouni, constituent de singulières fictions du pouvoir. En effet, faire le choix d'un roman à la première personne tourné vers la subjectivité du criminel impose une interrogation éthique, d'autant plus lorsqu'il s'agit de crimes historiques. À la fois romans satiriques et méditations romanesques, ces fictions du scandale disent le monde du pouvoir, l'excès de l'omnipotence en même temps que son échec et sa solitude essentielle : serait-ce alors dans l'expérience de la désolation livrée au lecteur que résiderait la singularité des romans du dictateur à la première personne ?
Cécile Brochard est agrégée de Lettres modernes et docteur en Littérature générale et comparée. Ses recherches portent en particulier sur la question du pouvoir en littérature : représentations du pouvoir personnel, autorité et engagement, écriture de l'Histoire, lien entre éthique et esthétique, philosophie et anthropologie politiques.
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