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Girls, gadgets, exotisme, décors, poursuites automobiles, cascades, répliques laconiques et drôles... Il y a tout cela, il faut tout cela dans un « Bond ». Qui n'a pas en mémoire l'apparition d'Ursula Andress dans Dr. No ? le chapeau mortel d'Oddjob dans Goldfinger ? le parachute Union Jack qui s'ouvre in extremis dans le prégénérique de L'Espion qui m'aimait ? la base de lancement de fusées dissimulée au coeur d'un volcan dans On ne vit que deux fois ?
C'est parce qu'il sait qu'il aura droit à de telles séquences que le public va voir régulièrement, pour ne pas dire religieusement, des « Bond » depuis plus d'un demi-siècle.
Mais on se trompe si l'on pense que le succès de cette série est construit sur des formules. Des formules capables de garder leur pouvoir de séduction aussi longtemps ? Allons donc... Il a bien fallu qu'elles se renouvellent, ou tout du moins qu'elles évoluent. La James Bond Girl d'aujourd'hui n'a plus grand-chose à voir avec celle des années soixante. Les gadgets de l'agent 007 ne signifient plus la même chose aujourd'hui, quand n'importe qui peut communiquer instantanément avec n'importe qui à l'autre bout du monde sur un téléphone portable. Quant à la question rituelle qui consiste à se demander qui, de Sean Connery, de Roger Moore ou de Daniel Craig est le meilleur James Bond, elle est, disons-le, parfaitement absurde. La force du personnage de Bond, c'est précisément le fait qu'il ait pu continuer à exister sans fléchir à travers une demi-douzaine d'interprètes différents. Chaque fois, ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre. Il est, tout simplement, inscrit dans l'Histoire.
L'auteur, Frédéric-Albert Lévy, en analysant ses thèmes majeurs, en se penchant sur ses épisodes les plus marquants et en reprenant les interviews qu'il avait réalisées avec les principaux artisans de la série (acteurs, actrices, producteurs, décorateurs, scénaristes...), montre dans cet ouvrage que malgré le caractère fondamentalement populaire de son succès, tous ces films sont bien plus complexes qu'ils en ont l'air. Et que le Bond de Daniel Craig est toujours James Bond quand il ose déclarer dans Casino Royale qu'il se fiche éperdument de savoir si son martini lui est servi shaken ou stirred.
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