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Argentine, un jour de printemps. La narratrice se souvient des vacances passées dans la famille de sa mère lors de son enfance. Aujourd'hui âgée de trente ans, elle ne peut revenir à Buenos Aires sans penser à son rapport passionnel et irrésolu avec ce pays, où son grand-père polonais avait trouvé refuge pour fuir les persécutions en Europe et où sa mère fut élevée. Terre d'exil, de recommencements, l'Argentine est une nation qui accueillit toutes les cultures, toutes les ruptures, telle la fameuse place de Mai où se déployèrent les grandes manifestations de sa bouillonnante existence. Dans ce roman fiévreux, traversé par un style lumineux, Frederika Amalia Finkelstein interroge l'impact de l'Histoire et des événements intimes sur le destin des vies : géographie, langues, mémoire, appartenance, vide, liberté. Il s'agit ici d'une quête poétique sur le mystère d'être soi et d'être de quelque part.
Roman fiction historique et biographique, lecture lu dans le cadre des coups de coeur du mois de Femina.
Un texte court, lumineux, fiévreux et intime d'événements de l'histoire argentine, un lien mystique avec la narratrice. Tourment, manifestation, quête identitaire, Transmission, Mémoire, les Vertiges de Non-dits.
Un roman d'apprentissage que je conseille non pas à cause de la plume de l'autrice mais par le sujet de ce livre.
« Ce livre est une déclaration d’amour et de peur à la vie, à la mémoire, à mon enfance. »
Le lecteur accompagne la narratrice et autrice sur le chemin dans sa quête de racines. Comprendre qui elle est, quel est son passé, sa famille, son amour disparu. Comprendre et surtout, verbaliser pour comprendre.
Comprendre aussi d’où elle vient, car c’est une famille de migrants. L’Argentine est le pays d’accueil de son grand père polonais persécuté comme tous les juifs, et celui de sa mère, avant que cette dernière ne décide de s’installer en France. Frederika, elle, a besoin de retourner à Buenos Aires, retrouver les sources et l’enfance.
Car la narratrice s’interroge sur sa langue maternelle. Est-ce le polonais, l’argentin ou le français ? L’importance de la racine verbale.
« Quelle part de mémoire charrie ma langue ? Et ces changements de langue, en cascade, firent-ils l’effet d’un détraquement de transmission de nos mémoires ? (…) C’est comme si le socle sur lequel je me tiens dans l’existence était bâti sur un sable qui ne cesse de se disperser »
En arrière plan, l’Argentine. Le pays de Diego Maradona, et le chagrin démonstratif de la population le jour de son enterrement. Celui de la situation économique de 2001, « l’année de la pire crise économique », et le retentissement sur Frederika, encore enfant : « le paradis de l’enfance s’est renversé sous mes yeux ; il est devenu en quelques jours un lieu instable et obscur. J’allais me coucher avec une peur nouvelle – des torsions au ventre. »
Cette lumineuse introspection est d’autant plus passionnante qu’elle résonne avec une actualité toute fraîche (celle de l’élection de Javier Milei) et qu’elle permet de particulièrement bien comprendre, de l’intérieur en quelque sorte, l’âme et le fonctionnement du pays.
« L’Argentine, ce pays du gâchis, de la corruption, du manque de sérieux ; ce pays sans futur, condamné aux tragédies économiques et politiques. Un endroit perdu dans le monde, où l’on ne peut rien faire de sa vie, si l’on n’est pas quelqu’un (…) solidement soutenu par une caste ou une famille. »
Un livre court d’un peu plus de 100 pages, une belle écriture sensible et juste, aux accents sincères qui font ressentir au lecteur, ses tourments, ses questions, et surtout son amour pour l’Argentine, avec une extrême lucidité sur tous les dérapages et défauts des argentins.
Une belle lecture !
Merci à version Femina, et aux Editions L’Arpenteur pour cette jolie découverte.
https://commelaplume.blogspot.com/
Livre à entrées multiples, sur l’absence, celle d’une ville de naissance située à 500 kms et dont on rêve la nuit, celle d’une grand-mère et d’un grand-père décédés dont il reste pour l’une des hortensias sur un balcon, pour l’autre une vieille machine à écrire Remington posée sur un bureau, celle aussi d’une mère dont la chambre est devenue celle de la narratrice.
Pour accentuer le fait que cela se passe en Argentine, Frederika Amalia Finkelstein nous place à un moment fort de ce pays, au lendemain de la mort de son héros national, Diego Maradona. Un prétexte supplémentaire pour nous parler de la place de Mai, des manifestations, des disparus, de l’Histoire de ce pays, avec ses failles, ses dissonances, ce pays devenu le sien.
C’est un livre descriptif, nostalgique, une quête de soi à travers le passé de sa famille, l’enfance, les vacances, les amours, le vécu et le ressenti. La narratrice passe de questionnement en questionnement, pour comprendre, se comprendre, se trouver, et tous les chemins sont bons à prendre.
J’ai eu du mal avec l’écriture, les allers-retours, les insertions de poésie et citations que je ne trouve pas toujours à propos, même si j’ai aimé l’ensemble. La construction « en vrac », fouillie, m’a également gênée. Un livre court mais dont la lecture m’a parue ardue.
Un court texte mêlant citations, poésie et prose dans lequel l'autrice évoque son enfance mais surtout la quête de ses racines, de l'Europe de l'Est à la France, en passant par l'Argentine.
J'ai beaucoup aimé les souvenirs argentins, lumineux et dépaysant, un peu moins les passages évoquant la quête littéraire, l'origine de l'écriture et de l'envie d'écrire. Je suis toujours un peu gênée par ces textes contemporains sans réelle construction, comme écrits au fil de la plume (très belle par ailleurs).
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