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Entre Paname et sa banlieue : un quartier, un parking, une friche, des toits, une dalle. Des coffres de voitures, chaises de camping, selles de motocross et rebords de fenêtres, pour se poser et observer le monde en train de se faire et de se défaire. Une pyramide, comme point de repère, au beau milieu de tout ça.
Astor, Chérif, Issa, Demba, Nil et les autres se connaissent depuis toujours et partagent tout, petites aventures comme grands barbecues, en passant par le harcèlement policier qu'ils subissent quotidiennement.
Un soir d'été, en marge d'une énième interpellation, l'un d'entre eux se fait abattre. Une goutte, un océan, de trop. Le soulèvement se prépare, méthodique, inattendu. Collectif.
Même hors banlieue, j'ai le sentiment que certains policiers se sentent tout-puissants. Alors quand il s'agit d'intervenir dans des endroits, où les jeunes sont tous vus comme étant de la racaille irrécupérable, et forcément avec l'envie de casser du flic, pourquoi faire dans la dentelle ?
Quand je pense, que mon petit cousin (dont le père est d'origine égyptienne) subissait des contrôles au faciès, et qu'il a fallu qu'il s'habille plus "classe" pour en éviter la plupart. Quand je pense, que lors des manifestations, en France, on nous envoie de la lacrymo dans la gueule, sous n'importe quel prétexte, alors qu'il y a des gens autour qui ne faisaient que se balader (dont des enfants), et que l'essentiel du cortège est tout à fait calme. Quand je pense que des drames tels que celui raconté dans ce livre peuvent survenir, alors que ça aurait pu être évité. Eh bien, je suis révoltée.
Bref, j'étais fortement intéressée par le thème des violences policières.
Malheureusement, je n'ai pas ressenti grand chose lors de cette lecture, hormis au tout début, et à la fin.
Je n'ai pas réussi à m'attacher eux personnages. Je crois que j'ai même totalement décroché au milieu du livre.
J'aurais voulu être plus dans l'émotion. J'aurais voulu être plus bouleversée. Ressentir leur colère.
Certainement que le style employé par l'autrice y est pour quelque chose. Le texte est écrit comme on parle dans les banlieues. L'univers était donc peut-être un peu trop éloigné du mien.
Et le roman étant assez court, il est possible que j'aurais apprécié que le récit soit plus développé, pour entrer plus dans la psychologie des personnages.
Un roman coup de poing au langage urbain
Astor est à une fête sauvage dans un parking souterrain quand l'air devient irrespirable. Au-dessus, un énième contrôle de police qui tourne mal, des grenades lacrymogènes sont lancées, qui mènera au pire des drames.
Quel roman ! Je me suis pris une petite claque ! Commencé et fini dans l'après-midi !
La plume de @diatydiallo est dingue, les phrases sont belles, lyriques, poétiques, tout en étant très ancrées dans le réel et dans le parler "jeune".
Cette banlieue avec cette bande d'amis, cette pyramide, fantaisie architecturale pleine de graffitis, je les ai vus naître sous mes yeux.
En moins de 200 pages, l'autrice a réussi à me faire ressentir toute leur rage face aux injustices auxquelles ils doivent faire face tous les jours.
Je n'avais jamais lu de récit sur des violences policières, une bien triste réalité. Un sujet fort et touchant qui fait écho à un spectacle vu en décembre "Et c'est un sentiment qu'il faut que nous combattions je crois", et qui montrait le traitement médiatique réservé aux banlieues. La manipulation par l'image.
Ici, les protagonistes s'appellent Chérif, Demba, Samy, Issa... Ils ont beau être étudiants en droit, ou salariés honnêtes, ils n'ont pas la bonne couleur de peau et la bonne façon de s'exprimer pour les forces de l'ordre. Un simple barbecue entre copains peut virer à l'émeute en quelques minutes. Mais il faut lire ce formidable roman pour se rendre compte.
"Je me dis qu'aujourd'hui, demain, là-haut ou ici-bas, des espaces qui ne font pas rêver les kids, autant les putain de dynamiter."
« Depuis le temps, on a évidemment appris à exécuter les ordres sans faire de commentaires pour que ça aille plus vite, poursuivre la fête ou rentrer chez nous. Mais ce soir-là ce n'est pas tout a fait pareil. Mais il y a toujours des soirs où ce n'est pas tout a fait pareil. »
Une friche, une porte de métal, la pyramide, l'enfance et ses souvenirs, l'underground, de la joie, des décibels, de la danse, une jolie fille, de la fumée, des bécanes, de l'amitié, des vies, des questions, des fouilles, des renforts, des fantasmes, une inhabituelle rumeur, des sombres pensées, un adorable parfum, la pyramide, des photos de famille, action ou vérité, des balles, porter la douleur, la pluie, de la fureur, des amendes, des coups, le bordel, des fêtes, une clairière, un chaudronnier, des mauvaises vibes, de la pression, des hallucinations, des lueurs, les agents, fuir le zéro, des galères, la chaleur, les mamans, les barbecues, une communauté, une symphonie, le mouvement, l'au-delà, des toits, un combat, se raconter des trucs, un lancement, l'honneur ...
Un grand merci à lecteur.com et aux Éditions du Seuil (Crées en 1935 !) pour le premier roman de l’intéressante Diaty Diallo... Un roman intensément fébrile lucide et vibrant.
Une voix, un style, une histoire qui brûlent le cœur et bien plus que deux secondes.
"Un sacré boulot d'orfèvre."
"DEUX SECONDES D'AIR QUI BRÛLE" ou la cité vue de l'intérieur et surtout les injustices dont elle est victime subies de l'intérieur.
Ce roman, c'est avant tout l'histoire d'Astor, un jeune qui a grandi dans les cités parisiennes avec ses voisins devenus ses amis, sa famille et qui raconte son quotidien, ses préoccupations mais c'est surtout aussi celle de Samy, abattu lors d'une interpellation qui tourne mal.
Diaty Diallo propose donc ici un roman coup de poing qui pointe du doigt les stéréotypes, le harcèlement policier dont peuvent être victimes ces jeunes des cités et surtout l'injustice sociale.
Quelles sont les perspectives qui s'offrent à ces jeunes? Quelles solutions peut-on entrevoir pour casser cette spirale de la violence ?
Un roman qui nous embarque dans la tête d'Astor, au cœur de la cité, au gré des fêtes et des barbecues mais surtout au cœur du problème, là où ne règnent que l'incompréhension, la colère et la tristesse.
Merci à lecteurs.com et aux éditions Le Seuil pour cette découverte.
L'histoire se déroule au cœur d'une cité de banlieue, au cœur d'un quartier, celui d'une bande de copains Astor, Chérif, Issa, Demba, Nil.....
Des copains qui rient, qui discutent, qui se retrouvent autour d'un barbecue et qui draguent....jusqu'au drame.
Un soir, la police tue Samy, le frère de Chérif, un jeune homme de 16 ans lors d'un contrôle d'identité.
L'auteure nous raconte avec brillot la montée de la colère, les violences policières, l'injustice et la violence.
C'est bouleversant et très fort.
Diaty Diallo nous raconte le quotidien de ces jeunes, leurs colères, leurs rêves et la solidarité ainsi que leurs résiliences.
La violence des interpellations, l'injustice, le harcèlement des policiers à l'encontre de ces jeunes suscitent en eux une envie de soulèvement.
J'ai beaucoup aimé ce premier roman poussant à la réflexion, il m'a beaucoup touché, les personnages sont attachants et l'écriture est intense et forte entre urgence et poésie !
Tout d'abord merci lecteurs.com pour ce cadeau.
Je découvre l'auteur et j'ai accroché dès le début à l'histoire aux personnages.
Diaty Diallo nous amène dans la banlieue parisienne aux côtés de Astor, Nil, Chérif, Issa et Demba. Elle nous dépeint un passage de vie dans ses quartiers où certains catégories sociales sont systématiquement surveillées, discriminées, toujours jugées coupables même de n'avoir rien fait de répréhensible. La goutte d'eau qui fera éclater la colère des jeunes de la cité : la mort de Sami lors d'un contrôle de police. La colère, la lassitude d'être toujours pris pour cibles... ils feront un feu d'artifices en hommage à leur ami parti trop tôt, beaucoup trop tôt...
C’est une soirée banale, « presque chiante ». Chérif fête ses partiels universitaires avec ses copains Astor, Issa et Demba autour d’un barbecue improvisé au pied des tours de leur quartier, sur la dalle où trône la pyramide emblématique de la cité, un bâtiment où l’on se rassemble en sous-sol pour la musique et la fête. Mais soudain tout bascule. Un énième contrôle d’identité en surface et une évacuation, à coups de gaz lacrymogène, de la teuf souterraine en cours, tournent au drame et à la bavure policière : Samy, le petit frère de Chérif, est abattu d’une balle. Pour les jeunes du quartier habitués au harcèlement des « gens en bleu », c’est la goutte de trop : entre douleur et colère, ils préparent une sédition collective, pour le moins explosive.
Issue des banlieues, Diaty Diallo est aujourd’hui une militante antiraciste, une fidèle des « trop nombreux événements de commémoration et marches qui ponctuent [les] années de lutte ; des mères, pères, frères, sœurs, ami·es qui à la suite de la perte de l’un·e des leurs ont été forcé·es de s’engager au combat. » Ce roman crie sa rage et sa révolte, au fil d’une écriture incandescente et vibrante, pleine d’une oralité brute, sans fard ni artifice, qui ne le rend que plus percutant. Dans un crescendo enflammé dépeignant des quartiers de plus en plus encerclés, par la pression immobilière qui grignote inexorablement friches et espaces encore libres, par le harcèlement policier qui, sempiternellement, force les habitants à justifier d’une existence invalidée « par principe », s’appesantit une atmosphère de cocotte-minute, que chaque nouvelle humiliation, chaque injustice supplémentaire, rendent dangereusement plus explosive.
C’est donc assez logiquement, qu’après avoir créé l’empathie pour ses personnages endeuillés après des années d’iniquité et d’impuissance, après avoir partagé leur sentiment de révolte grossi depuis des profondeurs qui ne suffisent plus à le contenir, le récit s’achemine vers sa déflagration finale, une insurrection collective qui retentit comme une prémonition crédible et un véritable acte politique de la part de l’auteur engagée.
Résolument manichéen dans sa colère et dans sa détermination à se faire entendre, ce livre est un véritable cri de guerre, un brûlot qui n’a que faire du politiquement correct et met les pieds dans le plat pour crier à la face du monde l’urgence, la révolte, la peur aussi : « Faut pas nous plier, faut pas nous plier, faut pas nous pourchasser, arrêtez de nous faire courir, faut pas nous tabasser, nous violer, nous flinguer. Faut arrêter s’il vous plaît. » C’est aussi un premier roman admirablement maîtrisé.
Juste deux secondes et la vie bascule, comme le rappelle Diaty Diallo dans son premier roman écrit comme un cri de protestation, avec à l’arrière plan le son d’un rap strident, pour dénoncer les violences policières où la jeunesse finit par inonder l’air qu’ils ont brûlé.
Car Diaty Diallo écrit la langue qui ne s’écrit pas. Celle de ces zones reléguées, abandonnées, plus pauvres que la pauvreté déclarée. Alors, après un énième contrôle d’identité de jeunes qu’ils connaissent pourtant par cœur, la police dérapage et la vie d’un jeune s’envole.
Qu’il s’appelle ici, Samy, ou alors Aboubakar ou Amada, leur vie les a quittés, alors que la police se devait de les protéger.
Alors Astor se met à raconter l’avant avec les fauteuils sur la pelouse décimée, les barbecues au coin de l’immeuble et surtout la bande de copains. Il y a Chérif, Isaa, Demba et Nil, et tant d’autres.
Ils partagent le quotidien et se connaissent depuis des lustres. Mais quand au cours d’un énième contrôle de police, la vie d’un plus jeune lui sera arrachée, alors, tout va s’embraser. Et cet incendie dans les corps et les têtes investit le quartier.
Difficile de qualifier cette écriture : la poésie est une constante et la musique accompagne, scandant les mots habituels mais ici écrits souvent sans fioritures mélangés au langage des quartiers. Elle accompagne les regards, les corps, les oublis aussi. De ceux duquel quelqu’un s’échappe aux autres pour mieux se découvrir.
Mais, Diaty Diallo partage les odeurs des plats des mères, leurs amours dans les casseroles, la fumette omniprésente et aussi l’alcool comme une normalité. Elle vante aussi ces pages comme de jeunes chevalier sur leurs destriers modernes flambant devant les potes mais aussi les plus vieux avec leurs motos, comme les fantassins du quartier.
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2022/11/17/diaty-diallo/
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