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"Conte à faire frémir les sourcils froncés" a pour toile de fond la mer et tout ce qu'elle draine de légendes et aventures plus ou moins réalistes. Nous suivons le jeune Pilouf, pommologue chétif qui évolue dans un univers peuplé d'histoires de marins et notamment les exploits de son père Pilaf et du légendaire Tibus.
Le faste avec lequel sont relatés ces faits d'armes hyperboliques contraste avec l'ambiance du village, teinté de nostalgie et sujet à une forme de décrépitude. Les exploits du passé animent les conversations des vivants.
Pilouf rêve de s'extraire de sa morne existence, et s'imagine une vie remplie d'aventures. Pourtant, il a le mal de mer rien qu'à contempler un verre d'eau. Un vrai marin d'eau douce qui va pourtant se livrer aux bras de la mer.
Cet album aux allures de conte pour adulte est une belle métaphore du sens de la vie, de l'existence, l'aventure et nous démontre que les rêves ne sont pas l'apanage des enfants. Sur le plan du scénario, on peut noter des originalités avec l'assemblage de plusieurs récits qui donnent une dimension poétique et légèrement fantasmagorique. Le dessin en noir et blanc, est simple sans être simpliste mais prend le parti d'un trait non réaliste qui remplit son rôle. L'échelle des tailles, notamment pilouf et les autres personnages, accentue le côté chétif. Il est à l'image de célèbres personnages de contes pour enfants que personne n'imagine triompher et qui pourtant font démentir les prédictions les plus pessimistes (le petit poucet, ...).
Mon gros regret réside dans la mise en cohérence du récit. On se perd un peu dans la compréhension de l'histoire. Il manque un fil conducteur.
Dans l'ensemble c'est un album plutôt distrayant et à lire d'une seule traite. J'en profite pour remercier lecteurs.com pour l'envoi de cet exemplaire.
Cet album au format carré et en noir et blanc est autoédité par les deux auteurs sous le label « Alamer ». La mer est un univers familier au dessinateur Olivier de Rességuier qui avait déjà réalisé une Bd sur ce thème avec « l’ile » en 2008.C’était petit conte éducatif et ludique pour enfants qui abordait les thématiques de la différence, de l’entraide ou du respect de l’autre, une histoire de géants farfelue où les bons sentiments gagnaient à la fin.
On pourrait dire que « Conte pour les sourcils froncés » en est en quelque sorte une version adulte. Elle nous conte l’histoire de Pilouf, pomologue de son état, fils du célèbre trompettiste de la mort et as de la mécanique Pilaf, qui vit dans l’ombre écrasante de la légende de son père et de l’ami de celui-ci le géant Tilbus. Pilouf … haut comme trois pommes rêve d’exploits mais a le mal de mer. Une fois par an il se rend au rade du port pour y boire et écouter les contes des marins désœuvrés dans une ville en crise et en déréliction.
Les tribulations de Pilouf sont entrecoupées d’histoires et d’aventures de Tilbus et Pilaf toutes plus farfelues les unes que les autres ; Parfois l’auditoire du bar est mis en scène : on a ainsi un duo digne des muppets show qui commentent et des bagarres à foison accompagnés de jurons aussi drôles et incongrus du célèbre capitaine Haddock. Les saynètes sont poétiques mais les épisodes manquent de liant entre eux un peu à la manière d’un rêve où les séquence s’enchaînent sans logique. C’est dépaysant et assez frais mais le mélange d’une structure enfantine et de propos pour adultes est déroutant. J’ai bien aimé les dessins et le découpage mais l’ensemble ne constitue pas à mon sens un album inoubliable.
En prenant la mer pour toile de fond, les auteurs nous narrent les aventures de Pilaf et Tilbus, deux des plus grands marins de tous les temps. Tous deux ont sillonné les océans, parcouru le monde, vaincu des requins blancs, fréquenté des sirènes, réparé des épaves échouées…
Alors même que le premier est mort et que nul ne sait ce qu’il est advenu du deuxième, les exploits de ces héros sont devenus des légendes, et continuent à animer les nuits de beuverie que les marins passent dans les tavernes.
Perdu au milieu de tous ces hommes plus grands que lui et écrasé par le poids de tous ces récits de voyages et d’aventures, le petit Pilouf, fils de Pilaf, peine à trouver sa voie. Son mal de mer l’empêche de découvrir de nouveaux horizons et de perpétuer dignement le flambeau de son défunt père héroïque.
Pour occuper ses journées, Pilouf prend donc bien soin de sa plantation de pommiers, tout en s’abreuvant inlassablement des récits d’aventures menées par d’autres que lui...
Un jour pourtant, suite à une soirée un peu trop arrosée qui lui cause d’étonnantes hallucinations, Pilouf prend son courage à deux mains et se décide, à son tour, à partir à l’aventure.
Porté par un vent de franche camaraderie, Pilouf invite ainsi le lecteur à mettre les voiles vers de nouveaux horizons empreints de rêverie et de rencontres improbables.
Si le résultat de son odyssée est bien moins « héroïque » que les exploits de ses prédécesseurs, le voyage de Pilouf n’en est pas moins remarquable, et témoigne du fait que nous sommes tous capables de réaliser de grandes choses, même en étant petit et en ayant le mal de mer.
Les dessins en noir et blanc contribuent grandement à animer ces truculentes péripéties en donnant vie à cette myriade de personnages hors du commun et toujours attachants.
Comme son titre l’indique, "Contes à faire frémir les sourcils froncés" est bel et bien un conte, en cela qu’il répond à toutes les caractéristiques de quête initiatique de ce genre littéraire, tout en faisant appel à l’âme d’enfant présente en chaque lecteur.
Une histoire atypique, originale et poétique, servie par un genre littéraire à la croisée des chemins.
Sans être un album particulièrement mémorable, les aventures de Pilouf nous entrainent dans un agréable moment de lecture.
J'ai trouvé ce livre sympathique dans le sens où la lecture est agréable, mais je pense qu'il ne me marquera pas plus que ça. On a des récits d'aventure centrés particulièrement autour d'un personnage mais tout se mélange un peu et on a du mal à comprendre où est ce que le récit veut vraiment en venir. La fin est explicite et apporte une morale claire, mais j'ai du mal à comprendre ce qu'apportent toutes les mini histoires d'aventure au récit dans sa globalité.
Cependant, ces aventures sont rigolotes et permettent de passer un bon moment devant cette BD. En résumé, j'ai trouvé la construction globale maladroite mais je recommanderai tout de même ce livre pour ceux qui rêvent de s'évader en pleine mer...
Quand mon pote Nicolas, lui-même excellent dessinateur de son état, m’a appelé pour me demander si je voulais bien chroniquer la BD auto-éditée de l’un de ses amis, je lui ai promis que je la lirais, certes, mais que je la chroniquerais uniquement si elle me plaisait. Alors, non seulement elle m’a plu, mais je peux même affirmer qu’elle m’a beaucoup plu.
D’abord parce que c’est drôle. L’humour est partout dans cette BD. Dans les situations, dans l’exagération (homèrico-gargantuesque, parfois…), dans les dialogues, dans le trait aussi… Bien sûr, on ne passe pas son temps à s’esclaffer, mais le sourire ne quitte pas souvent le visage du lecteur. Dès l’épisode d’introduction d’ailleurs, où l’on constate que dans une lutte à mort(dre) entre un requin géant et Tilbus le légendaire marin, «le combat fut épique mais inégal», et devinez dans quel sens… Ou bien encore, cette bagarre générale dans le Sous-marin, la taverne du port, où à coup d’insultes plus loufoques les unes que les autres, les marins s’écharpent sans rien à envier aux gaillardes de Brive et à leurs oignons…
Ensuite parce que c’est beau. Le dessin en noir et blanc peut paraître un peu rugueux de prime abord mais il n’en est rien. Ou si, plutôt, il est rugueux, mais poétiquement rugueux ! Car en effet, ce qui transpire le plus des estampes d’Olivier de Rességuier, c’est bien un vrai sens poétique. Les sujets traités : La mer, l’amour, l’enfance, la solitude, le courage…, mais aussi, et particulièrement, le personnage de Pilouf, protagoniste de cette histoire, digne fils de Pilaf, le grand mécano trompettiste. Avec son bonnet et son visage arrondi, il y a un peu de Pierrot la Lune chez lui… En tout cas, moi, je trouve ça charmant et très beau.
Enfin, pour ce que ça raconte. On y trouve mises en avant les valeurs de solidarité, de camaraderie, de respect des belles choses, de la mer et des exploits des marins, ou encore du travail bien fait. Et je peux vous dire que ça fait du bien une BD qui prend son temps (182 pages) pour nous parler de choses simples et pourtant essentielles, loin des écrans et autres échappatoires superficiels.
En bref, un livre drôle, poétique et qui a du sens. Je vous le recommande vivement.
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