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On dit d'Amanda qu'elle est la femme de tous les hommes. On dit du Maudit qu'il a dormi dans le lit du diable. Entre eux deux, et face à la violence du monde qui les entoure, ça sera à la vie, à la mort... Partis délivrer la soeur d'Amanda séquestrée par un réseau de proxénètes de l'Est, ils vont s'unir, s'aimer et affronter le mal incarné, celui que tous surnomment Le Boucher.
Des cartels de Bogotá aux sinistres fermes des environs de Zagreb, des palaces de la Côte aux clubs VIP des beaux quartiers parisiens, l'amour sera passionnel, l'épopée sanglante, les corps cabossés et les âmes meurtries...
Un style brutal, de l' action du début à la fin. Et malgré la barbarie omniprésente, on dévore le livre.
Polar efficace comme l'était déjà Le Cramé. L'action est internationale : Colombie, France, Croatie. Les personnages sont bruts, parfois même primaires : tueurs, trafiquants, proxénètes, putes, ... Tous de grands humanistes, pensant d'abord à leurs gueules plutôt qu'à celles des autres. L'Abbé Pierre et Mère Térésa ne sont pas invités à bord. Ça défouraille souvent, ça canarde pas mal dans des salons feutrés, dans des bars louches, dans les rues. Bienvenue dans le milieu. Dans les milieux devrais-je dire : celui des Colombiens n'a rien à voir avec celui des Croates ou celui des Corses ! Les points communs entre tous ceux qui déclenchent les rencontres ? Amanda ! Puis Lucas Murneau.
Ne connaissant pas du tout ces univers, je ne saurais dire si le roman de JO Bosco est crédible, mais peu importe, il va vite, emporte tout sur son passage, véracité éventuelle ou virtuelle, a priori sur le genre et même mes quelques réserves ayant trait à un certain lyrisme stylistique que perso, je n'aime point trop, pour clore un chapitre et maintenir le suspense, du genre : "C'était bon d'avoir des amis, quand même, se disait-elle. Tant qu'ils étaient vivants." (p.84), ou pour parler de son personnage principal :
"Ce surnom [Le Maudit], plane encore, là-bas, dans l'esprit des paisanos. Dans leurs cauchemars. Lorsque, au plus profond de la nuit, retentissent à nouveau les cris de terreur et de douleur des victimes, montent les flammes et l'odeur de chair brûlée, alors que dans le regard de l'homme aux yeux verts, flambent les feux de l'enfer. On l'appelait le Maudit." (p.22)
Oubliées ces réserves donc parce que l'écriture de JO Bosco n'a pas besoin de ces artifices pour être efficace. Il sait créer une tension qui monte inexorablement et un suspense qui prend le même chemin en côte. Sans fioriture, il va doit au but, même s'il se réserve quelques pages plus douces sur la relation entre Le Maudit et Amanda, sur certains paysages. Langage direct, parfois cru, juste ce qu'il faut pour aimer son livre et ses personnages même si de prime abord leurs métiers n'incitent pas à la sympathie et encore moins à l'empathie :
"Le Corse voulut savoir où se trouvaient ses chefs, plus encore le fameux Croate. Il dut faire griller un deuxième Albanais pour le pousser à parler. Le lieutenant avait trop peur des siens, il fallut opérer différemment avec lui. Un des amis du village lui versa une casserole d'eau bouillante sur les couilles, il finit par donner l'adresse de ses chefs, mais jura ses grands dieux qu'aucun d'eux ne savait où se trouvait le Croate." (p.176)
Excellent polar des éditions Jigal dans lequel vous pouvez plonger sans risque de déception, sauf à ne pas aimer le genre, mais là, vous êtes avertis, c'est dur pur, du vrai !
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