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Au début du XXe siècle, alors que la vapeur gagne partout du terrain, une partie du commerce maritime international demeure le monopole des grands voiliers, ces trois et quatre-mâts qui vont, à l'autre bout du monde, charger la laine d'Australie, le salpêtre du Chili, les blés de Californie ou le nickel de Nouvelle-Calédonie. Six à huit mois de mer pour un parcours de tous les dangers : tempêtes de la Manche, calmes tropicaux, latitudes rugissantes et glacées de l'océan Indien et du Pacifique Sud, icebergs et champs de glaces... Et surtout l'épreuve la plus impitoyable : le passage du cap Horn, ce rocher mythique à l'extrémité sud du continent américain, véritable hantise des " cap-horniers " avec son climat glacial, ses vents violents et ses vagues meurtrières. A la barre des grands navires d'acier, on trouve presque toujours de jeunes capitaines, amoureux de la voile, compétents et audacieux. Sans moyens de communication dans l'immensité des océans, ils mènent une vie dure, monacale, souvent tragique. Capitaine à vingt-cinq ans de l'un des plus beaux quatre-mâts français, le Brestois Pierre Stéphan, dont le petit-fils, Roland Paringaux, nous présente les Carnets, fera onze voyages autour du monde, les trois premiers avec sa jeune épouse, Marie-Jo, dont on lira également ici le journal de bord. Leurs témoignages, rares et pleins de vie, nous rappellent cette épopée un peu oubliée, qui prendra fin avec la Première Guerre mondiale.
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