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A comme Arman, Ai Weiwei, Arte Povera ; B comme Bacon, Balthus, Baselitz, Basquiat, Beuys, Buren (mais où est Broodthaers ?) ; C comme Centre Pompidou, Combas et Commissaire d’exposition ; D comme dada, Duchamp et décadence… Bon, je vais m’arrêter là. L’alléchante collection des « Dictionnaires amoureux » s’enrichit donc d’un tome consacré à l’art moderne et contemporain, né sous la plume du marchand d’art et collectionneur Pierre Nahon (Oran, 1935). Ce nouvel ouvrage attirera les lecteurs désireux de survoler les différents arts plastiques des XXe et XXIe siècles. Evidemment, quelque musicien (John Cage), écrivains (Daniel Arasse, André Breton, André Malraux) et marchands d’art (Amboise Vollard, Aimé Maeght et Paul Durand-Ruel) figurent cependant aussi dans ce respectable récapitulatif dont il faut souligner la cuisante absence d’illustrations.
Un important nombre d’entrées, cela en impose. Evidemment, il y a, non seulement, de la peinture (Pablo Picasso, Henri Matisse) mais également de la vidéo (Bill Viola), de la photographie (Cindy Sherman) et aux happenings, ainsi qu’aux nouvelles technologies, aux nouveaux médias (quoi de plus normal à l’ère de l’Internet ?) Mais en consultant l’index des noms cités, on prend conscience que sont esquissés l’œuvre et la vie des artistes mais également les flux des mouvements, l’évolution exponentielle des techniques. En même temps, sont évoqués les acteurs qui entourent l’art de notre temps et en font ce qu’il est : des revues, des groupes, des marchands, des critiques, des galeristes, des musées, des biennales… Pierre Nahon a lui-même droit à une notice signée par Bernard Lamarche-Vadel, lui aussi critique d'art et collectionneur français. Ce qui est également un signe de notre époque, tout aussi parlant que bien d’autres dans le reste du livre.
Au programme de cette vaste gageure (différents pays, courants multiples, variations autour d’un même thème), ne figurent pas seulement les aspects de l’art occidental mais également les plasticiens islandais (Erró et Björk), les artistes japonais (Kusama et Murakami, le sculpteur, pas l’écrivain), les peintres chinois (Zeng Fanzhi) et bien d’autres, moins attendus. Et les Belges, me direz-vous ? Aucun ne reçoit l’insigne honneur de sa propre notice. Même René Magritte est ignoré, ce qui remet son musée monographique de Bruxelles a sa place réelle. Le groupe CoBrA (Pierre Alechinsky, je vous aime) est un miraculé. Mais si vous voulez en savoir plus sur Raoul Ubac, il vous faudra parcourir l’article consacré à Aimé Maeght… grosse déception : il n’est que cité. Et là, nous touchons aux limites de l’exercice ; elles relèvent de l’arbitraire, celui du rédacteur, évidemment. Il y a donc eu « des choix, des favoris, des oublis, volontaires ou non », selon les propos de Pierre Nahon.
N’empêche, où sont le Street Art et Banksy ?
Enfin, je me dois de signaler que l’aridité des notices successives est heureusement allégée par les dessins à la plume signés Alain Bouldouyre (qui, lui, ne jouit d’aucune entrée quelle qu’elle soit).
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