Les livres fondateurs d'une grande dame du polar
Trente écueils menaçants cernent l'île de Sarek en Bretagne. Les habitants superstitieux l'appellent «l'île aux trente cercueils». Une légende les hante : trente victimes doivent mourir en croix dont quatre femmes. Véronique d'Hergemont, venue chercher son fils après quatorze ans d'absence, a la désagréable surprise de voir ses initiales sur les bornes, sur les portes des chapelles et son visage sur un dessin de femme crucifiée ! L'étrange atmosphère des légendes celtes, cette «Pierre-Dieu qui donne mort ou vie», la prédiction sanglante, le monstrueux comte Vorski, voilà de quoi frissonner d'angoisse et de terreur. Arsène Lupin, heureusement, et un petit chien nommé Tout Va Bien, sont là pour affronter la malédiction ! Dans ce roman fantastique, le sens du suspense et de la mise en scène de Maurice Leblanc fait ressortir l'humour du dénouement.
Les livres fondateurs d'une grande dame du polar
En 1902, alors qu'elle n'est qu'une toute jeune fille, Virginie d'Hergemont est enlevée par Alexis Vorski, un comte polonais à la réputation sulfureuse. Ces deux-là s'aiment mais Antoine d'Hergemont, le père de Virginie ayant rejeté toutes les demandes du gentilhomme, celui-ci a inventé ce stratagème pour lui forcer la main. Le mariage a donc lieu mais le père jure de se venger de cette ignominie. Aussi, un an plus tard, quand Virginie met au monde un petit garçon, Antoine l'enlève à son tour. Malheureusement, le yacht sur lequel il fuit sombre en mer et le grand-père et son petit-fils sont déclarés morts. Dévastée, Virginie quitte un mari joueur, violent et volage pour prendre le voile.
Quatorze années plus tard, la jeune femme n'est plus dans les ordres. Elle s'est installée à Besançon où elle mène une vie tranquille, se sachant veuve d'un Vorski mort à la guerre. Pourtant une découverte va venir bouleverser son quotidien. Au hasard d'une séance de cinéma, Virginie voit clairement ses initiales, V.d'H., dessinée sur une cabane quelque part en Bretagne. Aussitôt, elle part pour Le Faouët où ce V.d'H apparaît ça et là, la conduisant vers l'île de Sarek, de sinistre réputation, qu'on appelle l'île aux trente cercueils. Folle de joie, elle apprend que son père et son fils François sont vivants. Mais les retrouvailles qu'elle espère de tout son cœur sont différées par une série d'évènements terribles. L'île est maudite et l'heure de la prophétie a sonné.
De L'île aux trente cercueils, on garde en mémoire la série des années 70 où Claude Jade incarnait à merveille une Virginie d'Hergemont aux prises avec les forces du mal planant sur Sarek. Il y a le même sentiment d'angoisse dans le livre de Maurice Leblanc, du moins dans sa première partie quand Virginie découvre l'île et qu'elle prend connaissance de la prophétie qui annonce trente morts pour trente cercueils et quatre femmes en croix, prophétie qui fait écho à une prédiction faite à son époux qui devait mourir de la main d'un ami tandis que sa femme serait crucifiée.
Île isolée, ambiance mystérieuse, vieilles légendes bretonnes, miracles, trésor caché, morts en série...tout est en place pour faire monter une tension extrême...Et puis plouf ! Alors que dans la série le personnage d'Arsène Lupin n'apparaissait pas, dans le livre il arrive, tel un deus ex machina, pour sauver tout le monde, enfin ceux qui ont réussi à échapper à la mort. Et là, l'aventure prend un tour grotesque. Vieux druide barbu ou noble italien, Lupin est un fat grandiloquent censé apporter une touche d'humour en se jouant du méchant mais il ne fait qu'enlever au charme d'une histoire qui jusque là flirtait avec le fantastique et le mythe, pour en faire une farce burlesque.
Une curiosité, à lire par nostalgie.
Peut-être en attendais-je trop de ce livre et de cette histoire dont je me souviens de la diffusion télévisée fin des années 1970 ?
"Vd'H" et son parcours étrange, sa vie d'une infinie tristesse, sont certes émouvantes. Elle avance vers cette nouvelle phase de son destin, ne sachant pas ce qu'elle va découvrir sur cette île énigmatique, ne craignant plus aucune souffrance du fait de ces précédentes années où elle a vécu, intériorisée, presque recluse, à l'abri des coups, n'attendant pas de miracle de la vie.
L'île, formidablement décrite, hostile, fière, prête à affronter les éléments, l'ambiance particulière de l'histoire, la menace permanente, tout cela est très bien décrit et nous transporte.
Mais j'ai déploré le dénouement, l'arrivée de Don Luis trop subite, trop facile, invraisemblable, je trouve que cette partie du livre gâche l'ensemble. Comme s'il avait manqué à Maurice Leblanc le petit quelque chose qui aurait pu lier les événements.
Et c'est bien dommage...
génial! une pépite! bourré de suspens et un héros toujours aussi epoustouflant!
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Je suis du même avis : l'un des meilleurs de la série.
Plus jeune, je l'ai lu plusieurs fois. C'est le livre de Maurice Leblanc dont j'ai le meilleur souvenir.