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Libres, indociles et indépendantes : les Désobéissantes font voler en éclats les préjugés ! Ces histoires féministes d'Europe de l'Est, inspirées de faits et personnages réels, dressent des portraits de femmes qui ont brillé. Comme Vera Atkins, l'espionne qui a participé au débarquement en Normandie en 1944 et a reçu la Légion d'honneur ; ou bien Simona Halep, grande joueuse de tennis, classée numéro 1 mondiale en 2018 ; mais aussi Lizica Codreanu, à l'avant-garde de la danse contemporaine, qui a ouvert l'un des premiers centres de yoga à Paris en 1938 ; et encore Diana Dragomir, astronome-physicienne qui a découvert une planète, merci du peu ! Parmi tant d'autres... À travers des récits pleins de poésie et superbement illustrés par une dizaine d'artistes roumaines, nous est contée une nouvelle vision, plus intime et plus à l'est, de l'histoire de la femme, qu'elle soit artiste, entrepreneuse, exploratrice, qu'elle décide d'écrire ou encore d'escalader l'Everest, toujours en réinventant son destin et sans se soucier de ce que peuvent en penser les hommes, les femmes, la société
Voici un très bel ouvrage sur les femmes, et plus précisément les grandes figures roumaines. Ce projet a vu le jour grâce à 5 autrices roumaines, féministes et engagées, pour permettre au jeunes d'aujourd'hui de rêver et de croire en soi et en ses projets.
Chaque page met en avant une femme, qu'elles soient gymnaste, pianiste, comédienne, princesse, journaliste, religieuse ou espionne, elles ont toutes quelque chose à offrir à leur lecteur : leur histoire et leur détermination.
On découvre un moment de leur vie, romancé, imaginé et écrit à la manière douce et poétique d'un conte et se termine avec un point biographique et une sublime illustration. Leur exploit n'est pas forcément professionnel ou physique, il est avant tout humain.
Désobéissantes, elles le sont, car elles ont su se défaire des carcans sociaux, du patriarcat qui les empêchait, de leur condition sociale qui les retenait ou du regard des autres qui les condamnait. Elles ont su exister par elles-mêmes et aller contre l'ordre établi et ont ainsi ouvert la voie à toutes les femmes de leur génération et des générations suivantes.
Plusieurs illustratrices ont participé au projet, le coup de crayon varie donc d'une page à l'autre et il est agréable de les découvrir petit à petit : de terminer la soirée avec Virginia Andreescu Haret, permière femme de Roumanie à être diplômée en architecture, de boire un thé et de découvrir qui était Ana Novac "la Anne franck de Roumanie", ou de débuter la journée en compagnie d' Elisa Leonida Zamfirescu première femme ingénieure chimiste d'Europe, et sa si belle histoire d'amour.
J'ai adoré découvrir toutes ces destinées, j'ai été impressionnée par toutes ces figures féminines dont en a en vérité très peu, voire pas du tout, entendu parler, si ce n'est la grande figures sportives de la gymnastique ou du tennis.
J'ai admiré leur audace, leur tempérament, leur foi, leur courage...Quel exemple!
Je les ai toutes aimées, mais j'ai particulièrement apprécié les deux dernières pages sur "La leçon d'histoire inhabituelle et "Il était une fois une fille"
En cette fin d'année, les sorties se comptent sur les doigts d'une seule main, si ce n'est des éditions spéciales, limitées. Il y a, cependant, Belleville Éditions qui ont sorti ce bel et atypique ouvrage : ce n'est pas un roman ni un recueil de nouvelles, le format de ces désobéissantes différent des titres habituels des Éditions nous met la puce à l'oreille, mais une véritable plongée dans la culture roumaine ET féminine, dans les destinées de ces femmes qui ont contribué à l'essor et au rayonnement de leur pays, et d'elle-même, tant au point culturel, intellectuel ou sportif.
Lorsque j'ai reçu ce livre, je me suis immédiatement mis à le feuilleter : chaque portrait de femme s'étale sur deux pages, l'une pour un texte – une narration d'une vingtaine de lignes sur un épisode de la vie de la femme en question et suivie d'une biographie succincte-, l'autre pour une illustration. Et je dois dire que, visuellement, cette première et rapide lecture du titre fait son petit effet, la première de couverture nous donne en effet un bon avant-goût de la richesse de ces dessins résolument engagés. Désobéissantes est avant tout un projet mené de front par les cinq auteures roumaines « dans le but de transmettre à la jeune génération l'idée qu'il est possible de rêver, de croire et d'aimer, sans avoir à en demander la permission. » Ces auteures font partie de l'association de basm, qui a porté les Désobéissantes.
Je parle d'engagement parce qu'on a affaire à des femmes, toutes pionnières et innovatrices dans leur domaine, qui ont apporté un souffle inégalée dans cette Roumanie sclérosée par des régimes dictatoriaux successifs entre 1938 et 1989. Comme il faut bien commencer quelque part, je parlerai en premier de celles qui portent un nom qui parlera au plus grand nombre, celui de Herta Müller, la lauréate du prix Nobel de littérature en 2009, celui de Nadia Comăneci, la célèbre gymnaste, pour laquelle j'ai une affection particulière à cause des souvenirs que j'ai d'elle depuis un film et de documentaires se basant sur sa vie, celle qui a amené la gymnastique roumaine à un niveau d'excellence inédit.
Ce grand et beau projet compte :
✮ 4 auteures ✮ 18 illustratrices ✮ 2 traductrices ✮ Pour la France, les 2 éditrices de Belleville Editions
Ni totalement biographique, ni totalement romancé, les auteures se sont inspirées et appuyées sur un épisode de la vie de chacune de ces femmes qu'elles ont décidé de mettre en lumière : mettant en exergue par la même occasion une page du patrimoine roumain.
Quelles femmes ?
Des artistes, mais aussi des présidentes d'association amatrices d'art, des musiciennes, actrices, des auteures, sportives, chirurgiennes, danseuse, sculptrice, directrice de musée, journaliste, professeure de philosophie, chercheuse, reporter, pianiste, architecte, prédicatrice, astronome, peintre, parachutiste, espionne, médecin, archéologue, officier, astrophysicienne, ingénieure, avocate, militantes, activistes et même des reines et princesses.
Prenons l'exemple d'une personnalité, celle de Miriam Răducanu, danseuse et chorégraphe roumaine, née en 1924. Elle a pendant longtemps enseigné la danse, notamment aux grands danseurs roumains et a fondé un projet théâtral hors du commun Les Nocturnes « , série de spectacles uniques et innovants qui associent musique, poésie et danse ». le texte précède sa biographie s'étalant sur à peine cinq lignes et s'intitule le salon magique : ce texte se découpe en trois parties dont chacune d'entre elle narre trois moments de la vie de Miriam Răducanu, trois moments importants ou à chaque fois elle se trouve dans un salon de danse, enfant, adolescente et adulte : élève puis professeure.
Je parlerai également du chapitre consacré à Gina Badescu, alpiniste roumaine, la première à avoir grimpé un sommet de plus de 8 000 mètres, le sommet Lhotse, quatrième plus grand sommet du monde. La partie narrative s'intitule Grimpe ton Everest ! Et recrée l'un des moments de son ascendance vers le sommet : l'effort, le dépassement de soi, l'épuisement, la solitude, la satisfaction.
Les narrations comptent quelques dizaines de lignes, le temps de s'attarder, d'expliquer l'accomplissement de ces femmes, cette force intérieure qui les a amené à s'inscrire dans l'histoire de leur pays, de la science, politique, sport ou des arts et de la femme. Je laisse le dernier mot à un extrait du préambule qui s'ouvre sur les portraits :
« Bien sûr, ces femmes-ci ne représentent qu'une partie de celles qui ont fait l'Histoire. La liste est ouverte à nos lecteurs et lectrices. Observez les passé, mais aussi autour de vous ! Surtout… osez ! Vivez pour faire partie d'une histoire, pas d'une parenthèse. Trouvez le miracle qui est en vous. Soyez… un conte de fées ! »
A la maison, nous connaissions la collection des Histoires du soir pour filles rebelles d'Elena Favilli et Francesca Cavallo. Dans la même veine nous avons découvert Désobéissantes aux éditions Belleville, écrit et traduit en collectif pour évoquer les femmes silenciées plus à l’Est. Les chapitres bien plus étoffés que dans le premier ouvrage cité et bien plus poétique.
A partir d’un moment de vie croqué, la vie de ces femmes est déroulée avec sensibilité et engagement. L’esthétique de l’œuvre est un plus indéniable. Les illustrations variées et sensitives. La couverture attire le regard. Un bel ouvrage pour ouvrir les perspectives. Je ne connaissais aucune de ces femmes. Ma fille de 7 ans a apprécié. Elle a un regard neuf qui ne se soucie pas du lieu, ce qui lui permet une ouverture sans faille sur le monde et c’est très agréable. Merci à celleux qui continuent de rendre visible les possibles, les luttes et les forces assourdies.
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