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Un magnifique roman choral et sociétal qui se lit dans un seul souffle. Page des Libraires« On ne choisit rien, on ne fait que mettre ses pas dans le chemin tracé, on accomplit toujours ce que l'on est. »C'est dans l'euphorie d'un monde à reconstruire, en 1924, qu'Irène rencontre Georges. Elle est serveuse, il est menuisier aux studios de cinéma, et ressemble à s'y méprendre à Rudolph Valentino, ce qui en chavire plus d'une. Le temps d'une valse sur les bords de Marne, ils tombent amoureux. Leur fille aînée, Arlène, fera partie pendant son enfance du carré magique : à ses côtés, il y aura Daniel, qui se destine à Saint-Cyr, et Thomas et Marie, les jumeaux de bonne famille. Ils sont inséparables. Mais Arlène n'est pas comme eux. Malgré son humble extraction, elle va s'évertuer à être l'une des premières femmes ingénieurs atomiques en France. Ce qui n'est pas sans embûches. Ce qui n'est pas sans sacrifices. Chassé-croisé d'amours éperdues, de destinées funestes et de rendez-vous manqués sur fond de bouleversements sociaux et politiques, À dieu vat est aussi l'épopée d'un siècle : celui d'une jeunesse fracassée par trois guerres successives, des filles qui voulurent échapper à leur condition, et des gens modestes qui eurent de l'ambition. Une grande saga pour sourire, pleurer, être emporté. Le Parisien
En juillet 1924, dans l’euphorie d’un monde à reconstruire, dans une guinguette en bord de Marne, une jeune serveuse Irène va rapidement s’éprendre d’un superbe danseur, Georges, ressemblant à s’y méprendre à Rudolph Valentino. Ce beau jeune homme est menuisier aux studios de cinéma Pathé.
Il trouve pour sa belle un travail de couturière aux studios et ils se marient bientôt à la mairie de Joinville. Avec la crise, la production à Joinville diminue et, heureusement, Irène fait de la couture à domicile, notamment chez Madeleine Jansen dans son immense maison de Saint-Maur. Elle fait connaissance également avec l’amie de Madeleine, Jeanne, héritière de la moitié de la banque Schmidt Frères et mariée avec un Virel d’Epernay dont la maison de champagne est renommée.
Irène, Madeleine et Jeanne se retrouvent enceintes. La première accouche d’une fille, Arlène. Le même jour, le 17 juillet 1928, avec dix minutes de retard, Madeleine donne naissance à un garçon, Daniel. Un mois plus tard, Jeanne mettra au monde des jumeaux Thomas et Marie.
Dans À Dieu vat, Jean-Michel Guenassia nous fait partager les vies aux destins emmêlés de ce quatuor, sur quatre décennies. Ce carré magique d’amis grandit entre la région parisienne et Dinard, où tous passent leurs vacances d’été dans la propriété des Virel qui domine la baie depuis la pointe de la Malouine.
À Dieu vat, est un véritable roman choral et sociétal, chassé-croisé d’amours éperdues, de destinées funestes et de rendez-vous manqués sur fond de bouleversements sociaux et politiques, une saga qui traverse les années, où vies intimes et grande Histoire s’entremêlent.
À travers le personnage d’Arlène, l’héroïne du roman, cette enfant surdouée, aînée d’une famille modeste, qui devra lutter encore et encore pour s’émanciper et tenter de devenir l’une des premières femmes ingénieurs atomiques en France, l’auteur raconte à la fois les combats des femmes et la fabrication de la première bombe atomique française.
Arlène, féministe dans l’âme, est dotée d’une force de caractère hors du commun !
On ne peut qu’être admiratif devant les efforts qu’elle fournit, dans un premier temps pour échapper à sa condition sociale et poursuivre ses études, puis pour s’imposer en tant que femme à une époque, pas si lointaine, où certains métiers, notamment scientifiques étaient réservés uniquement aux hommes. Il faut dire qu’Arlène, toute jeune ado, a trouvé près des gravats d’un immeuble éventré par une bombe, un livre gisant dans le caniveau : Calcul des probabilités, d’Henri Poincaré. Après l’avoir lu et avoir décodé ce qu’elle peut, elle se dit que c’est dans cette voie qu’elle doit aller. Elle n’en dérogera pas !
La vie des trois autres amis est également loin d’être linéaire. Daniel veut être soldat comme son père, Marie a une âme d’artiste et Thomas ne rêve que de poésie. Eux aussi devront se frotter aux conditions de l’époque et aux exigences de la société et des parents. Pour l’un d’entre eux ce sera fatal et la vie des autres en sera perturbée à jamais.
C’est ainsi qu’à plusieurs reprises, dans des situations critiques, la seule solution semblant possible est de s’en remettre à la Providence après que le nécessaire a été fait et qu’advienne que pourra : À Dieu vat…
Dans la même veine que Le club des incorrigibles optimistes, Prix Goncourt des Lycéens en 2009, ou Les terres promises, avec À Dieu vat, Jean-Michel Guenassia, en nous contant les péripéties de ces quatre jeunes gens aux destins emmêlés, nous fait traverser les années.
Dans ce dernier roman, nous découvrons une jeunesse fracassée par trois guerres successives, des filles et des gens modestes voulant échapper à leur condition, mais aussi et c’est à mon avis ce qui fait la grande valeur et la puissance de ce roman, nous suivons un pan de notre histoire plutôt méconnu, peut-être volontairement. Il s’agit tout d’abord, du premier essai de bombe atomique française le 13 février 1960, dans le sud du Sahara algérien sur la base de Reggane. Le statut de colonisateur de la France expliquant la possibilité de telles expériences dans le sud du pays. La bombe avait une puissance trois fois supérieure à celle d’Hiroshima. Je n’ai pu m’empêcher de penser à ce film impressionnant de Christopher Nolan, Oppenheimer...
Suivront d’autres essais nucléaires sur le même site ou celui d’In Ekker pour une expérimentation d’essais souterrains. Celui du 1er mai 1962 ne se passera pas comme prévu… Le problème des contaminations radioactives est soulevé et aiguisera l’imagination de l’auteur, lui permettant de terminer sa saga en un véritable thriller aussi angoissant que palpitant.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/01/jean-michel-guenassia-a-dieu-vat.html
Cette magnifique fresque romanesque permet de suivre le destin de 3 familles sur 3 générations frappées par 3 guerres. J'ai lu avec passion 30 ans de vie de 3 enfants survivants d'un quaduor enfantin. Le tourbillon de leurs vies s'imbrique au rythme endiablé de l'Histoire : la guerre d'Algérie, la course au nucléaire, l'émancipation féminine, le déterminisme social et la difficulté d'accorder son pardon
L' écrivain distille avec grâce la nostalgie de ce temps qui passe.
L'histoire
C’est dans l’euphorie d’un monde à reconstruire, en 1924, qu’Irène rencontre Georges. Elle est serveuse, il est menuisier aux studios de cinéma, et ressemble à s’y méprendre à Rudolph Valentino, ce qui en chavire plus d’une. Le temps d’une valse sur les bords de Marne, ils tombent amoureux.
Leur fille aînée, Arlène, fera partie pendant son enfance du carré magique : à ses côtés, il y aura Daniel, qui se destine à Saint-Cyr, et Thomas et Marie, les jumeaux de bonne famille. Ils sont inséparables. Mais Arlène n’est pas comme eux. Malgré son humble extraction, elle va s’évertuer à être l’une des premières femmes ingénieurs atomiques en France.
Ce qui n’est pas sans embûches. Ce qui n’est pas sans sacrifices.
Chassé-croisé d’amours éperdues, de destinées funestes et de rendez-vous manqués sur fond de bouleversements sociaux et politiques, À dieu vat est aussi l’épopée d’un siècle : celui d’une jeunesse fracassée par trois guerres successives, des filles qui voulurent échapper à leur condition, et des gens modestes qui eurent de l’ambition.
Une épopée pleine de tendresse de personnages exceptionnels qui voguent sur l'existence en cherchant à ne jamais être abîmés par elle.
Depuis son « Club des incorrigibles optimistes » (2009) Jean-Michel Guenassia affectionne les amples fresques habités de personnages chahutés par les convulsions de l'histoire.
C'est autour d'une figure féminine que s'organise son dernier opus.
Arlène est née dans un foyer modeste d'une mère couturière et d'un père menuisier volage et absent aux faux airs de Rudolph Valentino.
Très douée pour les études, elle se prend de passion pour les mathématiques et entend bien devenir ingénieur, un fantasme dans une société dominée par les hommes.
Même sa mère s'oppose à son projet mais la petite a un fort caractère et fera fi des obstacles.
Par les hasards de la vie, elle grandira auprès de trois enfants de son âge issus de familles aisées de Saint-Maur.
De l'amour aux désillusions en passant par les amitiés, les trahisons, les rancœurs, la jalousie, la vengeance, Jean-Michel Guenassia liste toutes les passions humaines sur fond de trois conflits (la Seconde Guerre mondiale, les guerres d'Indochine et d'Algérie) conférant un côté fourre-tout à son récit centré autour d'Arlène, incarnation de la condition de la femme.
Les pages les plus intéressantes concernent les essais nucléaires effectués dans le désert algérien qui ont irradié des centaines de personnes. Un épisode peu connu de notre histoire qui fait froid dans le dos parce que le secret a été bien gardé par l'État français.
Comme si Hiroshima et Nagasaki n'avaient pas eu lieu.
En 1924, dans l’euphorie qui suit la première guerre mondiale et où tout est à reconstruire, Irène, serveuse, fait la connaissance de Georges, menuisier aux studios de cinéma. Georges est beau, cultive sa ressemblance avec Rudolf Valentino et s’offre un succès immense auprès des femmes.
C’est Irène qui va le conquérir, l’épouser et ils auront une fille Arlène, mais Georges est tout sauf un homme fidèle, passe son temps à batifoler, mais revient toujours. A chaque retour au bercail, une nouvelle grossesse se profile, mais toujours une fille au grand désespoir de Georges qui rêvait d’un rejeton mâle qu’il aurait appelé… Rudolf bien sûr.
Arlène va faire la connaissance de trois autres enfants : Daniel, et les jumeaux Thomas et Marie, ils formeront ce que l’auteur appelle le carré magique. A la différence d’Arlène, les trois autres sont nés dans des familles bourgeoises, très riches avec l’esprit de classe bien chevillé au corps.
Arlène grandit le nez dans les livres et les études, elle veut s’en sortir, au grand dam de sa mère qui préfèrerait qu’elle aille travailler pour nourrir la famille, car Georges a disparu, pendant la seconde guerre mondiale, mais Irène refuse de l’admettre…
On va suivre le carré magique qui rivalise pour avoir les meilleurs notes, Arlène pouvant continuer grâce à l’aide de sa grand-mère (et il ira même jusqu’à demander une bourse en tant qu’orpheline de guerre dans le dos de sa mère) mais un drame va séparer leurs existences ainsi que les dogmes de l’époque : pas de mésalliance, quitte à faire des choix de vie de couples catastrophiques… Hors de question d’être un artiste, on doit viser des hautes fonctions comme papa…
Jean-Michel Guenassia nous propose une traversée du XXe siècle, à partir de 1924, les guerres qui vont suivre, Indochine, Algérie, sur fond de politique du général de Gaulle qui souhaite « se débarrasser des colonies » et ceux qui tiennent à l’Algérie française, OAS, attentats règlements de compte, pendant qu’Arlène finit par entrer au CEA et participe aux travaux permettant d’accéder à la bombe, au grand dam de son époux pacifiste.
L’auteur décrit très bien le milieu machiste de l’époque, les préjugés, les carrières scientifiques étant réservées aux hommes, c’est bien connu, elles ne sont pas capables de donner des ordres à des hommes qui de toute façon de ne leur obéiront pas, autant se lancer dans l’enseignement… Arlène devra composer constamment entre carrière et vie familiale, mari, enfant…
Les choses ont changé, certes, mais ce n’est pas si vieux et ce récit fait beaucoup réfléchir sur cette évolution et se rendre compte que tout n’est pas forcément acquis en ce qui concerne les droits des femmes.
J’ai bien aimé ce roman, qui se dévore, comme toujours avec l’auteur et s’achève de manière un peu étrange, laissant supposer qu’on peut s’attendre à une suite. Je mettrais un petit bémol, toutefois, une frustration, car je n’ai pas réussi à aimer Arlène, certes je l’ai admiré pour son opiniâtreté, mais sa personnalité m’a irritée et l’autre personnage féminin, Marie m’a encore plus déconcertée, les personnages masculins, tel Daniel, Saint-cyrien comme papa, sont mieux campés mais sans plus, car ils n’arrivent pas à s’affirmer et à faire le choix de vie auxquels ils aspirent. Sous le poids des normes de l’époque, on plie ou on se suicide si le sacrifice exigé par les parents est trop grand.
J’ai adoré « Le cercle des incorrigibles optimistes », ainsi que la suite « Les terres promises » que j’ai dévoré l’hiver dernier et pas encore chroniqué (c’était ma pire période sur le plan santé) alors… J’ai comparé et je n’aurais probablement pas dû… car c’est un bon livre quand même et je lirai sûrement la suite.
J’aime la plume de Jean-Michel Guenassia, que j’ai découverte avec « La valse des arbres et du ciel » consacré à Vincent Van Gogh et il me reste encore dans ma PAL, « La vie rêvée d’Ernesto G »
https://leslivresdeve.wordpress.com/2023/12/09/a-dieu-vat-de-jean-michel-guenassia/
1924, Irène rencontre Georges, beau comme Rudolph Valentino, dans une guinguette des bords de Marne. Une première fille naîtra, Arlène, quasi en même temps que trois autres enfants, Daniel, les jumeaux Thomas et Marie, nés eux dans des familles très riches dont les mères se lient avec Irène qui travaillent pour eux comme couturière. C'est l'histoire de ces quatre enfants que l'on suit, de leur naissance jusqu'aux années 1960.
Dès les premières pages, le lecteur est pris dans un tourbillon de mots empli de personnages, de détails, d'événements. Cela m'a donné le tournis, j'ai mis du temps à entrer dans cette narration très dense faite de paragraphes compacts et de paroles dialoguées directement insérées dans le corps du texte. J'ai quand même fini par poser mes yeux sur les personnages et leurs parcours.
Jean-Michel Guenassia brasse beaucoup de sujets historico-sociétaux qui dressent un portrait grand panorama d'une France en pleine évolution : l'Occupation durant la Deuxième guerre mondiale, les guerres coloniales d'Indochine et surtout d'Algérie ; la condition féminine, le développement du nucléaire, les débuts du CNRS et du CEA ( Commissariat à l'énergie atomique ), le redémarrage économique des Trente glorieuses, entre autres.
Mais ce n'est pas ce contexte qui guide à proprement parler les pas des personnages, il est là, présent comme une toile de fond discrète mais marquante. Ce n'est pas la politique qui les anime. Ce sont leur famille, leurs valeurs, leurs idéaux. Ce sont leurs émotions qui font avancer le récit : amours, amitié, trahisons, haines, rapprochements, rancoeurs, des montagnes russes sur quatre décennies.
Et c'est Arlène qui constitue le coeur central du quatuor. Un beau personnage de femme, surdouée des mathématiques mais en butte à une société patriarcale doit se battre de façon insensée pour mettre un pied dans la porte et devenir qui elle veut, à savoir ingénieure. L'auteur a le sens des situations et des portraits : Thomas le poète incompris, Marie l'intransigeante, Daniel droit dans sa tête mais déchirée en son coeur, Arlène déterminée et secrète.
Le récit est tellement vivant, détaillé que lorsque Guenassia raconte ses quatre vies dans le siècle, on a l'impression que ce sont des biographies placées sous le signe du Destin. A Dieu vat, locution utilisée par les marins pour annoncer que le bateau va virer de bord et se positionner face au vent. Et les personnages vont souvent devoir virer de bord pour affronter avec dignité un destin qui se joue d'eux, parfois cruellement, y compris sur la génération suivante.
Reste qu'une fois ce copieux roman choral refermé, j'ai eu du mal à savoir si j'avais vraiment apprécié ma lecture, à la hauteur d'autres romans de l'auteur. Plusieurs semaines après, il me reste une sensation de trop plein qui m'a empêchée de réellement fixer les péripéties et de m'attacher aux personnages. le tournis initial ne s'est en fait jamais totalement dissipé, malheureusement.
Comment ne pas succomber aux avances de ce danseur qui cultive sa ressemblance avec Rudolf Valentino ? Il ne faudra pas beaucoup d’insistance pour que le couple se forme et que la jeunesse se fasse oublier devant les responsabilités de parents.
En fait, c’est surtout la jeune mère qui endossera ce rôle et tachera de faire bouillir la marmite en mettant à profit ses talents de cousette. C’est ainsi qu’elle proposera ses services à Madeleine, dont l'aisance financière lui permet de s'offrir les services d'une couturière personnelle et avec qui elle deviendra amie. Arlène, sa première fille est née à quelques heures près en même temps que Thomas et Marie, les jumeaux de Madeleine. tout comme le petit Daniel, issu d'une famille de militaires. Les quatre enfants grandiront ensemble et aux histoires d’amitié succèderont d’autres troublantes émotions. Des jours heureux mais aussi des drames émailleront ce parcours qui débute peu avant la seconde guerre mondiale, avec au coeur de l'histoire le destin exceptionnel d'Arène qui malgré ses origines modestes et le fait qu'elle soit une femme parvient à se faire une place dans le monde scientifique.
Une fresque comme sait si bien nous les compter Jean-Michel Guenassia, qui nous plonge avec bonheur dans notre histoire nationale tout en illustrant le propos par le destin de personnages que l’on adore suivre le long de leur parcours.
En saura-t-on plus sur leur avenir, eux que l’on quitte alors qu’ils arrivent à leur troisième décennie ?
À Dieu vat, titre laconique pour un roman (trop ?) touffu de 490 pages. Son auteur, Jean-Michel Guenassia, nous fait survoler l’histoire d’une nation de 1918 jusqu’aux années 60, et ce n’est pas terminé car la dernière page laisse supputer une suite !
Tout débute avec la rencontre d’Irène et de Georges, presque sosie de Rudolph Valentino. De ce couple bancal naitront quatre filles avant la disparition de leur père mort au champ d’honneur dans les Ardennes.
Au commencement, malgré la guerre et les difficultés, on cherche à être tout simplement heureux en dansant sur les bords de Marne.
Puis viennent les enfants, nés dans trois familles différentes, dont le destin va nourrir ce gros roman.
Arlène, l’aînée d’Irène et Georges, se distingue par un caractère fort et une intelligence au-dessus de la moyenne. Elle a l’ambition de devenir ingénieure, métier principalement masculin. Son destin croise celui de Daniel, né le même jour mais dans une famille de militaires ainsi que celui des jumeaux Thomas et Marie, enfants de la bourgeoisie aisée.
Après avoir été très proches, les quatre amis vont s’éloigner, suivre des chemins différents. Les années d’insouciance des trente glorieuses se terminent, voilà la période troublée de l’occupation. Les destins des quatre héros suivent les secousses de l’histoire et poursuivent leur propre chemin, avec obstination. Quand Daniel veut intégrer Saint-Cyr selon la tradition familiale, Thomas préfère aux études la poésie. Quant à Marie, qui choisit la voie artistique, c’est en femme libre qu’elle entend vivre. Mais c’est Arlène qui, malgré ses origines modestes, domine le groupe. Opiniâtre, elle deviendra ingénieure et travaillera pour le Commissariat à l’Energie Atomique et sera des premiers essais dans le Sahara Algérien.
L’amour, le ressentiment, la jalousie vont agiter le quatuor qui se délite, se reconstitue au fil des années et des évènements.
Des enfants naissent, Laurent et Thomas, qui vont prolonger les relations d’amour et de haine de leurs parents.
Beaucoup beaucoup de personnages dans cette grande saga familiale sur fond historique, de quoi se perdre par moment, et je me suis davantage attachée au combat que mène Arlène pour s’imposer dans un monde professionnel exclusivement masculin en gardant sa liberté.
L’histoire vient parfois en filigrane dans l’histoire humaine et mouvementée du quatuor, guerre d’Indochine, évènement d’Algérie, et, surtout, c’est la découverte des essais nucléaires durant et après la guerre d’Algérie qui est fouillée. On apprend leur dangerosité encore mal maitrisée à l’époque, les cafouillages techniques, le secret qui les entoure et la découverte des contaminations radioactives gardées secrètes. Une histoire que je connaissais peu, habilement documentée par Jean-Michel Guenassia.
Malgré cette grande fresque historique et le destin mouvementé de ses personnages, j’ai eu du mal à me concentrer sur l’histoire, et mon intérêt s’est relâché devant les longueurs et les invraisemblances du récit.
J’ai trouvé qu’il manque à ce roman le souffle épique d’un Pierre Lemaitre ou d’un Lionel Duroy et, si Jean-Michel Guenassia donne une suite à « A Dieu vat » je ne m’y plongerai pas.
Irène a dix-neuf ans (en 1924) quand elle rencontre Georges. Elle est serveuse chez Félix, dans une guinguette de Joinville, en bord de Marne. Lui en a vingt-cinq et ressemble à Rudolph Valentino. Le coup de foudre est immédiat. Et comble de hasard, Georges est menuisier pour des plateaux de tournage : leur premier baiser sera « un baiser de cinéma ».
Mais un coup de foudre, c’est le contraire d’un amour sage et réfléchi … Et son « Rudolph » lui apportera bien des souffrances … Lorsque Irène aura sa première fille, Arlène (elle en aura trois autres …) Madeleine, sa nouvelle patronne (et plus ou moins amie) mettra au monde (le même jour !) son fils Daniel. Un mois plus tard, ce sera Jeanne (la meilleure amie de Madeleine) qui accouchera de jumeaux : Marie et Thomas. Dès lors, les trois femmes seront proches et leur quatre enfants deviendront inséparables. Tout du moins jusqu’à l’adolescence, âge où l’on découvre les premiers émois amoureux et les appartenances sociales …
Pendant la guerre, Irène refusera d’accepter la mort de Georges (son corps n’ayant pas été retrouvé) contrairement à Madeleine dont la mari a disparu dans les mêmes conditions. Elle s’éloignera alors des deux autres femmes, issues d’un milieu très aisé. Modeste mère de quatre filles, Irène aura bien du mal à faire face financièrement … Dans le Paris d’après-guerre, Arlène voudra devenir ingénieur, Marie se rêvera artiste plastique, Daniel rejoindra Saint-Cyr pour une carrière militaire et Thomas tentera (en vain) d’imposer son âme de poète – au grand dam de son père …
Un roman où se succèderont joie et tragédie, déceptions et courage, sur pratiquement quatre décennies … Et l’épilogue laisse à penser que nous aurons – peut-être bien – droit à une suite ??? …
Un très agréable moment de lecture, l’auteur étant incontestablement un « conteur né » ! Sans – toutefois – le même gros coup de coeur que celui éprouvé lors de la découverte de son magnifique roman phare : « Le Club des incorrigibles optimistes » …
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