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Pas évident de partager la vie de quelqu'un quand on est «expéditeur» à la solde de Daniel Hoffmann, l'un des plus gros trafiquants d'Oslo... Mais, lorsque votre patron vous demande d'expédier sa jeune et belle épouse infidèle et que vous tombez amoureux de votre cible, les choses se compliquent singulièrement.
roman noir ...
Jo Nesbo à travers ce livre rend hommage aux grands maîtres du roman noir américain ... Durant toute la lecture, on a l'etrange impression d'être dans un nuage noir ^^ La neige omniprésente renforce cette sensation ! Malgré cette noirceur, j'ai trouvé la plume de l'auteur très jolie avec un soupçon de poésie qui rend la lecture très plaisante ... ;)
Voilà un moment que l'on commence à décrier les déferlantes continues de polars nordiques auxquels on est devenus accros, même si l'on avait été ravi de succomber aux premières vagues.
Voilà même quelques temps que l'on condamne Jo Nesbø, pris en flagrant délit de remplissage de tête de gondole de relais de gare.
C'est dire avec quels préjugés on a abordé ce Sang sur la glace !
Même si l'on avait lu par avance que cet exercice de style, sans Harry Hole, sortait un peu des sentiers battus et rebattus par Jo Nesbø, la surprise a été grande !
Effectivement, l'auteur abandonne bien son détective fétiche imbibé.
Effectivement, il se livre à une sorte de pastiche des romans noirs à ranger sur l'étagère des polars hard-boiled.
Mais avec quel humour et surtout quel brio !
La plume de Jo Nesbø a toujours été très maîtrisée et particulièrement agréable à lire (jusque dans ses dernières livraisons un peu trop commerciales) et ce bouquin est une preuve supplémentaire que ce gars-là sait vraiment très bien écrire (et pas toujours dans le même registre).
Notre écrivain s'en donne à cœur joie : visiblement il s'est franchement amusé et notre plaisir de lecteur est à la hauteur.
On est toujours en Norvège, mais cette fois dans les années 70, question d'ambiance.
Et nous voici propulsés dans la tête d'un truand, Olav.
[...] La prostitution. Un peu pareil : ça ne me pose pas de problème que des filles gagnent de l'argent comme elles l'entendent et qu'un gars – moi, par exemple – touche un tiers de leurs revenus pour faire en sorte qu'elles puissent se concentrer sur leur artisanat. Un bon mac vaut chaque couronne qui lui est versée, je l'ai toujours pensé. Le problème, c'est que je tombe très vite amoureux, et j'en perds de vue les affaires.
Olav n'était finalement doué ni pour les braquages, ni pour le proxénétisme.
Il sera tueurs à gages.
[...] Ma première mission fut un Bergenois qui avait vendu dans la rue pour Hoffmann, mais qui avait pioché dans le chargement, l'avait nié et s'était mis à travailler pour le Pêcheur à la place. Il fut facile à trouver, les gens de Bergen parlent plus fort que les Norvégiens d'ailleurs, et les r grasseyés bergenois déchiraient les ténèbres nocturnes.
(Rappelez-vous les pointes d'ironie que Nesbø distillait dans ses romans sur la rivalité entre la provinciale Bergen et l'arrogante Oslo !)
Mais voici que Hoffmann, le patron d'Olav, lui demande d'expédier (sous entendu ad patres) sa propre femme, oui, Corina la femme du patron.
Même si la demande est bien légitime (Corina est infidèle), Olav est bien embêté par cette nouvelle mission, pas facile à gérer, en dépit d'une grosse prime à la clé.
[...] La nouvelle mission que m'avait confiée Hoffmann me défrisait fortement. Il voulait que j'expédie sa femme.
[...] Tout me plaisait chez Corina Hoffmann. Tout, sauf son nom de famille.
[...] Je me sentais comme un gars qui est assis à une table de poker avec quatre mauvais perdants lourdement armés et naturellement suspicieux. Et on venait de me distribuer une main de quatre as. Parfois, les bonnes nouvelles sont si invraisemblablement bonnes qu'elles sont mauvaises.
Bien évidemment, Olav va tomber raide amoureux de la donzelle infidèle.
Et toujours bien évidemment, rien ne va se dérouler comme prévu.
On ne vous en raconte pas plus, cela n'aurait d'ailleurs pas grand intérêt ici : vous avez déjà vu ou lu cette histoire au moins une dizaine de fois, c'est le principe même de ce ‘à la manière de ...’.
On peut ranger par exemple, ce bouquin juste à côté d'un autre coup de cœur : Il faut tuer Lewis Winter, de Malcolm MacKay.
Mais en bon écrivain, notre ami Jo a l'excellente idée d'épicer de quelques saveurs inattendues ce qui aurait pu n'être qu'un bel hommage aux anciens ou qu'un habile exercice de style.
Et en premier lieu on goûte la savoureuse personnalité d'Olav, le tueur à gages : dyslexique, nul en calcul, un gars qui évite de réfléchir.
[...] Je réfléchissais. D'ordinaire, j'essaie de m'en abstenir, ce n'est pas là une activité dans laquelle je vois un potentiel d'amélioration par la pratique, et, d'expérience, elle mène rarement à quoi que ce soit de bon.
Mais un gars qui lit Victor Hugo (pas facile quand on est dyslexique), qui s'intéresse à l'histoire de l'art, qui écrit des poèmes (encore moins facile, il faut patiemment remettre toutes les lettres dans le bon ordre) et qui cite les philosophes : Darwin, Hume, ...
[...] Darwin estimait qu'il n'existait que six expressions universelles du visage pour traduire les sentiments humains.
Et puis, cerise glacée sur le gâteau, après une tuerie apocalyptique, on découvre la dernière partie du bouquin : c'est elle qui justifie le coup de cœur, et dans tous les sens du mot.
Car l'auteur est un petit malin qui nous a promené par le bout du nez : histoire de tueurs sans pitié, humour au second degré, pastiche de polar hard-boiled, ... ouais, ouais, on avait bien sûr vu tout cela ...
Mais on avait un peu vite oublié que Jo Nesbø est coutumier des longues fausses pistes et tout cela cachait soigneusement une autre histoire, presqu'un autre bouquin et une très belle histoire ... d'amour. Et oui.
Allez, souhaitons que Jo Nesbø sache encore nous surprendre !
Un petit (150 pages) bouquin pour tous : pour les fans de Jo Nesbø qui ne seront pas déçus (même en l'absence d'Harry Hole), pour les fans de polars qui ne seront pas déçus ou tout simplement pour ceux qui veulent un bouquin facile, agréable, amusant et surprenant (et rafraîchissant) pour les plages cet été, et qui ne seront pas déçus non plus.
Court roman qui me permet de pénétrer le monde de Jo Nesbø que je ne connaissais pas malgré toutes les bonnes choses que j'ai lues sur ses livres. Polar vraiment bon, avec un héros ou plutôt un anti-héros tant il est décalé, dyslexique qui aime lire mais ne comprend pas toujours donc s'invente ses propres histoires : il a par exemple adapté Les Misérables pour lui, avec un Valjean qui lui ressemble. D'ailleurs, il lui ressemble un peu : malgré son métier, il veut faire le bien, n'hésite pas à dépenser son argent pour une cause qu'il trouve juste.
Les situations décrites par Jo Nesbø sont déjà vues ailleurs, mais il a toujours un petit truc qui les décale, les rend originales. Beaucoup d'humour même si l'ambiance n'est pas à la franche rigolade, on parle tout de même de tueurs de la pègre suédoise et ils ne se font pas de cadeaux. Mais au hasard d'une page, on trouve ce portrait : "Prenez Maria, par exemple. Boiteuse et sourde-muette. Je ne sais pas quel est le lien entre les deux, probablement aucun, mais c'est comme quand vous commencez à avoir des mauvaises cartes, elles ne font que continuer de venir. Tant qu'elle y était, Maria avait aussi pour petit copain un abruti de camé." (p. 14)
Pas de temps mort, roman court comme je les aime, serré et bien noir.
Olav est le tueur à gages attitré d'un caïd d'OSlo : Hoffmann.
Son dernier contrat : exécuter la femme d'Hoffmann, Corinna, à la demande de ce dernier car elle le trompe.
Sauf que Olav ne tue pas des femmes ; il ne peut pas ...
Alors il décide de tuer l'amant de orinna ...
Et c'est à partir de là que tout part en vrille dans la plus belle tradition des polars américains
Un court roman / ou une longue nouvelle de 154 pages où Jo Nesbo, loin de Harry Hole dévoile d'autres facettes de son talent !
... mais moi j'aime bien Harry et je voudrais le retrouver !
Olav aime lire et écrire, et c'est pas facile parce qu'il est dyslexique. Olav a bon cœur, il a sauvé une boiteuse sourde et muette des griffes d'un mac. Olav n'est pas bon à grand chose mais il y a u truc qu'il sait bien faire : expédier les gêneurs dans l'au-delà. Il travaille pour le compte de Daniel Hoffmann, un des deux plus grands trafiquants de drogue d'Oslo et il donne entière satisfaction. D'ailleurs, Olav a un nouveau contrat, il doit expédier la femme d'Hoffmann qui en a marre d'être cocu. Oui mais voilà, Olav observe Corina et la trouve à son goût. Du coup, Olav prend l'initiative de lui laisser la vie sauve et de tuer l'amant. Grossière erreur !
Quand Jo Nesbø fait des infidélités à son légendaire Harry Hole, c'est l'occasion pour lui de se laisser aller à quelques fantaisies. Du sang sur la glace est donc un polar mais qui laisse de la place à l'humour, à la loufoquerie même. L'intérêt vient surtout de l'expéditeur Olav, personnage qui oscille sans cesse entre naïveté et pragmatisme, générosité et assassinat. Mais malgré ce tueur original, le niveau général du livre n'est pas à la hauteur de ce que l'on attend de Nesbø qui force le trait dans ses scènes de carnage bien sanglant et signe plutôt une farce qu'un véritable suspense. Avec le baron de la drogue, le concurrent, le tueur à gages et la femme fatale, il respecte les codes du genre et s'est sans doute fait plaisir mais cet opus ne restera pas longtemps dans les mémoires. Un roman court, vite lu et sans soute vite oublié.
Curieuse de découvrir ce roman j ai été déçue, ni l écriture, ni les personnages ne m ont permis d accrocher.
Comment peut-on éprouver de l’empathie pour un tueur à gages qui élimine tous ceux qui se mettent sur la route de son patron qui règne la prostitution puis le trafic de drogue à Oslo ? Voilà la question à laquelle vous ne couperez pas en ouvrant ce court polar qui fête à sa manière les 70 ans de la Série noire. Car Jo Nesbø oublie Harry Hole, l’inspecteur de la police d’Oslo qui était au cœur de ses précédents livres, pour une histoire plus noire. Un hommage aux maîtres du genre (Thompson, Goodis), en quelque sorte.
Au moment où débute le livre, Olav vient d’achever une mission et de laisser un nouveau cadavre sur le pavé. De la belle ouvrage, comme d’habitude. Aussi Daniel Hoffmann lui en confie directement un autre mandat, un peu particulier. Il s’agit cette fois d’éliminer son épouse, une belle plante qui le trompe apparemment.
Or, si le propre de ce genre de métier est de n’avoir aucun état d’âme, voici Olav en proie au doute. D’autant qu’il n’est pas insensible aux charmes de la maîtresse du patron. Bien entendu, c’est à partir de ce moment que les ennuis commencent et que le lecteur va de plus en plus se rapprocher d’Olav. Car il a les sbires de son ex-patron à ses trousses ainsi qu’une seconde équipe dont il comprend très vite les intentions. La course-poursuite commence et on imagine qu’elle ne sera pas de tout repos.
Si on entre très vite dans le roman et qu’on ne le lâche plus jusqu’à la fin, c’est que Jo Nesbø a trouvé le truc pour nous attraper : faire d’Olav le narrateur. C’est ce que donne au récit sa nervosité et comme pour les machines à café, cet arôme bien serré. La lecture idéale pour passer un passer un bon moment.
Quelle efficacité dans la noirceur ! J'avais beaucoup apprécié Chasseurs de têtes et l'humour noir très particulier de l'auteur alors je me suis laissé tenter assez facilement par ce nouvel opus dont j'avais en plus entendu une excellente critique de Clara Dupont Monod, toujours très convaincante lorsqu'elle livre ses avis fort bien argumentés.
Du sang sur la glace nous invite directement dans la tête du narrateur, un tueur à gages nommé Olav, aussi efficace dans son métier que naïf dans sa vie sentimentale. Un rien fleur bleue notre homme lorsqu'il s'agit de la gent féminine. Une attitude qui contraste avec la froideur qui l'habite au moment d'exécuter ses cibles. Alors quand son patron, l'une des figures du trafic du crime organisé et du trafic de drogue dans la ville d'Oslo lui commande "l'effacement" de sa jeune femme infidèle, on s'étonne à peine qu'Olav tombe raide dingue amoureux de la dame. Conscient de se mettre dans une situation intenable, Olav doit faire vite fonctionner ses méninges s'il veut espérer sauver sa peau et celle de sa dulcinée...
Voilà pour l'entrée en matière. Pour savoir si Olav s'en sort, il faudra lire le livre. En attendant, l'auteur parvient à déstabiliser complètement son lecteur au fil de l'histoire racontée par Olav, agrémentée de réflexions toutes personnelles et de souvenirs. Son simple constat que "tueur" est le seul métier qu'il sait faire, la solitude qui lui pèse sans qu'il ose se l'avouer, le chemin qui l'a mené jusqu'ici... Derrière la façade du tueur apparaît l'être humain avec ses fêlures et sa sensibilité. Rien à voir avec des circonstances atténuantes. Non, on se surprend à éprouver une réelle sympathie pour ce tueur naïf et sentimental, qui sait lui-même, au fond que tout ça ne peut que mal finir. Et puis, bien sûr, il y a le décor. Ces étendues désertées à cause du froid, la neige et la glace, la nuit, les fleurs rouges que dessine le sang qui s'écoule sur la neige. Même les odeurs de poisson contribuent à créer ce climat oppressant et la sensation d'urgence ressentie par le lecteur.
Grinçant, déstabilisant, efficace. Ce court polar au charme singulier ne laisse pas indifférent lorsqu'il revisite les notions de bien et de mal et casse les codes de représentation du "méchant". A méditer.
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