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Il y a-t-il une vie sans la 4G ? Matthias d'Ogremont bouffe la vie. Parisien ultra-connecté, ultra stressé, il vit à cent à l'heure, il court, court...Jusqu'au jour où...Parcours initiatique d'un homme qui va s'inscrire à un stage DETOX, c'est le récit passionnant d'une décélération, d'un décrassage forcé...C'est l'histoire d'un homme qui retourne à la nature...Mais est-il si simple de se désintoxiquer de la ville ? Et que reste-t-il de nous sans l'urgence, sans le trop plein de tout qui nous remplit de vide ?Pendant dix jours: pas d'ordinateur. Pas de téléphone.La nature jusqu'à perte de vue.Courage.
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
Chers amis (on est un peu amis si vous aimez la BD et que vous lisez mes chroniques sur SambaBD…), chers amis, donc, je crois qu’on tient quelque chose avec Détox. Jim et Antonin Gallo nous offrent un excellent premier tome d’un diptyque qui a tout pour plaire. Commençons par le plus évident : le dessin.
Ça n’est pas souvent le cas, mais Antonin Gallo, qui réalise ici les décors, a su apprivoiser les nombreuses (et fameuses…) réticences que j’éprouve à l’égard des décors hyper réalistes à base de photos retouchées. En général, je suis plutôt allergique à ces ciels collés en arrière-plans ou ces bâtiments archi-photoshopés utilisés comme décors. Mais ici, le travail de Gallo est à la fois très bien fait et assez discret. Il faut dire que, si l’on en croit le dossier de presse, c’est lui qui s’est chargé d’intégrer les personnages (dessinés par Jim, j’y reviens tout de suite) dans ses décors. Résultat, ces derniers sont parfaitement mis en avant par rapport aux décors, et, évidemment, on sent que c’est une volonté des auteurs.
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Les personnages, parlons-en, tiens ! C’est donc Jim, le scénariste qui a également dessiné les personnages. Je ne peux que lui tirer mon chapeau. J’aime beaucoup son trait légèrement caricatural et très précis. Il possède un excellent sens du mouvement et fait également preuve d’un très grand sens de l’observation pour reproduire aussi finement des sentiments à travers les expressions des visages. Donc, entre les décors hyper léchés et des personnages bien campés, on peut dire que, graphiquement, Détox est une très belle réussite.
Maintenant, le scénario. Bon, eh ben là, c’est un peu pareil. Jim aborde un sujet à la fois banal et profond : le sens de la vie et la façon dont on la mène (sa propre vie…), le tout, agrémenté de très nombreuses touches d’humour.
Prenez Matthias D’Ogremont, le narrateur, qui est a priori un sale type… Enfin, un mec dont les valeurs sont à l’opposé de celle que la plupart d’entre nous prétendons défendre : L’argent, l’argent et l’argent. Matthias nous fait régulièrement rire par ses réactions à la fois attendues (il est égoïste et donc très prévisible) mais si proches de celles que nous avons parfois au fond de nous. Et puis, c’est toujours drôle de caricaturer. Qu’il s’agisse des parisiens et de leur prétendue aversion pour la campagne ou bien des baba-cools mystiques qui vous nettoient les mauvaises ondes lorsque vous arrivez chez eux… Dans tous les cas, Jim ne tombe pas dans le piège du manichéisme facile. Matthias n’est pas qu’un gros con, c’est un gars qui a sa propre histoire, son propre vécu et donc, ses propres traumatismes, comme nous le laissent entendre quelques planches revenant sur un épisode marquant de son enfance. Et puis les babas cools du stage, c’est probablement la même chose. Et c’est très bien comme ça.
Bref, vous vous en doutez, le fameux stage de détox ne va pas se dérouler sans péripéties ou autres rencontres marquantes. Alors bon, on attend la suite avec impatience !
PS : *** Spoiler alert ***, je ne sais pas vraiment si c’est une spoiler alert ou pas, mais c’est juste que j’ai une théorie un peu capillotractée à vous soumettre sur le scénario lui-même. En fait, certains indices me laissent penser que Matthias est en train de faire lui-même un AVC et qu’il « rêve » en quelque sorte toute cette histoire de stage de détox qui lui arrive. A ceux qui l’ont lu, qu’en pensez-vous ? C’est envisageable ou je me fous le doigt dans l’œil jusqu’au coude ?
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Ça aurait pu.
Mais non, ... Jusqu'au coude !
Ta chronique est très juste, je n'ai rien à rajouter.
Seulement que je trouve cet auteur et ses récits de + en + intéressant :). Il faut que je finisse "L'étreinte" tout récemment entamé, mais délaissé sans vraie raison pour des albums plus récents.