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Censure et cinéma dans la France des Trente Glorieuses

Couverture du livre « Censure et cinéma dans la France des Trente Glorieuses » de Frederic Herve aux éditions Nouveau Monde
Résumé:

Entre 1945 et 1975, presque 3000 longs-métrages furent interdits aux mineurs. Cette étude met en lumière la réalité de la censure en combinant trois approches complémentaires : l'analyse des réquisitoires des censeurs et celle des plaidoyers des auteurs, l'analyse statistique et, enfin,... Voir plus

Entre 1945 et 1975, presque 3000 longs-métrages furent interdits aux mineurs. Cette étude met en lumière la réalité de la censure en combinant trois approches complémentaires : l'analyse des réquisitoires des censeurs et celle des plaidoyers des auteurs, l'analyse statistique et, enfin, l'analyse filmique des ?uvres elles-mêmes. L'histoire de la Commission de contrôle des films est ici retracée, depuis la Libération jusqu'à la proclamation de la fin de la censure par Valéry Giscard d'Estaing suivie de l'instauration du classement X, en passant par la sévère réforme mise en oeuvre en 1961 par les gaullistes. A cette époque, les jeunes, plus nombreux, changent. Et l'inquiétude qu'ils suscitent croît. Confrontés aux rigueurs de la censure, les cinéastes élaborent des ripostes originales, protéiformes et, parfois, efficaces. Jusqu'au milieu des années 1960, la transgression n'était le fait que de francs-tireurs. Par la suite, elle est devenue la réponse industrielle de la profession à la baisse de la fréquentation pour, finalement, se dissoudre dans la banalisation. Sexualité, violence, politique, questions sociétales : ce livre balaie l'ensemble des représentations, coproduites par les censeurs et les cinéastes, dont s'est nourrie la jeunesse des Trente Glorieuses. Minutieuse analyse des dossiers de la Commission de contrôle, travail d'historien tranchant avec les précédents travaux de juristes. Cet ouvrage fait resurgir des affaires significatives autour d'oeuvres laissées de côté par l'histoire de l'art, mais que l'histoire de la société française ne saurait ignorer (Clochemerle, La Jument verte ; les films de Rivette, etc.). Plusieurs correspondances croustillantes sont mises en lumière, notamment celle de José Bénazéraf.

Enseignant d'Histoire-Géographie et de Cinéma, Frédéric Hervé a effectué ses travaux de recherche sous la direction de Pascal Ory dans le cadre du Centre d'Histoire Sociale du XXe siècle de l'université Paris 1. Il s'intéresse particulièrement à la censure cinématographique, aux politiques de la jeunesse et à la transgression. Il a notamment participé au colloque international L'identité nationale à l'épreuve des identités culturelles en Allemagne, en France, au Royaume-Uni : une approche critique ; et publié Un couple épatant : l'auteur de la Nouvelle Vague et le censeur du cinéma, dans Le Temps des médias n°19, Amour toujours. Du cantique des cantiques à meetic en 2012.

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