"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Août 2015 - Autoroute A 10 Deux hommes au volant de leur berline roulent à vive allure et provoquent un accident d'une violence inouïe : une femme est tuée sur le coup, sa fille de 5 ans est grièvement blessée.
Lorsqu'il apprend le drame, Yann Rocher - officier de police, et père de l'enfant - est en service ; il est dévasté.
Les conducteurs s'en sortent avec quelques blessures...
3 ans plus tard...
Février 2018 - Lyon Des braqueurs attaquent une bijouterie du centre-ville ; la police judiciaire est saisie. Durant l'enquête, la capitaine Poirier remarque des similitudes avec d'autres braquages commis dernièrement en France.
L'organisation sans failles des malfaiteurs ressemble à celle des militaires ou... des policiers, ce qui attire l'attention de l'Inspection générale de la Police nationale.
De son côté, Yann Rocher, désormais chef de la BAC Nuit, à Colombes, a toujours la même idée en tête : venger sa fille, Mia.
Et pour cela, il est prêt à tous les compromis...
Après avoir lu Burn out et Artifices, du même auteur, je disais : « Je peux assurer que, pour ma part, commencer ce livre m'a forcé à m'y coller jusqu'à son terme ! Une belle réussite, une belle invitation à suivre cet auteur et son commandant le Guenn ! » J’ai donc accepté la possibilité que me proposaient les Editions Flamant Noir et NetGalley de découvrir ce titre « Affaires internes » de Didier Fossey. Mais je suis resté un peu sur ma faim. Je croyais pouvoir y suivre le commandant Le Guenn, tête centrale des opus précédents. Dépité, j’ai remis au lendemain puis aux lendemains des lendemains, l’écriture du billet à propos de ce livre. J’ai eu tort. C’est mon attente qui était à reconsidérer, pas le talent de l’auteur. Je me dois de rendre justice à Didier Dossey dont le maniement de la langue semble couler de source, reste fluide, naturel, direct et pourtant nuancé et porteur de bien des sentiments, parfois contradictoires que l’auteur met dans la tête et le cœur de ses personnages. C’est travaillé, efficace.
Avec Affaires internes, on a un polar qui pose de bonnes questions. Jusqu’où peut-on aller pour atteindre son but ? La fin justifie-t-elle toujours les moyens ? Spontanément, je répondrais ‘NON’, bien sûr. Mais à y regarder de plus près, ne trouverais-je pas des circonstances atténuantes aux dépassements du permis ? Des raisons d’au moins m’interroger sur ce qui conduit à de telles décisions ?
Dans ces « Affaires internes », on fait la connaissance d’un chef de police, responsable des équipes BAC de nuit, Yann Rocher. Ce flic reste marqué par la disparition accidentelle de sa femme, victime collatérale de la connerie gonflée de deux mecs aux egos surdimensionnés cherchant à s’installer en vainqueur d’une course poursuite de voitures. Deux tarés qui s’en sortiront sans trop de mal mais laisseront une gamine, la fille de Yann Rocher, lourdement handicapée et sans maman ! Yann connaît les responsables. Une soif de vengeance le submerge de plus en plus. Jusqu’où ira-t-il ? L’idée d’un flic quelque peu cabossé n’est pas nouvelle dans la littérature de ce genre. Peut-être révèle-t-elle une réalité plus courante que ce que ne laisse transparaître les discours pontifiant des responsables de police ?
Pour Yann, la vie continue. Elle ne sera jamais comme avant. Et parallèlement à ce poids, ce souvenir atroce qui le ronge, il doit s’occuper de nouvelles enquêtes dont la série de vol à mains armées qui sévit dans toute la France. Pas simple de vivre son boulot de flic tout en se ménageant le temps d’être très présent auprès de sa fille handicapée ! Les trois personnages, le flic, le père et le pétri de vengeance doivent se partager une seule et même carcasse, le corps, les faits et gestes de Yann Rocher, border line de son état. Le personnage sera attachant tout au long du récit même s’il est torturé et limite, limite à plus d’une page.
On a donc affaire à un bon polar, parfaitement maîtrisé par une plume qui donne de croire et aux faits, et aux ressentis des protagonistes. Un bon moment de lecture ! Merci aux Editions Flamant Noir et à NettGalley pour cet envoi et mille excuses pour la lenteur de ma réaction qui était une injustice vis-à-vis de l’auteur et un manque de courtoisie envers la maison d’éditions et NetGalley. Puissent-ils me pardonner.
Je recommande ce livre et le recommanderai sur tous mes réseaux sociaux habituels.
9/10
Août 2015, sur A 10, deux voitures font la course. Dans l'une d'elles se trouvent Isabelle et sa fille Mia, 5 ans. L'accident est très violent. Il se solde par un mort, Isabelle, un blessé très grave, la petite, et deux blessés légers, les conducteurs. Le brigadier Yann Rocher est prévenu, Mia est sa fille.
À Lyon, février 2018, on signale le braquage d'une bijouterie boulevard Herriot. Le Major Bichet pense à consulter le logiciel ANB (AnaCrim) qui permet de faire des comparaisons, d'analyser des données sur les méthodes employées. Le logiciel ressort cinq braquages possiblement "identiques".
Le chef, Yann Rocher de la BAC de nuit à Colombes n'a qu'une chose en tête, sa fille. Il veut la venger et l'aider, coûte que coûte, à vivre mieux. Parviendra-t-il à assouvir ses espérances ?
Il y a une addiction complète dès que l'on commence à lire. Livre court mais aucun détail ne manque. Didier va à l'essentiel, pas de fioriture pour faire un livre plus gros. J'aime !
On va de surprise en surprise en suivant trois scénarios qui s'emboîtent à merveille. Au début, on ne comprend pas le lien et fur et à mesure, l'auteur nous amène vers le mot fin. Cette technique nous oblige à tourner les pages très vite.
Un conseil, si vous aimez les bons polars, en voilà un.
Chronique complète : https://vie-quotidienne-de-flaure.blogspot.com/2020/08/Affaires-internes-Didier-FOSSEY.html
Didier Fossey ex-flic connaît bien le monde sur lequel il écrit désormais. Ses polars avec son héros récurrent, Boris Le Guenn sont très réalistes et excellents. Affaires internes se passe de Boris (juste un clin d’œil) et n'en pâtit point. Yann Rocher, chef de la BAC de nuit de Colombes peine à se remettre du grave accident de Mia sa fille et tente tout pour qu'elle puisse surmonter les séquelles inévitables. Son désir de vengeance ne l'a pas quitté même si son boulot de nuit et ses visites fréquentes à Mia lui prennent beaucoup de temps.
Didier Fossey décrit le quotidien des flics de la BAC, la descente d'un homme qui est confronté au pire tous les jours et même dans sa vie personnelle. On sent qu'un rien peut faire sombrer Yann Rocher. Il est sur un fil : il peut chuter du côté obscur des flics ripoux ou rester du bon côté. L'équilibre est instable et précaire. La tension du roman est d'une part dans le personnage de ce flic prêt à presque tout pour sauver sa fille, gardera-t-il assez de force pour mener de front sa vie personnelle, sa vie professionnelle et son envie de vengeance ? Elle est aussi dans l'affaire des braquages dont on se demande comment elle va venir rejoindre la vie du major Rocher. C'est bien fait, l'auteur fait monter le suspense lentement mais sûrement. Les 40 dernières pages sont tendues au point de ne pas pouvoir s'arrêter, et pourtant, point de courses poursuites, de bruit et de fureur, non c'est beaucoup plus subtil et mieux amené. Excellent, comme d'habitude avec Didier Fossey : 190 pages auxquelles il ne manque rien et dans lesquelles rien n'est superflu. Pas de délayage pour faire "gros", pas de digressions inutiles. Tout ce qui est écrit est clair, net, précis et utile à l'histoire ou aux personnages. Tout ce que j'aime.
Il écrit là son septième roman, j'en ai lu 6, c'est dire si vous pouvez y aller les yeux fermés.
PS : j'aime beaucoup la maison Flamant noir, ses auteurs et le soin apporté aux livres. L'éditrice fait un beau travail qui se ressent dans la lecture ; par exemple, le choix de la police d'écriture sur ce roman.
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