"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Déchiqueté par les balles de mitrailleuses allemandes, relégué dans un hôpital militaire où l'on peut cacher ce qui reste de son corps martyrisé, Pierre Taillandier acquiert le pouvoir incroyable de s'emparer du corps d'autrui.
Ivre de revanche contre le monde qui lui a volé sa vie et sa jeunesse, Pierre retrouve sa liberté au prix de celle d'autrui. Des tranchées de 14-18 aux camps de concentration nazis, il va mener une longue quête qui, d'aventure en aventure, le conduira, finalement, à répondre à la question qui le hante, qui nous hante tous : « Quel est cet inconnu, en moi, qui dis : Je ? »
Mon coup de coeur 2020! Tout d’abord Merci à Ramsay et Jean-Baptiste Ferrero pour ce cadeau.
C’est un coup de coeur car dès les première pages on entre dans une histoire peu commune avec une narration étonnante. Tout commence par les horreurs de la guerre avec des jeunes envoyés au front, le journal de Pierre et les coupures de journaux relatant l’attentat de Sarajevo et la déclaration de guerre.
Le bandeau avec les fantassins met en avant la grande guerre celle de 14/18, mais il n’y pas pas que cela dans cette histoire. Il y a cette touche de fantastique qui se glisse dans le décor via l’âme voyageuse de Pierre Tallandier.
Dans les tranchées Pierre fauché par les tueuses d’abeilles n’est plus qu’un morceau de corps dont seul le cerveau reste en activité. Il en est réduit à regarder le plafond pendant que ses pensées tournent sans répit comme un manège un jour de fête foraine.
Privé de liberté, d’identité, il entre dans le corps d’un autre et découvre ce pouvoir extraordinaire… revivre à travers un autre! Il va pouvoir exister en laissant son moi initial végéter. Il va expérimenter tour à tour des personnalités différentes allant du beau, du féminin, du raffiné jusqu’à la laideur voire l’ immonde. Il se fera amour, amant, homme, femme, fêtard, assassin, justicier allant jusqu’à vouloir changer le cours des évènements.
Le fait d’alterner le journal de l’un ou l’autre, les coupures de presse, l’histoire racontée par différents personnages donnent un ton différent appuyé par le pas d’écriture différent à chaque fois. L’écriture est plus que maîtrisée j’ai eu recours au dico! Le personnage central de l’histoire est complexe il combat ou prend le dessus sur ce pouvoir allant jusqu’à l’apprivoiser et l’on s’y attache.
Mon ressenti est que Jean-Baptiste s’est investi dans ce roman qu’il a poussé à l’extrême. Il a abandonné les aventures de Fiera pour nous offrir une histoire percutante qui mêle histoire, nazisme, fantastique, aventure, amour et surtout le questionnement sur notre existence. Notre propension à faire le bien, le mal ou à se laisser porter par les évènements. Peut-on s’emparer de l’identité, de la pensée, des sensations, du corps ou de l’âme d’un autre être sans aucun impact sur soi? Lisez vous saurez….
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