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« Je vais t'appeler Aria, à cause de toutes les douleurs et de tous les amours du monde. ».
Téhéran, 1953. Par une nuit enneigée, Behrouz, humble chauffeur de l'armée, entend des pleurs monter d'une ruelle. Au pied d'un mûrier, il découvre une petite fille aux yeux bleus, âgée de quelques jours. Malgré la croyance populaire qui veut que les yeux clairs soient le signe du diable, il décide de la ramener chez lui, modifiant à jamais son destin et celui de l'enfant, qu'il nomme Aria.
Alors que l'Iran, pays puissant et prospère, sombre peu à peu dans les divisions sociales et religieuses, trois figures maternelles vont croiser la route d'Aria et l'accompagner dans les différentes étapes de sa vie : la cruelle Zahra - femme de Behrouz -, qui la rejette et la maltraite, la riche veuve Fereshteh qui l'adopte et lui offre un avenir, et la mystérieuse Mehri, qui détient les clefs de son passé.
À l'heure où le vent du changement commence à souffler sur l'Iran, Aria, désormais étudiante, tombe amoureuse de Hamlet, un jeune Arménien. Mais, lorsque la Révolution éclate, les espoirs des Iraniens sont rapidement balayés par l'arrivée au pouvoir de l'Ayatollah Khomeini et la vie d'Aria, comme celle du pays tout entier, s'en trouve à jamais bouleversée.
Née en 1953 à Téhéran, Aria a eu 3 mères, "une mère qui l'avait abandonnée, une mère qui la battait, et une mère qui l'aimait mais ne savait pas le lui dire".
Recueillie dans la rue par Behrouz, un modeste chauffeur de l'armée, c'est lui qui lui donnera ce nom de garçon, ce nom qui la prédestinera à une vie pleine et tumultueuse. Elle connaitra la misère et le confort, les coups, le rejet et l'amour inconditionnel, et elle grandira au carrefour de plusieurs religions dans un pays en proie à de lourds bouleversements, mais jamais elle ne pliera, forte et déterminée.
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Ce qui me plait dans les Prix littéraires c'est lorsque tout à coup un livre inattendu vient me surprendre et me séduire, lorsque un roman m'envoute et me touche en plein coeur au point de ne pouvoir le lâcher, et c'est bien le cas d'Aria.
Superbe conte persan, c'est une fresque portée par une superbe héroïne, vive et rebelle, qui croise l'histoire d'un pays à la croisée des chemins. Un pays que l'on découvre presque progressiste envers les femmes du temps des Shahs, un pays où cohabitaient plus ou moins sereinement toutes les religions avant l'instauration de la République Islamique, un pays divisé entre riches et pauvres à l'image de sa capitale, fracturée entre nord et sud. Une fracture irréparable qui sera le terreau de la terreur dans laquelle il versera à l'avènement des ayatollahs. Mais au delà de la trame romanesque c'est aussi un livre bouleversant d'humanité avec des personnages forts et attachants. Des personnages complexes aussi, mais aux contradictions parfaitement décrites. Un hymne au féminisme enfin, au pouvoir de l'éducation et à la tolérance, ces valeurs à jamais bafouées par le pouvoir religieux.
Il y a de la poésie dans ce récit et c'est une immersion dans ce pays à la culture riche et à la beauté brute. Une superbe fresque sur les espérances et les désillusions. Dépaysant, captivant et puissant
1953. Behrouz Bakhtiar est chauffeur pour l'armée. Un soir, alors qu'il rentre chez lui par les ruelles sombres et enneigées de Téhéran, il trouve un bébé abandonné, une petite fille aux yeux bleus qu’il ramène chez lui et prénomme Aria.
C’est dans un Iran en plein bouleversement politique que cette petite fille va devoir trouver sa place, d’abord dans les quartiers sud défavorisés, auprès de la femme de Behrouz, Zahra, une mère qui la maltraite en l’absence de son père avant d’être recueillie à l’âge de 6 ans par Fereshteh, une femme riche qui lui permet de suivre des études.
Un jour, sur les recommandations de Behrouz et pour une raison mystérieuse, Fereshteh envoie Aria enseigner la lecture aux filles d’une famille pauvre qui n’ont pas la chance d’aller à l’école. La relation est tendue entre Aria et Mehri, la mère des jeunes filles.
Un beau roman aux personnages attachants qui fait la part belle aux femmes et dont la fin est riche en émotions. J’ai particulièrement apprécié la découverte des recoins de la ville de Téhéran et de sa population multiculturelle.
J’ai néanmoins regretté le manque de détails sur le contexte historique et politique. J’ai passé pas mal de temps à effectuer des recherches sur des groupements, personnages ou évènements cités dans le roman afin de mieux comprendre.
Une magistrale plongée en Iran à travers le bleu des yeux d'une petite fille : un voyage en apnée dans un océan d'humanité fracassé par des vagues violentes de machisme et de fanatisme. Dans les profondeurs abyssales de la terreur apercevoir la beauté d'un pays maltraité et la fraternité d'un peuple escroqué. La puissance de ce texte est aussi de rappeler à une partie de l'espèce humaine, l'immortalité de l'amour des mères et la force indestructible d'une sororité résistante.
Une nuit, Behrouz trouve un bébé abandonné sous un mûrier à Téhéran. Il l sauve et l'élève avec sa femme Zahra, cruelle et violente. Aria trouvera refuge chez Fereshteh, une veuve vivant avec sa domestique. Elle aura la chance de faire des études et se fera deux amis Hamlet et Mitra. Elle finira par croiser le chemin de sa mère...
Les soubresauts de l'Iran rythment ce récit puissant et passionnant. On voit ce pays si riche et si divers basculer dans le fanatisme et l'intolérance. On devine les espoirs déçus,les trahisons, la chape de plomb qui peu à peu s'abat sur le pays et limite les libertés.
L'histoire personnelle rejoint la grande Histoire dans un magnifique roman.
Ce roman est une fresque historique et politique de l’Iran qui court des années 1950 sous le régime du Shah aux années 1980 avec le retour de Khomeini et l’instauration de la république Islamique.
Le régime du Shah, progressiste, libéraliste et ouvert sur l’occident va mécontenter les religieux. Le peuple, à qui on chuchote que le Shah laisse les occidentaux piller les ressources de leur pays, tel le pétrole, se met à haïr les occidentaux installés en Iran, cette haine va s’étendre aux riches hommes d’affaires qui collaborent avec eux. On assiste à la montée du pouvoir religieux qui endoctrine les classes populaires et pousse à la révolte et à la destitution du Shah afin d’installer Khomeini et la république Islamique avec la Sharia qui fait régresser le pays et enferme les femmes dans un carcan religieux.
Nous vivons tous ces évènements en suivant Aria, bébé abandonné à la naissance, trouvé et élevé par Behrouz, chauffeur pour l’armée. Aria vivra ses premières années dans le dénuement le plus total, subissant la maltraitance de Zahra, la femme de Behrouz. Elle sera ensuite adoptée par Feresheth , riche veuve qui lui offrira la sécurité financière et l’accès à l’éducation. Une troisième femme Mehri, plus discrète marquera sa vie.
Un roman édifiant qui nous fait entrer dans l’histoire de l’Iran. Les différents protagonistes, issus de différentes religions, origines ou classes sociales, nous permettent d’avoir des points de vue divergents sur la lente transformation de ce pays. Nous assistons aux sournoises manigances des religieux pour évincer le Shah avec son régime libéraliste et ouvert à l’occident afin installer une république Islamiste, avec le retour de Khomeini, qui referme le pays par sa haine de l’occident et réduit à rien la liberté des femmes, gagnée sous le régime du Shah.
Une belle histoire de femmes fortes qui, à leur façon, tentent de trouver leur place dans un pays qui ne veut leur en laisser aucune.
Cette véritable saga nous offre une vision de l’Histoire de l’Iran à travers la trajectoire d’Aria, bébé abandonné, qui va devenir une femme forte et indépendante dans un pays qui, au contraire, s’effondre, avec le renversement du Shah, le retour de Khomeini depuis l'exil, la montée en puissance des Mollahs et de l’intégrisme, l’intolérance des autres religions... Une révolution islamique vue à travers les yeux de l'héroïne, et les répercussions sur sa vie, sur celle de ses proches. Un roman d’amitié, d’amour, de quête de ses origines, et de secrets avec leurs dangers... inhérents… et, comme la vie ressemble à un conte de fées (dont on sait qu’ils peuvent aussi finir tragiquement), notre protagoniste va rencontrer des adversaires et des alliées, une marâtre cruelle, une marraine bienveillante, et une bienfaitrice de l’ombre. Trois figures qui rappellent aussi les Parques qui tissent les fils de nos destinées... Ces oppositions et protections, ses yeux clairs qui la distinguent et la rendent inquiétante, lui confèrent une force unique, remarquable dans sa différence. Aria la bien nommée, qui fait entendre sa voix solitaire et singulière, puisqu’un aria dans un opéra est, au bout du compte, un « solo » fait pour exprimer « toutes les douleurs, tous les amours du monde »... Qui fera la rencontre de son Hamlet (même si c’est un prénom courant en arménien, traditionnellement attaché à des hommes doux et patients, comment ne pas penser à celui de Shakespeare... pour quelle noble vengeance ?), non sans déchirement.
Une écriture ciselée, délicate comme un bijou précieux, se met au service de cet ouvrage superbe, de cette épopée époustouflante. Un premier roman très réussi, qui n’est pas sans faire écho à de – trop – nombreuses situations actuelles. À lire absolument.
Un premier roman qui met en avant un bébé abandonné sur le sol iranien en 1953 et dont on va connaître son développement à travers essentiellement trois femmes qui vont former son caractère et ses connaissances jusqu’en 1981.
Un roman agréable à lire dans une rêverie triste d’une petite fille et aux tourments d’un pays en proie à la révolution.
Le livre est assez long, sans surprise, sans grande aventure, et on peut aussi déplorer l’absence d’atmosphère d’un Iran de 1953 à 1981. En effet, l’autrice est partie s’installer au Canada toute jeune et n’a pas su, à mon avis, retransmettre l’ambiance, les conditions véritables de la vie à son héroïne.
Mon billet sera bref, ayant lu ce roman il y a plus de quatre mois.
Nous suivons la destinée d'Aria, petite fille abandonnée puis recueillie par un homme mal marié, et par-là même découvrons en parallèle tout un pan de l'histoire de l'Iran, des années 50 aux années 80.
Je ne pourrai donc parler que de ce qu'il m'en reste, notamment mon ressenti.
Je me souviens m'être plongée dans cette histoire avec envie et conviction mais avoir assez rapidement déchanté. J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de longueurs dans ce roman et que l'histoire n'était pas toujours facile à suivre, impression que des pans entiers de la vie de la petite Aria étaient passés sans en dire un mot.
J'ai trouvé la plume parfois un peu lourde, manquant de rythme à certains moments, m'empêchant notamment de m'attacher aux personnages que j'ai trouvé plutôt mal dessinés au final.
En résumé, j'ai trouvé cette lecture assez longue et m'y suis ennuyée.
Lu en avril 2021
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