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Battling Siki... Dans les années 20 et 30, Ho Chi Minh, Paul Vaillant-Couturier, Hemingway et Henry Miller ont écrit sur lui, exaltant ses prouesses. Plus près de nous, un lieutenant de Che Guevara lui a rendu hommage en prenant " Battling Siki " pour nom de guerre, dans la clandestinité. Un groupe de rock alsacien et un quatuor de blues de Denver ont aussi choisi de se baptiser comme lui.
Qui était cet homme et qu'a-t-il fait pour devenir ainsi une sorte d'emblème mystérieux des opprimés, des révoltés, des insoumis ?
Ce livre raconte l'histoire de Battling Siki. Un destin magique, ensorcelé. À 7 ou 8 ans, cet enfant du Sénégal est kidnappé par une danseuse hollandaise, qui s'est entichée de lui. Il arrive à Marseille, s'y retrouve bientôt abandonné, commence une carrière précoce de boxeur. puis s'engage pour la Première Guerre mondiale. Il y gagne la croix de guerre et la croix du mérite, retourne sur les rings, où il est opposé au héros du sport français, Georges Carpentier. Il le bat en 1922 et devient champion du monde, à la surprise générale. Mais ce match cause son malheur : pour défendre l'idole nationale, on accuse bientôt Siki d'avoir triché. Les journaux se déchaînent contre cet " Orang-outan ", ce " championzé ", symbole de la dangereuse race noire. Il n'aura d'autre choix que de partir boxer aux États-Unis, où la presse l'attaque encore plus violemment. Cependant, Siki rend coup pour coup. " Vous avez une statue à New York et vous l'appelez Liberté, déclare-t-il publiquement, en 1923. Mais c'est un mensonge. Il n'y a pas de liberté ici - il n'y en a pas ! aucune ! En tout cas pas pour moi. " Provoquant les autorités, il se promène en cape noire sur Broadway, un singe sur l'épaule, comme à Paris il se baladait, deux ans plus tôt, en tenant en laisse des lionceaux. Il se marie avec une Américaine blanche, sans avoir divorcé de sa première épouse, de sorte qu'il est bigame !. Trop de vagues, trop de défis lancés : il est assassiné le 16 décembre 1925, à Harlem, de trois coups de revolver. Il n'a pas trente ans...
Dans un texte vif, engagé et très bien documenté, Jean-Marie Bretagne raconte cette vie brève et magnifique, faite de légendes et de combats. La vie d'un homme qui ne se résignait pas à être traité en inférieur, ni aux États-Unis, ni en France. Il l'a payé cher. mais n'a jamais courbé l'échine.
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