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Dans cette trilogie événement, Penn Cage revient dans un thriller mêlant crimes, mensonges et secrets. L'ancien procureur, aujourd'hui maire de Natchez, a appris tout ce qu'il sait de l'honneur et du devoir de son père, le Dr Tom Cage. Mais aujourd'hui, le médecin de famille respecté de tous et pilier de sa communauté est accusé du meurtre de Viola Turner, l'infirmière afro-américaine avec laquelle il travaillait dans les années 1960. Penn est déterminé à sauver son père, mais Tom, invoquant obstinément le secret professionnel, refuse de se défendre. Penn va devoir se plonger dans le passé de son père. Comprenant que son père a eu affaire à une organisation proche du KKK, contrôlée par quelques uns des hommes les plus riches et les plus puissants de l'état, Penn est confronté au plus grand dilemme sa vie : choisir entre son père et la vérité. Imprégné de l'atmosphère poisseuse du sud, « Brasier noir » marque le brillant retour d'un maître américain du suspense. Tendu, inquiétant et rempli de rebondissements électrisants, ce roman ouvre la saga la plus ambitieuse de l'auteur.
"Si on oblige un homme à choisir entre son père et la vérité, seul l'imbécile choisit la vérité."
C'est à ce choix que va se retrouver confronté Penn Cage, ancien procureur devenu maire de Natchez (Mississippi) lorsque son père est accusé du meurtre de son ancienne infirmière et maitresse, Viola Turner.
Dans un environnement tendu, entre ségrégation, haine raciale et chantage, nous allons suivre Penn Cage tenter d'innocenter son père. Mais plus facile à dire qu'à faire quand ce dernier n'est pas décidé à se laisser aider.
J'attendais beaucoup de ce roman dont j'avais entendu de très bons échos.
Mais si je n'ai pas détesté ma lecture, je n'ai pas été totalement embarquée.
Commençons par les points positifs : l'histoire est bien sombre, un peu glauque, ancrée dans l'Histoire. Les passages relatifs à la ségrégation raciale font froid dans le dos. Le groupe des Aigles Bicéphales, sorte d'extension indépendante du Klu Klux Klan, vous donnerait des cauchemars.
Les personnages de "bad guys" sont très réussis, ils ne sont pas caricaturaux et certains m'ont vraiment filé des sueurs froides !
Le roman est immersif et difficile à lâcher une fois commencé.
Passons à ce qui m'a dérangée maintenant.
Dès le début du roman, j'ai senti des redondances. Untel parle avec Truc, qui lui avoue certaines choses. ensuite, Untel répète à Machin ce que Truc lui a dit, et enfin Machin va répéter à Chose ce qu'il vient d'apprendre. 15/20 pages à chaque fois, tu m'étonnes que le livre fasse 1.200 pages...
Et au final, quand tu refermes le livre, tu te rends compte qu'il y a beaucoup d'hypothèses et peu de vraies réponses. Peut-être un truc pour inciter à continuer la trilogie (et je reconnais que ça me démange d'avoir des réponses à mes questions).
Dernier petit bémol, Brasier noir est le début d'une trilogie mais son personnage principal, Penn Cage, apparait déjà ans plusieurs romans. Les références à ses précédentes aventures sont nombreuses et ont titillé ma curiosité tout au long de ma lecture.
Bilan de cette lecture : du bon mais beaucoup de frustration.
Fascinant ! 1050 pages qui se lisent d’une seule traite. Une vraie découverte que cet auteur inconnu pour moi jusqu’alors. J’ai hâte de lire la suite puisque c’est le premier volume d’une trilogie. J’adore le mélange entre petite et grande histoire. De plus, ce livre écrit avant l’arrivée de Trump au pouvoir fait froid dans le dos. Faire resurgir les meurtres des Kennedy et celui de Martin Luther King au moment de l’après Katrina là où les droits civiques ne sont toujours pas respectés montrent bien tout le chemin qu’il reste à faire pour les noirs dans le sud profond.
Monumental !!!! Et pas uniquement parce que ce polar est une brique de plus de 1000 pages épaisse comme un Petit Robert !
Ce magnum opus est un récit brûlant des haines raciales qui rongent l'Amérique sudiste ( entre autres ) depuis l'ère des droits civiques, années 1960. Avec une vigueur incroyable, il gratte ses plaies qui suintent toujours, pas prêtes à se refermer.
1964 les Aigles bicéphales, ramification encore plus secrète, brutale et radiale du Ku Klux Klan, enchaîne les meurtres atroces de Noirs impliqués dans le combat pour les droits civiques. 2005, dans l'Etat du Mississippi post-Katrina, Viola Turner, une vieille dame noire est assassinée à Natchez où elle venait de retourner après un exil démarrée justement en 1964.
Le procédé classique consistant à alterner passé / présent prend une ampleur inouïe sous la plume survoltée de Greg Iles pour livrer un récit d'une rare complexité et pourtant parfaitement lisible malgré la multiplication des couches, des personnages, des péripéties, jusqu'à un dénouement clair identifiant les modalités et les raisons du meurtre de Viola. On comprend tout, on ne se perd pas, même si la lecture requiert tout de même une certaine exigence d'attention.
Bien évidemment, le lecteur retrouve dans Brasier noir tout ce qu'il attend sur ce thème mais l'intensité y est décuplée par un ultra-réalisme impressionnant : les crimes racistes des Aigles bicéphales font suffoquer, les « méchants » sont grandioses, les personnages en croisade comme le journaliste Henry inoubliables.
Mais ce qui fait de ce roman-fleuve un roman exceptionnel, c'est sa strate tragédie grecque familiale, c'est elle qui touche, qui fait palpiter, vibrer, c'est elle qui incarne. La question de l'héritage est au coeur : héritage de la violence quand on naît dans une famille de salopards, pères, fils, petit fils, difficiles d'échapper à un atavisme bulldozer.
Surtout, il y a le narrateur, Penn, maire de Natchez, ex-procureur, qui veut sauver son père accusé d'avoir tué Viola Turner, son ancienne infirmière. Il est à l'épreuve du feu, voulant sauver à tout prix son père et découvrant au fil de l'enquête les angles morts de sa vie, tous ses secrets, certains terribles. Il voit vaciller la figure de son père, une version médecin d'Atticus Finch, un des citoyens les plus respectés de la ville de Natchez, qui aurait des connexions avec les Aigles bicéphales et refuse obstinément de parler pour se défendre. Ces dilemmes sont déchirants : son père ou la vérité, quel choix possible pour un homme d'honneur ?
Un roman total et flamboyant emplie de rage et d'émotions, très impressionnant, tout simplement magistral. Et ce n'est que le premier tome d'une trilogie. Je compte bien poursuivre avec l'Arbre aux morts.
Un premier opus magistral qui nous plonge dans les méandres d'une enquête qui va remonter aux années 60 avec les méfaits d'une branche extrêmement violente du KKK les aigles bicephales. Nous suivons Pen Cage maire de la ville de Natchez dans les années 2000 qui pour aider son père soupçonnait de meurtre se retrouve avec l'aide d'un journaliste à enquêter sur des meurtres et viols ayant eu lieu 40 ans plus tôt dont les investigateurs sont les aigles bicephales. C'est dense, dantesque, passionnant et profondément émouvant. Les protagonistes sont travaillés et le travail de l'auteur pour rendre crédible son récit est colossal. Il nous plonge la tête la première dans l'histoire de JFK, au KKK, à l'ouragan Katrina... Un énorme coup de coeur !
Repéré depuis un moment sur le #picaboriverbookclub et sur instagram, j'ai mis du temps à me décider à le lire, freinée par la taille du livre, mais au final c'est un immense coup de cœur! Il est difficile de résumer ce livre tellement l'histoire est dense mais je vais essayer de vous donner un aperçu.
Le docteur Tom Cage risque une inculpation pour meurtre, il aurait mis fin à la vie de Viola Turner atteinte d'un cancer en phase terminal. Cette femme a été son infirmière dans les années 60, partie vivre ailleurs, elle avait décidé de revenir à Natchez pour y vivre ses derniers moments. Le fils de Viola, Lincoln est certain que le Dr Cage l'a tuée pour se protéger, pour empêcher Viola de parler. Penn, le fils du docteur et maire de Natchez va tout faire pour sortir son père de cette affaire, quitte à remuer le passé nauséabond du Mississippi des années 60. Un journaliste va l'aider en partageant ses informations sur les Aigles bicéphales, un groupe dissident et ultra-violent du KKK qu'il soupçonne d'être responsable de plusieurs meurtres raciaux non élucidés et qu'il espère un jour réussir à faire condamner.
Les intrigues se multiplient et s'entremêlent, mais Greg Iles réussit à ne pas nous perdre au milieu de toutes ses affaires et ses personnages. La première partie est surtout accès sur le contexte social et politique du Mississippi et de la Louisiane des années 60 avec la terreur imposée par le KKK et la lutte pour les droits civiques, j'ai été incapable d'arrêter ma lecture tellement c'était intéressant et prenant. Ensuite l'affaire du Dr Cage prend de l'ampleur et nous fait aller et venir entre passé et présent, densifiant toujours plus l'histoire en multipliant les ramifications.
Cette lecture est totalement addictive, je vais tout de suite me plonger dans le deuxième tome car la bonne nouvelle c'est qu'il s'agit d'une trilogie.
Gros coup de cœur
LE volume peut faire peur mais je ne les ai pas vu passer ces pages. Mais quel talent !!! quel rythme !! quelle histoire !! gros gros coup de coeur pour l’enquête.
En 1964, en Louisiane, des vétérans qui font partie du Klux Klux Klan se détachent pour constituer un groupe secret, les aigles Bicéphales, avec des objectifs qui vont au delà de la traque des noirs et visent l’assassinat de personnalité importantes. 40 ans plus tard, ce sont des crimes et des viols impunis sur lesquels on revient avec Penn, maire de Natchez, ville dans laquelle ces crimes ont été commis. Son père, médecin respecté de la ville est accusé par un procureur zélé, de meurtre. La victime est une femme noire qui a fuit la ville pour échapper à ces Aigles bicéphales.
Je ne ferai pas l’affront de dire que c’est un roman foisonnant car à 1050 pages on se doute bien qu’il y a du monde : des méchants un peu neuneus purement violents, des flics corrompus, un homme riche qui orchestre tout depuis des années, un procureur véreux, des policiers pas très efficace, le FBI, des journalistes déterminés, des conflits de compétences.
Tout ce petit monde nous offre une superbe enquête. Chaque personnage est travaillé, marqué par son histoire ou celle de sa famille, les liens sont élaborés. L’enquête se déroule de façon tellement fluide, les indices sont donnés à un bon rythme qui évite de tenir trop de choses en suspens. Toutes les étapes sont cohérentes. L’auteur nous donne de quoi nous accrocher au livre délicieuse. Je n’avais qu’une hâte : avancer car le rythme est soutenu, jamais de flottement, toujours de l’action, une révélation, un revirement. C’est juste énorme (je parle du parpaing comme de l’histoire) de nous faire tenir accroché au bout de sa plume durant toutes ces pages. C’est un livre que je voulais sortir depuis longtemps de ma PAL et j’en ai entendu tellement de bien que j’ai eu peur. Mais là il faut foncer, prendre un pied de biche et le soulever de vos PAL. Et en plus ca vous fera travailler les bras pour l’été.
Sujet passionnant mais roman qui comporte des longueurs, avec des scènes ou des situations redondantes, le récit parfois fait un peu du surplace.
L'auteur évite cependant un manichéisme qui aurait été facile sur ce genre de sujet.
Dommage qu'il n'ait pas opté pour un récit plus resserré, d'autant que ce roman est le premier d'une trilogie.
Le second tome sort en janvier 2019 et a pour titre "L'arbre aux morts", un nouveau pavé d'environ 1000 pages en compagnie de Penn Cage.
Brasier noir, sans être autobiographique, est un roman très inspiré par la vie de l’écrivain : Iles habite à Natchez, son père était médecin, sa famille libérale, dans le sens noble du terme ; enfant, son père l’a emmené voir un rassemblement du KKK qui l’a marqué à jamais. Par ailleurs, le livre est dédié à Stanley Nelson, journaliste au Concordia Sentinel, qui rappelle le journaliste Henry Sexton.
Le personnage principal, Penn Cage, successivement procureur, avocat, écrivain à succès, puis maire de Natchez, apparaît dans quatre des romans précédents de Greg Iles, mais ils n’ont pas tous été traduits. J’ai lu, il y a longtemps, Une petite ville sans histoire (Turning Angels), roman dans lequel on retrouve les thèmes récurrents chez Iles (violence, corruption, racisme, impunité, culpabilité, bouc émissaire) et certains des personnages de Brasier noir (Natchez Burning) : Penn Cage, bien sûr, mais aussi le procureur noir Shad Johnson.
Le prologue de ce pavé (1052 pages quand on compte celles de «Un dernier mot » qui inclut des précisions sur les faits historiques et des remerciements) nous plonge en trois pages au cœur de l’intrigue : Penn Cage va raconter l’histoire de son père, Tom Cage, médecin, survivant de la guerre Corée, altruiste qui soigne Noirs et Blancs, pauvres et riches, sans distinction. Mais qu’a-t-il fait dans le courant des années soixante pour que son fils en vienne à douter de lui ?
Les trois chapitres de la brève première partie (pages 17 à 62) se déroulent entre 1964 et 1968. On y rencontre le sympathique propriétaire d’un magasin de musique fréquenté par des musiciens noirs. On fait aussi connaissance avec un petit groupe de Blancs racistes. Frank Knox, leur meneur, trouvant le Ku Klux Klan trop laxiste, crée une branche dure : les Aigles bicéphales. Ils vont torturer et tuer plusieurs Noirs, et aussi quelques Blancs qui auraient pu leur faire du tort…
Tout le reste du roman, la deuxième partie, se déroule sur trois jours, du lundi au mercredi, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il s’en passe, des choses ! Penn Cage raconte à la première personne ses interrogations, ses doutes et ses recherches : il fera tout ce qui est en son pouvoir pour tirer son père du mauvais pas dans lequel il s’est mis. Le docteur Cage est accusé d’avoir tué son ancienne collaboratrice noire, Viola Turner, une infirmière, revenue à Natchez alors que son cancer est en phase terminale. Suicide assisté ? Euthanasie ? Meurtre ? Dans le très rigoriste et religieux Sud, le procureur noir, Shad Johson, qui déteste les Cage pour des raisons personnelles, va tenter de faire arrêter et juger le docteur. Et Tom Cage se tait : il ne se défend pas et refuse de s’expliquer.
Un narrateur à la troisième personne permet de suivre les autres personnages : la mère et la fille de Penn, son père, un journaliste dont le rôle sera crucial, Henry Sexton, la fiancée de Penn, Caitlin Masters, journaliste elle aussi, sans oublier Shad Johson, les membres des Aigles bicéphales et de nombreux personnages horribles ou attachants, selon le cas.
La quête de Tom pour comprendre le silence de son père va entraîner le lecteur dans une sombre époque : le Klan est tout-puissant, le racisme revendiqué et les trois militants pour les droits civiques qui osent s’aventurer dans cet État sont massacrés. Impossible d’en dire plus sans gâcher une partie du récit…
Bien que certains « méchants » soient présentés de manière trop manichéenne, les personnages auxquels on s’attache sont tout en nuances. Les Cage père et fils, Henry Sexton et Caitlin Masters sont habités par le doute et s’interrogent sur leurs limites : jusqu’où pourraient-ils aller pour protéger ceux qu’ils aiment ou satisfaire la passion qui les habite, qu’elle soit personnelle ou professionnelle ?
Ce très long roman se révèle passionnant du début à la fin, et je lirai le prochain tome qui, je l’espère, est en cours de traduction. En donner le titre, c’est déjà révéler un élément important, je ne le ferai donc pas ! Greg Iles utilise toutes les recettes narratives qui font les page-turners (chapitres courts finissant sur un suspens, changement de focalisation, alternance de narrateurs, petites accroches incitatives, etc.), mais elles sont ici extrêmement maîtrisées. Le mélange de faits réels et de la fiction ainsi qu’une solide connaissance de l’histoire américaine viennent encore crédibiliser la trame narrative. Bravo !
Un petit regret : le titre français efface l’évidente allusion au film Mississippi Burning (1989) de Allan Parker qui relate l’enquête du FBI sur le meurtre des trois activistes pour les droits des Noirs dont il est souvent question dans le roman.
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