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À peine quadragénaire, le commissaire Amaury Marsac a l'impression de porter mille ans de noirceur sur ses épaules. Vingt ans qu'il côtoie le mal dans ses manifestations les plus sombres. Il n'en peut plus. Il fuit Paris et part se ressourcer dans le village de ses origines. Mais alors qu'il renoue avec Elsa, son amour de jeunesse, une vieille dame est retrouvée morte chez elle, égorgée et tondue. La victime, c'est Marianne, une figure bienveillante de son passé. Horrifié, Marsac s'impose dans l'enquête. De nouveau happé par les coulisses obscures de l'âme humaine, il va devoir démêler passions amoureuses et superstitions, blessures de l'enfance et cicatrices de l'Histoire jamais refermées.
Un premier roman à la voix originale et finement maîtrisée.
Un polar tout en atmosphère pesante et moments angoissants. Christilla Pelle -Doue l, Psychologies magazine.
Premier roman d'Elsa Roch, un gros coup de cœur à la première lecture, que j'ai autant apprécié à la deuxième. Cela m'arrive d'avoir envie de relire un livre et ce fut le cas pour celui-ci.
Après un court prologue dans le passé qui trouve sa place comme souvent en fin de récit, on fait connaissance avec les personnages principaux et j'ai tout de suite aimé le style. L'auteure fait passer en quelques phrases beaucoup d'émotion et on comprend qu'entre Amaury, Elsa et Manon quelque chose d'intense existe même après dix ans d'éloignement.
J'ai ressenti immédiatement beaucoup d'empathie pour ces personnes très sensibles, avec leurs doutes et leurs fantômes. Amaury flic réputé du 36, Elsa psy à la brigade des mineurs de Tours, tous les deux fatigués de leur boulot, et Manon sœur cadette d'Elsa, une enfant dans un corps de belle jeune femme de 30 ans, personnage solaire de ce roman.
C'est d'ailleurs pour répondre à une lettre de Manon qu'Amaury a décidé de revenir dans la région qu'il a plus ou moins fuit des années auparavant.
Son retour coïncidant avec le meurtre de Marianne Touret, une personne qu'il appréciait particulièrement, il s'impose dans l'enquête au risque de perdre l'amitié d'un flic local qui se laisse aller à la facilité et séduire par les apparentes évidences.
Accompagné d'un jeune lieutenant qui lui sert de chaperon, Amaury s'imprègne de cette ambiance rurale qu'il connait bien, ces hommes rudes, guérisseurs, rebouteux, qui respirent la force mais craignent la malédiction qui semblent frapper les animaux, ces femmes qui sont tout sauf fragiles et connaissent les vertus et les dangers des plantes.
Contrairement aux policier locaux impatients de conclure l'enquête, Amaury prend le temps d'écouter ce que ces Berrichons veulent bien dire et d'entendre ce qu'ils ne disent pas, conscient que la patience et la bienveillance sont les seules façons de comprendre ce qui s'est réellement passé.
Un superbe roman d'atmosphère avec des personnages très attachants.
Mon 1er roman d’Elsa Roch pour une fine descente dans le mal qui ronge les autochtones berrichons.
Dès les premiers chapitres, le prologue nous projette dans un camp de concentration. Une fille de cinq ans. L’immonde, l’infect. Puis le chapitre 1, la découverte du commissaire Amaury Marsac, du 36. Il est à bout. Trop de cadavres sont passés sous ses yeux. Un besoin le pousse à revenir parmi les bocages du Berry lieu de son enfance. Une enfance particulière marquée par la disparition de sa sœur Solène. Il arrive alors qu’un crime barbare vient d’être perpétré sur la personne de Marianne Touret. Cette herboriste était proche quand Amaury a perdu Solène.
Dans la brume berrichonne, la noirceur prend alors ses aises autour d’une kyrielle de personnages. Chacun est porteur d’une lourde charge. Le passé. Leur passé. La violence est souterraine, pesante, jamais gratuite. Peu de liens avec l’époque, l’auteur fait fi de la technologie, de l’hémoglobine gratuite. C’est bien un roman autour des hommes et des femmes, de ce qu’ils ont dans la tête dont il s’agit.
Le cœur de Ce Qui se Dit la Nuit, d’Elsa Roch tourne autour de ses personnages. Tous sont sincères. Ils ont leurs failles. Ils sont pétris de doutes. Le thriller se drape d’un air de roman psychologique et parfois même philosophique où les non-dits et les mensonges confèrent une ambiance particulière. Chaque fêlure, la moindre fissure devient un interstice qu’il faut combler.
Dans une écriture soignée, Elsa (Roch), dessine leurs secrets. Elle les esquisse avec finesse Marianne, Manon la sœur d’Elsa, dont le cerveau a subi un manque d’oxygène à la naissance. Manon est une belle jeune femme. C’est la lumière de ce roman, elle est faite d’innocence, elle voit le monde à travers ses yeux d’enfant. Elle a la fragilité de la flamme d’une bougie, toujours à deux doigts de se sentir souffler. Pourtant elle confère un puissant flot d’humanité. Et il y a Elsa. L’amour inavoué d’Amaury, qui se dévoue à sa sœur. Côté hommes, ils sont plus triviaux. Les deux fils de Marianne, violents et alcooliques. Les Vieux, Ferdinand et Henri sentent le local, le terroir. Des hommes du cru, encore sensibles aux superstitions, à la sorcellerie. Et au milieu, des flics perdus entre conjectures et hésitations. Quand ils s’ouvrent, c’est pour constater leurs errements sur leurs métiers et leurs relations aux femmes.
Nous sommes loin des thrillers violents. Tout est plus subtil. Ce Qui se Dit la Nuit, est un polar. A côté de Marsac, il y a Marianne, sa mort. Avec Marsac, on cherche la vérité sour les rainures, on doute de la faiblesse des uns, de lâcheté des autres. Chacun semble porter ses fautes et ses secrets. J’ai mis de côté ce qui pouvait me réjouir, me faire sourire. Pourtant, le tout est plaisant. Le côté grave confère à ce polar psychologique une onctuosité dramatique. Tout comme les citations de Philippe Léotard, ce blessé de la vie, qui précèdent chaque chapitre. Ils sont délicieux de nostalgie.
Après avoir failli déraper sur une affaire d’infanticide, le commissaire Amaury Marsac est prié par son patron, chef de la P.J. parisienne, de se mettre au vert une semaine. Amaury doit prendre du recul et réfléchir loin de son bureau de Paris.
Tout oublier après le cadavre de trop, vingt ans dans la police à collectionner les «ides» : homicides, infanticides, parricides… A peine quadragénaire, le commissaire Amaury Marsac a l’impression de porter mille ans de noirceur sur ses épaules.
Il part donc se ressourcer dans le village de son enfance, au cœur de la Vallée Noire, dans l’Indre, terre de bocages et de brumes.
Mais le jour de son arrivée, alors qu’il hésite à reprendre contact avec Elsa, son amour de jeunesse qu’il n’a pas vue depuis dix ans, une vieille dame est retrouvée morte dans une maison délabrée. Cette femme, c’est Marianne, une des âmes bienveillantes de son enfance. Marianne a été égorgée et tondue. Horrifié, Marsac s’impose dans l’enquête.
Nous avons là un polar rural qui flirte avec la sorcellerie. Bienvenue dans le village où les rumeurs se propagent à la vitesse d’un cheval au galop.
Ici, lorsqu’un évènement inhabituel survient, tout le monde à son avis sur la question. Les superstitions sont bien ancrées dans l’esprit des gens et si plusieurs faits étranges se produisent, on crie à la malédiction.
On a vite fait de trouver des boucs émissaires ou des coupables à ce meurtre violent sans se soucier de l’enquête policière en cours.
Les passions amoureuses se mêlent à tout ça et la jalousie n’est pas loin. Marsac va s’en rendre compte rapidement lorsqu’il va s’approcher d’Elsa et va devoir composer avec ses rivaux.
L’auteure, Elsa Roch, nous charme par son style léger et poétique. Ces personnages sont fouillés et vrais. On apprend à connaître ces hommes et ces femmes de ce village grâce à leurs pensées, leurs actions et leurs certitudes.
Ce polar rural, plein de suspense, se déguste comme un fruit. Il est à la fois acide et rafraîchissant. Il est surprenant, attachant, vénéneux. J’ai eu plaisir à le lire et je le conseille à tous ceux qui aiment ce genre d’ambiance.
Un grand merci à Elsa Roch et aux éditions Calmann-Lévy pour cette magnifique découverte.
https://lecygnenoirblog.wordpress.com/2017/03/18/elsa-roch-ce-qui-se-dit-la-nuit/
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