Allons à leur rencontre !
C'est une histoire d'orphelin et d'amour. Celle d'un vieil homme qui joue divinement du Beethoven sur les pianos publics. Il se fait appeler Joe, pour Joseph. On le croise un jour dans une gare, un autre dans un aéroport. Il gâche son talent de concertiste au milieu des voyageurs indifférents. Il attend.
Mais qui, et pourquoi ?
Alors qu'il a seize ans, ses parents et sa soeur disparai ssent dans un accident d'avion. Il est envoyé dans un pensionnat religieux des Pyrénées, Les Confins. Tout est dans le nom. Après Les Confins, il n'y a plus rien. Ici, on recueille les abandonnés, les demeurés.
Les journées sont faites de routine, de corvées, de maltraitances. Jusqu'à la rencontre avec Rose, une jeune fille de son âge. La vie n'est alors que rêves de fugues.
Jean-Baptiste Andrea a un talent fabuleux pour parler de cet enfant intérieur que nous portons tous en nous.
Ses héros ont l'âge des douleurs et des révoltes. Avec Des diables et des saints, il achève magistralement sa trilogie autour de l'enfance.
Allons à leur rencontre !
Des découvertes et des récits puissants à offrir à Noël
L'homme est âgé. C'est un virtuose du piano qui ne joue pourtant principalement que là où se trouvent des pianos publics, dans les gares. Il espère ainsi les retrouvailles avec une femme. Et pour que ceux qui l'écoutent comprennent, il raconte son enfance.
Il n'a que 14 ans en 1969 quand il perd ses parents dans un accident d'avion. Il prenait alors des leçons de piano et il n'hésite pas à mettre son professeur de l'époque à l'honneur. Une fois entré à l'orphelinat, c'est un plaisir qu'on lui retire, et non faute de moyens. La discipline est plus que stricte. Certains enfants subissent la maltraitance. Pour tenir, certains d'entre eux se réunissent en secret la nuit. Notre pianiste va très vite faire partie du groupe. Il est aussi remarqué par un riche gentilhomme qui le fait venir chez lui pour donner des leçons à sa fille. Le prêtre qui gère l'orphelinat ne peut rien refuser à celui qui les aide finanèirement lors des réparations nécessaires du bâtiement. La jeune fille en question est imbuvable, jusqu'au jour où elle se dévoile ... Et cette rencontre va finalement déterminer la suite de la vie choisie par notre héros.
Second roman que je lis de Jean-Baptiste Andrea, second coup de coeur. L'écriture est magnifique. Beaucoup d'émotions à la fin. Très bien décrite aussi l'ambiance inadmissible de ces instituts tenus par des prêtres abusifs et psychologiquement détraqués.
« Vous me connaissez. Un petit effort, souvenez-vous. Le vieux qui joue sur es pianos publics, dans tous les lieux de passage. »
Pourquoi un vieil homme, Joe, talentueux pianiste, s’astreint-il à jouer dans tous les lieux de passage, parmi des voyageurs pressés et indifférents ? Il joue dans les gares, les aéroports, là où il est possible de retrouver quelqu’un ou peut-être une personne en particulier…
Il revient sur son histoire en insistant sur son enfance.
1969 – Il est déjà adolescent quand il perd ses parents et sa petite sœur dans un accident d’avion. Désormais, il est « orphelin comme on était lépreux, phtisique, pestiféré. Incurable. » Balloté entre centres et familles d’accueil, il finit par échouer à l’orphelinat, Les Confins.
Un bagne plutôt. Dirigé par l’abbé Sénac, tordu et vicieux, sous des allures aimables et surveillé par Grenouille, cruel et sadique.
Mais comme dans tous les milieux, même les plus durs, Il retrouve aussi l’émotion et l’espoir en donnant des cours de piano à Rose, une jeune fille aisée de la région, qui habite temporairement près de l’orphelinat. il retrouve la lumière avec l’amitié de Sinatra, Edison, La Fouine, Souzix et Momo dans La Vigie, leur organisation secrète et nocturne.
Jusqu’au moment où…
Le scénario est tendu, l’émotion palpable, et les pages se tournent toutes seules. Mention spéciale pour la scène dans le tunnel qui m’a bluffée. Mention spéciale aussi pour l’amitié indéfectible entre Joe et Momo. Un gamin que Joe protège et que j’ai trouvé particulièrement crédible et émouvant.
De plus l’écriture est juste, simple, rapide, très évocatrice. Les images défilaient sous mes yeux, en même temps, que les lignes.
Les thèmes présentés suscitent la réflexion :
- La puissance de la musique. Entre jouer d’un instrument et faire jaillir l’émotion, il y a un fossé. Enfant, Joe va le comprendre avec son maître pianiste, Monsieur Rothenberg.
« Pour tout le monde, je jouais bien. (…) Mais tout le monde n’avait pas entendu le vieux Rothenberg. Quand lui touchait le piano, il racontait la douceur du Rhin un soir de printemps, les nuits de Vienne et celles du Heiligenstadt, bleu feu d’artifice, noir désespoir, le silence qui gagne, tout ce que Ludwig (Beethoven) lui avait confié. Je ne racontais que ma médiocrité à ceux qui voulaient l’entendre.»
- L’absence de manichéisme : les enfants sont maltraités mais sont cruels également entre eux. Et plus les adultes sont sadiques et injustes à leur égard, plus ils reproduisent ce fonctionnement.
« Un nouveau arriva, un gosse de cinq ans, ébouriffé qui regardait autour de lui avec un étonnement perpétuel. Le lendemain, il était cape de pisse, grelottant dans la cour, plus étonné encore. Et que firent mes amis en le voyant passer, jaune et transi, devant la fenêtre ? Ils se moquèrent de lui, bien sûr, Souzix plus fort que les autres. Je vous ai dit que ce n’étaient pas des saints. »
- La force d’un véritable amour. L’attente de l’autre en sachant que cette union des âmes durant l’enfance, est définitive et scellée.
Espoir et nostalgie.
« C’est à cette époque que je commençai à jouer sur tous les pianos possibles, par toutes les portes, toutes les fenêtres ouvertes où elle pourrait m’entendre. »
J’ai adoré ce roman, l’écriture douce mais percutante, l’histoire bouleversante.
J’avais infiniment aimé « Veiller sur elle » mais je préfère encore « Des diables et des saints. »
https://commelaplume.blogspot.com/
Dans les gares et les aéroports, un homme âgé joue sur les pianos en libre-service. Il interprète Beethoven en attendant quelqu’un et change régulièrement de lieu. Pourquoi et qui est-il ? Joseph, Joe, est devenu orphelin à l’adolescence à la suite d’un accident d’avion qui a coûté la vie à ses parents et à sa petite sœur. Placé en institution, il devra apprendre à se battre, à s’imposer, à feinter, à supporter les humiliations mais c'est aussi là qu’il découvrira la fraternité, l’entraide, à ne pas abandonner ses rêves et l’amour. Ses talents de musicien lui ouvrent les portes d’une demeure dans laquelle il rencontre la jeune Rose, celle qui lui donnera la force de se rebeller.
Les histoires d’orphelins livrés à la dureté du destin et aux sévices divers des institutions chargées de les recueillir sont nombreuses. Ce n’est donc pas du côté du sujet qu’il faut chercher l’originalité de ce roman, d’autant que l’ensemble est traité sans réelle surprise.
Le titre met déjà le lecteur sur la voie : le monde est manichéen et divisé entre les diables et les saints, entre méchants et gentils, entre enfants victimes et adultes coupables, entre riches et pauvres, entre personnes cultivées et les autres.
Heureusement Jean-Baptiste Andrea a l’art de faire naître de vraies personnalités sous sa plume, qui font finalement le sel du récit. Des horribles abbé Sénac et Grenouille le surveillant des, si justement nommés, Confins aux enfants que Joseph va croiser, tous sont très justement décrits et leurs histoires toutes plus touchantes les unes que les autres. Mais s'ils possèdent chacun un véritable caractère et une voix que l’auteur met assez habilement au service de l’histoire cela ne donne malheureusement pas une force suffisante à l’intrigue.
La rencontre amoureuse avec Rose est elle aussi très convenue. Ils commencent par se détester avant de projeter de s’évader ensemble, rien que de très classique voire banal.
Alors qu’est-ce qui fait qu’on lit ce livre jusqu’au bout malgré ses défauts ? Sans doute la facilité de la lecture, la manière très scénaristique de l’auteur de mener son intrigue et qui procure une certaine dynamique à l’histoire. Tout cela donne un moment de lecture finalement plutôt agréable mais sans réelle profondeur. Sans doute pas le meilleur livre de l’auteur.
J'ai découvert cet auteur avec ce titre, mon plus gros coup de cœur littéraire de 2023 (62 livres lus en 2023) puis j'ai enchainé avec son tout premier roman "Ma reine" puis "cent millions et un jour" et je vais lire dans les jours qui viennent "Veiller sur elle".
Des diables et des saints est un récit lumineux d'une enfance bouleversée. Malgré la noirceur et la cruauté qui règnent au sein du pensionnat, un groupe d'enfant se créé et fait face aux terribles difficultés de cette vie qui s'impose à eux en s'accrochant à leurs rêves et en redoublant d'ingéniosité. Une splendide histoire d'amour et d'amitié qui m'a serré le cœur et tenu en haleine tout le long du roman et m'a laissé pantelante, une fois refermé.
La plume de Jean-Baptiste Andréa est magistrale.
Un roman qui s’écrit avec des notes de musique.
Pourquoi Joseph, pianiste virtuose de Beethoven, se produit-il uniquement sur les pianos publics des aéroports et des gares, lui qui pourrait être concertiste dans les plus grandes salles du monde ?
On trouve la réponse dans son enfance, alors que sa vie bascule et qu’il se retrouve, adolescent, dans un orphelinat religieux des Pyrénées. Cet endroit sinistre, dirigé par l’abbé Sénac et surveillé par « Grenouille », est rythmé par les messes et les corvées. Dans l’indifférence générale Joe va subir un véritable purgatoire, fait de brimades, privations et maltraitances.
Comment résister face à cette folie des adultes ? Pour combler les vides, les garçons orphelins s’inventent une vie imaginaire riche, grâce à une amitié salvatrice, qui fera passer le lecteur du rire aux larmes.
Malgré la brutalité du sujet, on trouve dans ce roman des moments suspendus de douceur. Avec M. Rothenberg, qui apprend à Joe toute la subtilité du jeu de Beethoven, en trouvant le rythme caché derrière la partition. Mais aussi à travers son amitié avec Momo, un enfant différent, qui parle sans les mots. Au son des métaphores musicales et avec une écriture travaillée, Jean-Baptiste Andrea met en lumière ces invisibles.
Que ce roman a inspiré de belles et poétiques critiques !
Bien sûr, on referme "des diables et des saints" le cœur serré.
Un jour la vie d'un adolescent bascule ; il perd son père, sa mère, sa petite sœur insupportable alors direction l'orphelinat.
Même les claques sur la tête de son professeur de piano vont lui manquer.
D'une plume élégante, JB Andrea nous conte encore une fois l'enfance fracassée, les humiliations, les torgnoles, les secrets, les trahisons et la solitude.
La solidarité, la musique, le courage, un adulte qui réagit, la lune, une Rose vont permettre une lueur d'espoir.
Et puis, il y a Momo...
L'histoire est mélancolique et poignante.
Une pépite.
Joe est un pianiste hors pair. Vous ne l'entendrez jamais dans une salle de concert. Il ne joue que dans les lieux de passage, gares ou aéroports. Il attend quelqu'un, celle qui lui a dit qu'elle le reconnaitrait, où qu'il soit, s'il jouait aussi bien que la première fois qu'il avait joué devant elle.
Juillet 1969 : Alors que l'homme marche sur la lune et que Michael Collins tourne autour, disparaissant derrière sa face cachée 47 minutes à chaque révolution, Joseph, tombé brusquement malade deux mois plus tôt, arrive aux Confins. Sa maladie n'est pas contagieuse, elle est incurable : il est orphelin.
« Je partis pour un lieu dont vous n'avez jamais entendu parler, puisqu'il n'est pas sur Terre. Je partis pour un lieu dont vous n'entendrez jamais parler. Il est fermé depuis longtemps.
L'orphelinat Les Confins. Je dis fermé, mais chez certains, il saigne encore »
Un établissement sinistre, dirigé par un prêtre, tout de noir vêtu, aux cheveux teints en noir, à l'âme tout aussi noire, digne héritier des inquisiteurs, secondé par la Grenouille ancien légionnaire sadique.
Comment survivre dans un endroit pareil ? Il y a la Vigie, petit groupe qui se retrouve sur les toits le dimanche, pour respirer un air pur, non contaminé par la cruauté de ce lieu. Et il y a Rose, que Joseph aime d'abord détester, Rose avec qui il va découvrir l'amour :
« Je songeai à Mina, à ses vêtements trop grands, ses bras enfouis jusqu'aux coudes dans une bassine pleine d'eau de vaisselle ou dans le cul d'une oie qu'elle venait de plumer, à cette reine décolorée par la vie, le vent, la lumière. Non, elle n'était pas belle, pas comme Rose l'entendait.
- Elle est magnifique
Rose glissa dans mes bras. Je venais d'apprendre à parler à une femme. »
Dans ce récit poignant, l'auteur nous décrit le passage à l'âge adulte de Joseph, qui deviendra Joe. Un récit qui ne devient jamais larmoyant, où l'auteur sait parfois insuffler un trait d'humour, où son écriture poétique et si réaliste à la fois vient magnifier des existences prêtes à sombrer, où la lumière est toujours là malgré la noirceur du décor et des hommes
Je persiste et signe : Jean-Baptiste Andréa est un grand.
J’ai découvert un magnifique récit qui m’a émue fortement. D’une part parce que, étant musicienne moi-même, je comprends la passion de ce héros qui par ailleurs est un pianiste passionné, et deuxièmement parce que le style d’écriture est d’une élégance rare. Le romancier parle de choses graves avec simplicité, tendresse et force. Le thème des ados, des enfants, qui est un peu récurrent chez cet écrivain, est amené dans un style unique et nous ouvre un univers dans lequel nous avons vécu plus ou moins intensément nous-mêmes. L’enfance est une période
extraordinaire où la découverte de soi et des autres est fondamentale. Que faire de ces jeunes qui
sont confrontés à des violences d’adultes ? Comment s’en sortir, à quoi s’accrocher ? Jean Baptiste
Andrea parle avec beaucoup de délicatesse, de sensibilité. Il trouve toujours les mots justes et même
dans les moments les plus douloureux, décrit avec grâce et tendresse les situations qui nous rendent
témoins de l’injustice. Son récit poignant accompagne le lecteur et reste toujours linéaire malgré les
situations les plus graves. J’adore ce style d’écriture. On est nostalgiques, on a des larmes aux yeux.
Le message délivré alterne entre drôlerie et gravité. Tout au long de ce récit nos yeux brillent. Mais
les larmes ne coulent jamais car il y a toujours de l’espoir. L’apprentissage de la musique, l’amour
des sons et le timbre fascinant du piano donnent de la force au héros tout au long de sa vie. Même le
titre est choisi avec soin. Pour moi il évoque la force du bien et du mal, du moins ce que l’on se fait
comme idée de sa valeur. On n’y croit pas forcément, mais on sent la cruauté des adultes et
l’espérance de ces enfants capables de rendre le quotidien plus léger grâce à leur inventivité et à leur
jeu : c’est ce qui donne un sens à leur vie et l’envie d’y croire, d’espérer jusqu’au bout. Ici les diables
et les saints ne sont que le bien et le mal, désignent notre manière de penser et renforcent l’idée
que nous nous faisons en comparant une chose à une autre. Cela nous permet aussi d’avoir une
autre idée de ce qu’est la nature humaine. L’espérance des enfants, leur capacité à inventer des
histoires effacent en définitive la douleur et estompent cette souffrance que chacun porte en soi.
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